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Les droits d'Arthur Porter pourraient avoir été violés, selon l'ONU

Un rapport de l'ONU indique que les droits d'Arthur Porter pourraient avoir été violés
Radio-Canada

Un rapport des Nations unies semble confirmer qu'Arthur Porter, l'ex-directeur du Centre de santé de l'université McGill (CUSM), est détenu au Panama dans des conditions qui mettent sa santé et sa sécurité en péril.

Un texte d'Anne Panasuk

Arthur Porter a été arrêté le 27 mai 2013 à l'aéroport du Panama, alors qu'il était en transit entre les Bahamas et l'île Saint-Christophe, grâce à un mandat d'arrêt du Canada. Il est accusé d'avoir accepté 22,5 millions de dollars en pots-de-vin pour donner le contrat de construction du nouveau CUSM à la firme d'ingénierie SNC-Lavalin.

Il a toujours soutenu qu'il avait été arrêté illégalement, car il voyageait avec un passeport diplomatique. Il a contesté la demande d'extradition du Canada et s'est plaint aux Nations Unies que ses droits avaient été violés.

Le commissaire spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez, a écrit plus tôt ce mois-ci que le Panama n'a pas répondu à ses questions et conclut donc qu'il est possible que les droits d'Arthur Porter aient été violés.

Le Panama garderait M. Porter dans des conditions dégradantes et inhumaines et lui refuserait l'accès à des soins médicaux, rapporte M. Mendez, qui n'a pas rencontré Arthur Porter sur place.

Une extradition retardée

En réponse aux questions posées par nos collègues de la CBC, les autorités panaméennes affirment qu'elles ont fourni des informations supplémentaires aux Nations unies en février, et que ces informations font actuellement l'objet d'une enquête.

Le Panama affirme aussi qu'Arthur Porter a lui-même refusé à plusieurs reprises, et même par écrit, d'être transféré dans un hôpital public pour recevoir un diagnostic et des soins médicaux.

Son avocat en Grande-Bretagne, John Jones, réplique que c'est le Canada qui a refusé qu'Arthur Porter soit transféré dans un hôpital, de crainte qu'il ne s'évade.

« Je crois que le Canada serait heureux qu'il meure en prison au Panama, emportant avec lui les secrets qu'il pourrait avoir gardés du temps où il était au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité. » — John Jones, avocat britannique d'Arthur Porter

Son extradition vers le Canada est retardée parce qu'Arthur Porter a présenté quatre habeas corpus différents devant la Cour suprême du Panama. Le processus suit son cours.

De son côté, Arthur Porter, qui est oncologiste, s'est diagnostiqué un cancer du poumon en décembre 2012.

Pendant sa détention au Panama, il s'est soigné avec un médicament qui lui était apporté en prison par sa famille. Il se croyait en rémission, mais affirme aujourd'hui à nos collègues de la CBC que son cancer s'est répandu et qu'il est très agressif.

Quand on lui demande pourquoi il refuse d'être extradé au Canada, où il pourrait recevoir des soins médicaux, Arthur Porter répond qu'il ne croit pas qu'il pourrait y avoir un procès juste et équitable, si bien qu'il entend continuer à contester son extradition.

« Pourquoi pas ? C'est dans mes droits. Bien sûr que je vais me battre. Je ne veux pas me laisser faire alors que les dés sont déjà pipés. » — Arthur Porter

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