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Danger pour votre santé, troubles de la mémoire, stress: 6 choses que vous ignorez sur les somnambules

6 choses que vous ignorez sur les somnambules
Man wearing pajamas, walking towards bed, low section
Stephen Swintek via Getty Images
Man wearing pajamas, walking towards bed, low section

L’an dernier, je me suis réveillée au milieu de la nuit et je me suis aperçue que mon copain n’était plus dans le lit. Pensant qu’il était aux toilettes, je me suis rendormie. Quelques heures plus tard, il n’était toujours pas revenu. Je suis allée le chercher. Personne aux toilettes. Dans la cuisine? Non plus.

Il ne restait qu’une autre pièce : la chambre de ma colocataire, absente cette nuit-là. J’y ai jeté un coup d’œil. Il était bien là, endormi en position fœtale dans son lit. "Qu’est-ce que tu fais là?", lui ai-je demandé.

"Comment ça, qu’est-ce que je fais là?" Il ne semblait pas comprendre pourquoi je l’avais réveillé mais sa mauvaise humeur s’est dissipée quand il s’est rendu compte qu’il n’était ni dans la bonne chambre ni dans le bon lit. Et il ne se souvenait de rien. Le somnambulisme fait partie des parasomnies, ces "comportements anormaux qui se produisent durant le sommeil", au même titre que la somniloquie (le fait de parler dans son sommeil), explique Charlene Gamaldo, directrice du centre du sommeil Johns Hopkins et membre de l’American Academy of Sleep Medicine.

"À vrai dire, nous ne savons pas très bien tout ce qui se passe en nous quand nous dormons", reconnaît-elle. Néanmoins, voici quelques informations surprenantes que les experts nous ont communiquées.

1. L’heure à laquelle se produit la crise est très révélatrice

Une crise qui a lieu peu de temps après le coucher est totalement différente de celle qui survient au milieu de la nuit. La plupart se déclenchent dans les trois premières heures, pendant la phase de sommeil lent, souvent dénuée de rêves, ajoute le Dr Gamaldo. Pour mon copain, les crises surviennent dans les deux heures qui suivent le moment où il s’endort. Il se réveille au milieu de la nuit, couché dans un autre lit, assis bien droit dans le canapé ou même, comme cela lui est arrivé une fois, sous la pluie devant le dortoir d’un de ses amis.

Il est important de savoir quand ce genre de phénomène se manifeste : si c’est au milieu de la nuit, durant la phase de sommeil paradoxal, on ne parle plus de somnambulisme, mais de trouble du comportement en sommeil paradoxal. Les personnes qui en sont victimes ont tendance à faire ce dont elles sont en train de rêver. Le somnambulisme n’est pas vraiment dangereux, surtout si la personne est dans un environnement sécurisé, mais ces troubles peuvent constituer les premiers signes d’affections neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson ou la démence sénile de type Lewy.

2. Ils ne se souviennent généralement pas de ce qui s’est passé

Selon le Dr Gamaldo, les somnambules se souviennent rarement de ce qu’ils ont fait durant la nuit, même s’ils ont accompli des tâches complexes. Catherine Losurdo, 24 ans, est somnambule depuis son adolescence. Elle explique au Huffington Post ce qui s’est passé quand elle a quitté sa chambre d’hôtel en pleine nuit, lors d’un voyage en Espagne : «On m’a dit que je suis sortie de l’hôtel en débardeur et bas de pyjama, en plein centre de Barcelone. Je suis revenue dans le hall et me suis adressée au réceptionniste – en espagnol – pour lui demander d’appeler ma chambre! J’ai remonté les dix étages par l’escalier pour revenir dans mon lit. De tout ceci, je n’ai gardé aucun souvenir. C’est ma mère qui me l’a raconté le lendemain matin.» Il est intéressant de noter que les personnes souffrant de troubles du comportement en sommeil profond se souviennent plus fréquemment de leurs rêves, ce qui leur permet généralement d’expliquer a posteriori leurs agissements.

3. Ils gardent souvent les yeux ouverts

Même s’ils ont le regard vitreux ou l’air mal réveillé, les somnambules ont souvent les yeux ouverts lors de la phase de sommeil lent. «On m’a dit que mes crises n’étaient pas faciles à détecter, parce que j’avais les yeux ouverts et que je discutais avec les gens», confirme Melle Losurdo.

En revanche, les gens qui sont atteints de troubles du comportement en sommeil profond ont tendance à garder les yeux fermés.

4. Il vaut mieux ne pas les réveiller mais les reconduire dans leur lit

Vous avez peut-être déjà lu ce conseil, qui est en fait assez pertinent. «Les somnambules ne savent pas où ils se trouvent, et ils n’arrivent pas à se repérer», explique le Dr Gamaldo. «Ils peuvent très bien faire preuve d’agitation, voire d’agressivité.» La meilleure chose à faire est de les ramener vers leur lit avec douceur. «Tout ce qu’on peut faire, c’est s’assurer qu’ils ne se blessent pas», ajoute-t-elle.

5. Les troubles du sommeil, quels qu’ils soient, peuvent déclencher une crise

Mon copain a remarqué que ça lui arrivait surtout quand il était vraiment très fatigué, qu’il avait bu ou qu’il était préoccupé au moment de se coucher. «Tout ce qui peut favoriser un sommeil fragile est facteur de somnambulisme», confirme notre spécialiste. «On sait par exemple que le fait de s’endormir dans un environnement peu familier ou dans une pièce inconfortable contribue au déclenchement des crises. C’est aussi valable pour le manque de repos, la maladie, le stress et l’alcool.» Mais le somnambulisme peut aussi être d’origine familiale, et touche plus souvent les enfants.

6. Il est possible de prévenir ces crises

Si vous êtes concerné par ce symptôme, le mieux est de dormir suffisamment longtemps, et d’un sommeil réparateur. «Mon conseil? Adoptez un mode de vie sain qui vous permettra de bien dormir», indique le Dr Gamaldo. Pour cela, votre chambre doit être fraîche, sombre et dépourvue de toute source de lumière intense, comme un écran, par exemple. Évitez les plats épicés ou les repas trop lourds avant d’aller au lit. Ils peuvent causer des brûlures d’estomac qui perturberont votre repos. L’alcool n’est pas non plus conseillé : même s’il vous aide à vous endormir, vous risquez de vous réveiller pendant la nuit.

Enfin, décompressez et relaxez-vous avant de vous coucher. Le stress doit être éliminé au maximum.

Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l’anglais.

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