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Trafic de drogue dans l'armée canadienne: des dizaines d'arrestations

Trafic de drogue dans l'armée: des dizaines d'arrestations
A soldier with the Canadian Army's 1st Battalion 22nd Royal Regiment prepares for an operation at sunrise Monday, June 27, 2011 in the Panjwaii district of Kandahar province, Afghanistan. Canadian combat operations will end in July as troops withdraw from the southern region and hand control over to the Americans. Canada will transition to a non-combat training role with up to 950 soldiers and support staff to train Afghan soldiers and cops in areas of the north, west and Kabul. (AP Photo/David Goldman)
ASSOCIATED PRESS
A soldier with the Canadian Army's 1st Battalion 22nd Royal Regiment prepares for an operation at sunrise Monday, June 27, 2011 in the Panjwaii district of Kandahar province, Afghanistan. Canadian combat operations will end in July as troops withdraw from the southern region and hand control over to the Americans. Canada will transition to a non-combat training role with up to 950 soldiers and support staff to train Afghan soldiers and cops in areas of the north, west and Kabul. (AP Photo/David Goldman)

Des dizaines de soldats canadiens ont été condamnés pour trafic de drogue depuis 15 ans, révèlent des décisions de la Cour martiale du Canada qu'a obtenues Radio-Canada en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Un reportage de Guillaume Dumont

Depuis 15 ans, 105 chefs d'accusation de trafic de drogues ont été déposés contre des soldats des Forces armées canadiennes. Au total, 27 militaires ont été reconnus coupables.

«La consommation de drogues est une réalité chez les militaires. Je suis au courant que plusieurs d'entre eux en consomment», affirme l'ex-militaire canadien et journaliste indépendant, Martin Forgues.

Des bases militaires partout au pays sont aux prises avec des problèmes de consommation et de revente de cocaïne, de cannabis, d'ecstasy et d'amphétamines.

Dans la majorité des cas, les militaires trafiquants vendent ces drogues à d'autres soldats. Martin Forgues confirme qu'elles circulent dans l'armée, mais que le sujet est tabou.

Tests de dépistage

Des tests de dépistage sont organisés avant chaque déploiement de soldats à l'étranger.

«Chaque fois, il y avait quelques dizaines de militaires, de tous grades, qui se faisaient éjecter de la formation et qui devaient répondre à des chefs d'accusation concernant la consommation ou la possession de drogues», se souvient M. Forgues.

Parmi les substances illégales vendues par des soldats à d'autres militaires, on retrouve des stéroïdes qui servent à accroître la masse musculaire.

Il s'agit de substances qui peuvent également toucher le comportement des soldats, comme l'explique la médecin du sport et porte-parole de l'Association québécoise des médecins de sport, Alexandra Bwenge :

Les Forces armées au courant

Les Forces armées canadiennes reconnaissent l'existence du trafic et de la consommation de drogues dans leurs rangs.

D'après les Forces, la vaste majorité des militaires respecte les règlements antidrogues. Selon le Capitaine de corvette Mike Amirault, commandant par intérim du Service national des enquêtes des Forces canadiennes, l'armée a «adopté une approche globale de prévention et de traitement de l'abus d'alcool ou d'autres drogues».

C'est ce que confirme l'officier responsable de l'Équipe nationale de lutte antidrogue, Steve Juillet :

Un tabou persistant, selon Martin Forgues

L'ex-militaire Martin Forgues continue de croire que de nombreux soldats cachent leurs problèmes de drogues par peur de perdre leur travail.

Selon lui, les Forces armées canadiennes devraient les aider plutôt que de les punir.

«Si l'armée veut absolument demeurer dans ses structures rigides, oui peut-être faire répondre un individu de ses actes, mais de là à congédier les gens et les ostraciser, ce n'est pas la bonne solution, croit le journaliste indépendant. Il faut une approche plus progressive.»

Martin Forgues conclut que les Forces doivent reconnaître le problème et «aider la personne à s'en sortir».

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