Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Libération sous caution de Christopher Phillips: une décision en délibéré

Possession de produits chimiques dangereuses : libération sous caution du suspect
Canadian Press

HALIFAX — Une juge d'Halifax a pris en délibéré la décision de libérer sous caution Christopher Phillips, un Néo-Écossais soupçonné d'avoir eu en sa possession des produits chimiques dangereux et d'avoir proféré des menaces à la police. La juge Alanna Murphy rendra son verdict mardi prochain, a-t-on annoncé vendredi.

Lors de l'audience sur la remise en liberté de M. Phillips, sa femme, qui est maintenant séparée de lui, a malgré tout livré un plaidoyer en faveur de sa libération, ajoutant que les accusations pesant contre lui sont « ridicules ». Gosia Phillips a d'ailleurs offert de payer elle-même la caution de son mari, qui s'élève à 10 000 $

Plus tôt, une agente de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait pourtant révélé que c'était Mme Phillips qui avait dénoncé son mari parce qu'elle se sentait menacée par le matériel entreposé.

Lisa Stuart a précisé que Gosia Phillips avait fait appel aux policiers le 19 janvier pour leur signaler que la santé mentale de son époux déclinait et qu'il se comportait bizarrement.

Selon la sergente Stuart, elle a également indiqué aux autorités que son mari avait en sa possession du tétroxyde d'osmium dans des fioles et possiblement de l'uranium, ce qui la poussait à s'inquiéter pour sa sécurité personnelle et celle de ses enfants.

« Elle a dit que M. Phillips (...) avait voulu montrer l'effet du tétroxyde d'osmium sur de la glace déposée sur une table lors d'une fête d'enfants de telle sorte que tout le monde pourrait le voir », a expliqué Lisa Stuart.

Ce produit toxique avait été découvert par les forces de l'ordre en banlieue d'Halifax.

Elles y avaient aussi trouvé un tube de plastique. De prime abord, la police a cru qu'il s'agissait d'une bombe, une hypothèse ayant été rejetée ultérieurement. Elle a finalement déterminé que c'était un contenant scellé destiné à recevoir une fiole de tétroxyde d'osmium.

Mme Phillips a martelé qu'elle avait contacté les policiers uniquement pour qu'ils se débarrassent des substances.

Dans le cadre des audiences sur remise en liberté, il n'est pas rare de voir la défense réclamer un interdit de publication. Cependant, l'avocat de Christopher Phillips, Mike Taylor, a indiqué, vendredi, qu'il ne voulait pas s'aventurer dans cette voie et qu'il ne le ferait pas non plus pour toute autre audience préliminaire. La juge Murphy a mentionné qu'il n'y aurait donc pas d'interdit de publication dans le cadre de ces procédures.

Christopher Phillips avait été arrêté dans un hôtel d'Ottawa le 21 janvier. L'établissement avait auparavant été évacué.

Les policiers sont entrés de force dans la chambre de l'homme de 42 ans, car il ne réagissait pas aux coups frappés à sa porte ou encore aux appels téléphoniques.

Quand ils sont parvenus à s'y introduire, ils ont découvert des morceaux de papier froissés sur le sol sur lesquels les mots « Vous êtes en sécurité » avaient été inscrits.

En outre, Lisa Stuart a précisé que les forces de l'ordre avaient tenté de contacter Christopher Phillips alors qu'il effectuait le trajet entre Halifax et la capitale fédérale.

Elle a ajouté qu'une analyse de son ordinateur a permis de déterminer qu'il avait ouvert des messages électroniques en provenance des autorités qui l'enjoignaient de se rendre, mais qu'il n'y a pas répondu.

Le mois dernier, la Couronne a soutenu, à l'extérieur de la salle de cour, qu'elle reconnaissait que le voyage de l'accusé à Ottawa n'avait aucun rapport avec les allégations le concernant.

Après son arrestation, Christopher Phillips a été renvoyé en Nouvelle-Écosse où il a été accusé d'avoir proféré des menaces et de port d'arme dans un dessein dangereux.

La Gendarmerie royale du Canada a dévoilé qu'un chalet et une remise appartenant à cet individu et situés dans la communauté de Grand Desert débordaient de produits chimiques à divers stades de dégradation.

Durant le contre-interrogatoire, la sergente Stuart a admis que les éléments trouvés dans ces deux propriétés n'étaient pas illégaux et qu'aucune accusation n'avait été portée en lien avec leur entreposage.

À la lumière de ces informations, Me Taylor a lancé que la réaction des forces de l'ordre avait été démesurée.

La GRC a noté, pour sa part, que les produits posaient un risque extrême en raison de leur volatilité.

Christopher Phillips a choisi de subir son procès devant une juge seule.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.