Alors que des dizaines de milliers de Tunisiens ont marché dans les rues de la capitale pour dénoncer l'extrémisme violent, dimanche, les autorités du pays ont annoncé avoir tué l'un des suspects de l'attentat perpétré au musée du Bardo, qui a fait 22 morts, en majorité des touristes étrangers.
Khaled Ben Hamadi Chaieb, aussi connu sous le nom d'Abou Sakhr Lokman, a été abattu pendant la nuit dans la région de Gafsa, près de la frontière algérienne, a annoncé le ministre tunisien de l'Intérieur, Najem Gharsalli. Ce citoyen algérien était considéré comme le « chef opérationnel » de l'attentat du 18 mars à Tunis. Il aurait été un membre important d'un groupe djihadiste tunisien lié à la branche nord-africaine d'Al-Qaïda.
Depuis l'attentat au musée du Bardo, des dizaines de personnes ont été arrêtées, cinq responsables de la sécurité ont été congédiés et un policier chargé de superviser le musée a été placé en détention.
Deux autres Algériens font partie des neuf personnes tuées dans l'assaut des forces de l'ordre à Gafsa, a précisé le ministre Gharsalli devant les journalistes. Il a affirmé que l'opération avait décimé le leadership de la « brigade Okba Ibn Nafaa », qui a tué des dizaines de membres des forces de sécurité tunisiennes au cours des dernières années.
Le ministre de l'Intérieur a proclamé « le début de la guerre contre le terrorisme » en Tunisie, en révélant que le pays avait fait l'acquisition de nouveaux équipements, notamment des drones.
Cette annonce a été faite alors que des dizaines de milliers de Tunisiens se sont rassemblés, dimanche à Tunis, pour dénoncer l'extrémisme. Ils ont été rejoints par plusieurs dirigeants étrangers pour une cérémonie au musée du Bardo, dont le président français François Hollande et le premier ministre italien Matteo Renzi.
Les visiteurs étrangers voulaient ainsi exprimer leur solidarité avec la Tunisie, dont la nouvelle démocratie fragile a été profondément ébranlée par l'attentat.
Le groupe armé État islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque au musée du Bardo, mais on ne sait pas quel lien le groupe pourrait avoir avec la « brigade » tunisienne démantelée par les forces de sécurité. Le groupe État islamique est surtout présent en Irak et en Syrie, mais une cellule en Libye a annoncé son affiliation au groupe récemment.
Le président français a déclaré que son pays renforcerait sa coopération avec la Tunisie en matière de renseignement, tandis que l'ambassadeur des États-Unis Jake Walles, aussi présent au rassemblement de dimanche, a indiqué que Washington travaillait avec les forces de sécurité tunisiennes afin qu'elles aient les moyens, l'équipement et la formation nécessaires pour faire leur travail.
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