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EXCLUSIF - Martine Ouellet propose de faire payer l'énergie éolienne par Québec

EXCLUSIF - Martine Ouellet propose de faire payer l'énergie éolienne par Québec

QUÉBEC - Martine Ouellet propose que Québec éponge la part de l'éolien dans les futures hausses de tarifs d'électricité. Le gouvernement pourrait régler la note à même les dividendes d'Hydro-Québec.

La candidate dans la course à la chefferie du Parti québécois dévoilera cette nouvelle proposition mercredi. «Lorsque le gouvernement décide de faire des projets, il faut qu'il les assume», dit-elle.

Martine Ouellet propose d'exclure du tarif d'Hydro-Québec les hausses liées aux producteurs privés, tels l'éolien, la petite hydraulique ou la biomasse. À titre d'exemple, en 2015, l'augmentation passerait de 2,9% à 0,8%.

«Ça représente une économie pour une résidence unifamiliale de près de 50$», dit la députée de Vachon. Martine Ouellet estime que le manque à gagner pour le gouvernement s'élèverait à environ 220 millions$, sur des dividendes de 2,53 milliards$ cette année.

Toutefois, cette mesure ne serait pas rétroactive, advenant son élection à la tête du gouvernement.

Ex-ministre des Ressources naturelles, responsable d'Hydro-Québec, Martine Ouellet n'avait pas proposé un tel plan pour contrer la hausse de 4,3% décrétée sous le gouvernement Marois. «C'est une idée qui est nouvelle», admet-elle.

À compter de mercredi, les Québécois subiront une hausse de 2,9% sur leur facture. Le Régie de l'énergie estime que 2,1% de cette hausse est attribuable à l'achat d'énergie éolienne par Hydro-Québec. Le prix de l'électricité éolienne est de 13 ¢/kWh, contre une moyenne de 6 ¢/kWh pour l'hydro-électricité.

Développer la filière éolienne

Alors que plusieurs observateurs dénoncent l'achat d'énergie éolienne par Hydro-Québec, Martine Ouellet estime que Québec doit développer la filière. «L'éolien, c'est la meilleure technologie à coupler avec l'hydraulique», affirme-t-elle.

Contrairement à une centrale nucléaire, qui requiert une production constante, les barrages hydro-électriques peuvent facilement s'ajuster pour compenser l'absence de vent. Et l'impact environnemental des éoliennes est limité, note la députée.

De plus, la demande en électricité sera croissante au cours des 10 prochaines années, croit-elle. L'énergie verte sera nécessaire pour combler la baisse des énergies fossiles et alimenter l'électrification des transports, dit Martine Ouellet. Une électricité abondante à bas prix servira également à attirer des entreprises de transformation au Québec.

Et la filière éolienne fournit de nombreux emplois dans la province, notamment dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. «Il faut maintenir les emplois, dit Martine Ouellet, pour que le jour où on en aura besoin, dans environ 10 ans, on ait la possibilité que ce soit fabriqué au Québec.»

La province pourra ainsi se positionner pour devenir un leader mondial, croit-elle. «C'est une source d'énergie qui a de l'avenir.»

Anticosti

Autre dossier environnemental, la candidate s'est prononcée en faveur d'un BAPE sur l'exploitation du pétrole sur l'île d'Anticosti lors d'un débat dimanche dernier. La députée de Vachon ne croit pas que l'île située dans le golfe du Saint-Laurent renferme un potentiel d'hydrocarbures intéressant.

«Il y en a qui pensent que c'est un Klondike, dit-elle. Je ne crois pas que c'est le cas. Mais ce n'est à moi de le dire, c'est à des spécialistes de le documenter. Le BAPE confirmera ou non mes hypothèses.»

Impossible de savoir si elle irait de l'avant advenant un fort potentiel pétrolier à Anticosti, malgré ses réticences en raison des impacts environnementaux. «Je pense qu'en date d'aujourd'hui, on n'a pas suffisamment d'informations pour être capables de faire des affirmations», dit-elle.

Chose certaine, un gouvernement Ouellet s'opposerait au passage de l'oléoduc Énergie Est sur le territoire québécois. «Je ne vois vraiment pas qu'elle peut être l'intérêt du Québec dans ce projet-là, qui transforme le Québec en autoroute d'exportation du pétrole issu des sables bitumineux.»

Martine Ouellet s'est d'ailleurs étonnée que son rival, Pierre Karl Péladeau, ne s'oppose pas au passage du pipeline dans la province. «Je suis assez surprise de sa position, dit-elle. Il est le seul des cinq candidats à avoir cette position-là.»

Une couverture superficielle?

Martine Ouellet déplore que la couverture médiatique de la course à la chefferie se concentre sur les personnalités, plutôt que sur les propositions des candidats.

«De façon générale, et pas juste pour la course, je souhaiterais que les idées aient plus de place, et pas juste les questions de personnalité», souligne-t-elle pour expliquer le peu de place qu'elle occupe dans les médias.

Et elle a fait le choix de faire une campagne d'idées. «C'est peut-être moins couvert par les médias, mais je peux vous dire que c'est extrêmement reconnu par les militants.»

Au moment de l'entrevue mardi, Pierre Karl Péladeau s'apprêtait à annoncer l'appui d'un huitième député à sa candidature. Bernard Drainville en compte sept et Alexandre Cloutier, trois.

Comment explique-t-elle qu'aucun collègue ne l'appuie publiquement? La décision de se lancer a été prise tardivement, souligne Martine Ouellet. Déjà l'été dernier, certains députés avaient été approchés par de futurs candidats. «J'ai des collègues qui réfléchissent à ça depuis déjà plusieurs années», lance-t-elle.

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