Au milieu de cette marée montante du hip-hop québécois, Loud Lary Ajust se distingue des autres. Et ce n’est pas parce que les gars livrent des paroles dans les deux langues officielles. Non. Les jeunes protégés du label Audiogram se tirent bien d’affaire parce qu’ils sont bons, c’est tout. Bon matériel et belle énergie sur scène. À l’aube du plus gros show de l’histoire du groupe, au Club Soda, le Huffington Post Québec a rencontré deux membres du trio montréalais.
En octobre, Loud Lary Ajust laissait paraître son deuxième album intitulé Blue Volvo (une berline qui a marqué leur jeunesse). En général, la réception fut très bonne. Depuis, le groupe a donné une vingtaine de concerts, incluant dix spectacles dans la tournée Rap Queb Money Tour (qui impliquait aussi Eman X Vlooper et Koriass), au titre fort ironique.
Pratiquement un mois avant le spectacle au Club Soda de Montréal, prévu le 10 avril, on apprenait que la formation allait rapper dans une salle comble. Quand même ! Près de 1000 personnes se déplaceront vendredi pour assister au spectacle de Loud Lary Ajust qui, cette fois, est la tête d’affiche de la soirée. Un autre talentueux DJ et producer, J.u.D, assurera la première partie.
«On s’y attendait un peu parce qu’on a fait un Club Soda plein, en novembre, avec la tournée Rap Queb Money Tour, de dire calmement le grand Loud (Simon). On a bien vu à ce show que de nombreux fans étaient venus pour nous entendre.»
«Sans prétention, c’est à cause de nous cette fois-là, de renchérir Lary (Laurent). Koriass est certainement plus big que nous, mais on avait du nouveau matériel à présenter. C’était aussi notre premier show offert à Montréal depuis la sortie de Blue Volvo. Peu importe, c’est sold out et on est ravi.»
Visiblement, avec ou sans Koriass, Loud Lary Ajust est capable de remplir le Club Soda. D’après les gars du trio, le dernier album a su charmer un nombre grandissant de mélomanes.
«Les propos sur les morceaux de Blue Volvo ne sont certainement pas plus faciles. C’est même assez tragique. Mais les paroles sont plus matures (ils ont 26 et 27 ans), inévitablement. Ce qui est plus surprenant, c’est qu’on a gagné beaucoup de jeunes âgés entre 17 et 25 ans […] »
«La musique est aussi plus rassembleuse, un peu plus pop, de renchérir Loud. Même si c’est toujours assez pesant. Définitivement, les spectateurs ont rajeuni. Peut-être justement parce que notre travail est plus accessible. Ou parce qu’on commence à être plus connu.»
«Toujours assez brut»
Pour ces fans de Travi$ Scott (parmi leurs préférés), Drake, Kendrick Lamar ou encore Kanye West (nous passerons d’ailleurs plusieurs minutes à discuter du concert à grand déploiement de l’Américain qui est passé l’an dernier au centre Bell), le rap n’échappe pas aux règles élémentaires d’une carrière réussie : bonnes musiques, bons textes et bonnes prestations. Quant au dernier critère, Loud et Lary affirment qu’ils comptent bien tout donner pour plaire au millier de spectateurs montréalais, vendredi.
«Maintenant, on peut se permettre d’en faire davantage, indique Lary. On travaille entre autres avec un éclairagiste, Mathieu Denoncourt. On met également pas mal d’énergie sur l’esthétisme de la scène et de ce qu’on a l’air, mais pas tant que ça sur des CO-RÉ-GRA-PHIES… Quoique, oui, quand même, ajoute-t-il, hésitant. Ça bouge énormément. Mais on ne planifie pas tellement le flow sur la scène. C’est pas mal intuitif. Les mouvements planifiés sont ceux qui sont arrivés une fois de manière spontanée et qu’on aime reproduire durant d’autres performances. On ne veut juste pas altérer l’effet percutant des morceaux. On chante déjà à tue-tête en sautant avec la foule…»
«On n’est pas un boys band, d’ajouter Loud. C’est pas mal libre dans l’interprétation. L’esprit (mise en scène) reste le même qu’au cours des autres shows. Mais il y a plus de préparation. Quelques trucs planifiés sur scène. Cela dit, ça va demeurer assez à l’état brut. Mais bon, c’est un happening, au Club Soda, c’est clair. »
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Pour le reste, surveillons l’éventuelle sortie de singles, qui semblent être la prochaine étape du groupe. Du moins, avant que celui-ci s’investisse dans la production d’un troisième long jeu.
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