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État palestinien : Nétanyahou recule, Washington met de la pression (VIDÉO)

Le choc entre Nétanyahou et la Maison-Blanche se poursuit

Après avoir écarté en campagne électorale l'établissement d'un État palestinien sous son règne, le premier ministre israélien réitère son attachement à la solution à deux États, pendant que la Maison-Blanche entend revoir son soutien diplomatique à Israël.

« Je ne veux pas d'une solution à un État. Je veux une solution durable à deux États. Mais, pour cela, les circonstances doivent changer », s'est expliqué Benyamin Nétanyahou à la chaîne américaine MSNBC, au lendemain de sa victoire aux élections législatives.

« Je n'ai pas changé de politique. Je ne me suis jamais rétracté de mon discours prononcé il y a six ans à l'université Bar-Ilan où j'appelais à un État palestinien démilitarisé qui reconnaît l'État juif. » — Benyamin Nétanyahou

« Ce qui a changé, c'est la réalité », s'est justifié M. Nétanyahou, qui reproche à l'Autorité palestinienne son refus de reconnaître le caractère juif de l'État d'Israël. Il évoque aussi le maintien du contrôle de la bande de Gaza par le Hamas.

Au dernier jour de la campagne électorale, lundi, le premier ministre israélien avait pourtant semblé enterrer le processus de paix, en excluant la création d'un État palestinien.

« Je crois que quiconque agissant pour l'établissement d'un État palestinien et l'évacuation du territoire offre plus de terrain pour les attaques des islamistes radicaux contre Israël », a dit M. Nétanyahou lors d'une entrevue accordée au site internet NRG. Invité à confirmer s'il entend par là qu'un État palestinien ne serait pas créé sous son gouvernement, le premier ministre a répondu : « en effet ».

Vers le retrait du soutien américain à l'ONU?

Cette sortie lui avait valu de vives critiques des Palestiniens, mais aussi de la part des États-Unis.

La Maison-Blanche a fait savoir jeudi qu'elle allait « réévaluer » son soutien diplomatique à Israël à l'ONU en raison des déclarations du premier ministre Nétanyahou. Mais aucune décision n'a été prise encore.

Un repositionnement américain au Conseil de sécurité de l'ONU, où Israël trouve habituellement un précieux soutien américain, pourrait se traduire par la permission d'adopter une résolution sur une solution à deux États le long des frontières d'avant 1967.

Josh Earnest, le porte-parole de Barack Obama, a déclaré que « les décisions prises par les États-Unis aux Nations unies étaient basées sur cette idée d'une solution à deux États ». Il a ajouté que « maintenant que notre allié [Israël] a dit qu'il n'était plus engagé dans cette voie [...] cela signifie que nous devons réévaluer notre position sur ce sujet et c'est ce que nous ferons.

M. Earnest a rappelé que la solution à deux États « est le socle de la politique américaine vis-à-vis de cette région ».

Barack Obama a appelé jeudi Benyamin Nétanyahou afin de le féliciter pour sa victoire aux élections législatives de mardi. Officiellement, la Maison-Blanche rapporte que le président américain a réaffirmé « l'engagement durable des États-Unis en faveur d'une solution à deux États qui aurait pour résultat un Israël en sécurité à côté d'une Palestine souveraine et viable ».

Un responsable de l'administration américaine, cité par Reuters, avance toutefois que Barack Obama avait annoncé à Benyamin Nétanyahou que son pays allait réexaminer sa politique au Proche-Orient en raison des déclarations controversées du premier ministre israélien.

Londres évoque la reconnaissance de l'État palestinien

Pour sa part, Nick Clegg, le vice-premier ministre britannique, a indiqué que l'abandon par Israël de l'option de deux États pourrait conduire Londres à reconnaître l'État palestinien.

« C'est extrêmement inquiétant — ça ne peut pas être plus alarmant — de voir [Benyamin] Nétanyahou faire quelque chose qu'aucun autre leader israélien n'a fait : écarter la perspective d'une solution à deux États », a déploré M. Clegg, dont la position tranche avec celle du premier ministre Cameron, qui s'est contenté de féliciter le premier ministre israélien pour sa reconduction à la tête du gouvernement.

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