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Coco Méliès au Lion d'Or avec l'album «Lighthouse»

Coco Méliès au Lion d'Or avec l'album «Lighthouse»
Valérie Paquette

Après quelques dizaines de concerts offerts en sol québécois, le duo Coco Méliès proposera jeudi soir à Montréal les chansons folk issues de son récent album Lighthouse, paru à l’automne 2014. Encore méconnus chez nous, Francesca Como, alias Coco, et son comparse David Méliès ont tout ce qu’il faut pour faire virer le vent de bord. D’ailleurs, on peut déjà sentir le changement. Rencontre.

Il y a huit ans, les jeunes musiciens-chanteurs se rencontraient dans un bar miteux de Ville-Émard. «Un endroit très sombre et très brun», lance avec humour la part féminine de la paire. En ces lieux douteux consacrés au «talent bien relatif», Méliès entendait la belle voix de Francesca, qui livrait quelques pièces «avec sa guitare bleue trop grande pour elle».

Lui, natif de Montréal, travaillait alors comme sonorisateur pour amasser du fric. Il avait comme objectif de retourner à Paris afin de s’y installer et de développer sa musique. Elle, native de Sherbrooke, avait vécu à Vancouver et faisait des provisions dans la métropole québécoise pour regagner incessamment sa nouvelle terre d’accueil, dans l’Ouest canadien. Ils ne se connaissaient ni d’Ève, ni d’Adam. Bien que tout semblait les séparer en apparence, la vie en a voulu autrement.

Les oiseaux, puis le phare

Coco Méliès a fait paraître un respecté EP intitulé The Walking Birds (2011). Le duo a ensuite joué aux quatre coins de la province, en plus de visiter l’Europe et les États-Unis, en ouvrant certains concerts pour Bran Van 3000. On a pu aussi voir les deux musiciens sur plusieurs scènes intimes - comme celle du Quai des brumes – à partager avec sensibilité et finesse leurs compositions dans une ambiance sans flafla. Jeu de guitares acoustiques maîtrisé et jolies harmonies vocales. À chacune des performances auxquelles notre journaliste a pu assister, la majorité des spectateurs semblaient grandement apprécier leur musique. Et le temps a passé.

Un jour est arrivé le désir de créer un premier long jeu, étape naturelle au parcours d’un musicien. Comme bien d’autres collègues, ils ont toutefois vécu de moult tribulations face aux fastidieux processus de financement de l’album Lighthouse. «Merci Sherbrooklyn» enverra Francesca Como lors de la discussion. Le duo a remporté un concours musical régional et une bourse de 10 000 dollars, en 2013, permettant à Coco Méliès d’investir dans leur éventuel opus.

Dans ces mêmes eaux, les deux artistes ont fait des rencontres marquantes, à commencer par les gens de la jeune boîte montréalaise Costume Records (qui a notamment sous son aile la nouvelle sensation Milk and Bone, Dany Placard, The Muscadettes, Jesse Mac Cormack). Viendra ensuite le très sollicité Robbie Kuster, notamment batteur pour Patrick Watson. «À un moment donné, on a aussi eu besoin d’aide au niveau de la musique, affirme David Méliès. Et Robbie était notre premier choix… Finalement, il s’est impliqué à fond dans l’album, bien plus qu’on aurait pu imaginer. Au départ, on voulait surtout une oreille attentive pour nous conseiller.»

Grâce à Kuster, coréalisateur du disque, d’autres musiciens respectés sont venus donner un précieux coup de main à la construction du Lighthouse : mentionnons François Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Galaxie), Pietre Amato (The Luyas, Arcade Fire, Torngat) et Mathieu Pontbriand (Pawa Up First).

Et cet album?

Comme on le raconte si bien dans un texte promotionnel du groupe, tranquillement, ils ont peaufiné une musique qui leur est unique. Trop indie pour s'appeler de la pop. Trop pop pour s'appeler du indie.» Quand nous chercherons un mot pour qualifier davantage le son de Coco Méliès, en entrevue, on y parviendra difficilement. Country? «Je comprends, mais pas tant que ça», dira David.

Qu’à cela ne tienne, la proposition générale du duo, peu importe l’étiquette, est assez convaincante et gage d’un bel avenir : brillants arrangements orchestraux, jolies mélodies, voix assumées, puis une pop rassembleuse qui évite les pièges du « vouloir-plaire-à-tous ». Par ailleurs, les ambiances ni trop torturées, ni trop mielleuses sont généralement réussies. Pensons aux beaux morceaux tels Someday, Half of The Moon, The Day Has to Start Away et Home, qui s’est taillé une place dans certaines radios du Québec. Au jeu des comparaisons, citons le travail du groupe américain The Lumineers, et celui du duo She & Him, pour sa formule plutôt que pour le son (quoique).

L’important, pourrions-nous dire, c’est que Coco Méliès est passablement singulier dans le paysage québécois.

À voir sur les planches dans sa formule band au Lion d’Or, jeudi soir, le 26 mars.

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