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Victor-Lévy Beaulieu lance son livre «666 – Friedrich Nietzsche»

Victor-Lévy Beaulieu lance son livre «666 – Friedrich Nietzsche»
Ismael Houdassine

Il était attendu à l’intérieur du Goethe-Institut, mais c’est à l’extérieur que Victor-Lévy Beaulieu a donné rendez-vous à ses admirateurs pour lancer son nouvel ouvrage titré 666 – Friedrich Nietzsche.

L’écrivain de Trois-Pistoles a fait toute une surprise en sortant d’une vieille ambulance des années 1960 pour lancer un discours contre le gouvernement et sa façon «catastrophique» de gérer le système de santé.

Entouré d'une trentaine d'individus, l’écrivain a alors improvisé une courte manifestation sur la Main arrêtant ici et là quelques véhicules amusés. «La rue est à nous!», a-t-il crié avant de se diriger à l’intérieur de l’édifice où il a raconté comment sa récente campagne de financement sur Facebook a pu sauver sa maison d’édition Trois-Pistoles en amassant la rondelette somme de 157 000 dollars.

«Grâce à cet argent, j’ai pu aussi écrire mon dernier bouquin, a-t-il déclaré. Cela nous permet également de vendre l’ouvrage à 66 dollars au lieu de 120 dollars, son prix normal de fabrication.»

VLB considère son livre comme un «testament» sans forcément représenter son dernier ouvrage. «D'autres suivront», a-t-il promis.

Il a travaillé sur cette brique de plus de 1300 pages depuis qu’il a 20 ans. Son frère était un maniaque de la philosophie allemande. Ensemble, ils ont disserté de longues années sur Nietzsche.

«Ensuite, j’ai lu toutes ses œuvres, même celles posthumes. En le lisant, j’en ai appris plus sur le Québec que sur l’Allemagne», a-t-il raconté en fumant sa pipe.

Il lui aura fallu six ans pour écrire le livre. L’auteur a avoué ne pas parler l’allemand, mais que sa mémoire «phénoménale» et «photographique» lui aura permis de se rappeler de tous les livres qu’il a lus.

«Je ne parle pas l’anglais non plus, a-t-il rétorqué. Ce qui ne m’a pas empêché d’écrire sur Joyce et sur Melville. Lorsqu’on se penche sur des écrivains pendant plus de 20 ans, on finit par les connaître.»

Cette connaissance presque encyclopédique sur l’auteur d’Ainsi parlait Zarathoustra a donné des armes à VLB pour défendre le philosophe. Selon lui, Nietzsche a fait semblant d’être fou et mutique pendant la dernière période de sa vie. «Je suis maintenant convaincu qu'il a tout simulé», a-t-il lancé.

Le nazisme et Nietzsche? «Une pure invention familiale qui vient de sa sœur. C'est elle et son mari les vrais antisémites», a-t-il ajouté.

Le concept de «La volonté de puissance» élaboré par Nietzsche a été l’occasion pour VLB de parler de l’incapacité de nos leaders politiques à décider de l’avenir du Québec. «Ils ne possèdent pas cette volonté qui permet de passer du Non au Oui et du Oui au Non pour parvenir au Oui total», a-t-il conclu.

666 – Friedrich Nietzsche (Dithyrambe Beublique) – Les Éditions Trois-Pistoles – 2015.

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