À l'Université McGill, un groupe de recherche en travail social unique au monde enseigne une matière fort exigeante par les temps qui courent : l'espoir.
Un texte d'Émilie Dubreuil
Du Moyen-Orient, ils viennent pendant deux ans étudier le service social au Réseau international d'action communautaire (RIAC) de McGill. Avec une maîtrise en poche, les boursiers s'engagent, ensuite pendant quatre ans à travailler dans un des 11 centres d'action communautaires établis par le RIAC dans des quartiers défavorisés d'Israël, de la Palestine et de la Jordanie.
Changer le monde, petit à petit
Au début des années 70, James Torczyner, un juif new-Yorkais diplômé de l'Université Berkeley, est engagé comme professeur par l'Université McGill. L'homme est échevelé, idéaliste et rêve de changer le monde. Ça tombe bien; c'est l'époque du Peace and Love, des manifestations et des chansons pacifiques de John Lennon, et Torczyner enseigne l'activisme au Département de travail social.
Un activisme social qu'il mettra en pratique dans les années 80 au Québec en dénonçant les « boubous macoutes », ces agents de l'aide sociale aux méthodes contestées, ou encore en s'assurant que les sans-abri puissent recevoir leur chèque d'aide sociale sans avoir d'adresse fixe.
Aujourd'hui, le professeur n'a plus de cheveux, mais il a gardé son idéalisme. Assis au centre de la table de conférence d'une grande salle chargée de livres poussiéreux, il regarde avec tendresses ses neuf stagiaires. Neuf étudiants venant de partout au Moyen-Orient et qui participent à ce programme unique de deux ans.