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«Le prénom»: un souper presque parfait (CRITIQUE)

«Le prénom»: un souper presque parfait
Maxime Côté

En rencontre de presse, il y a deux semaines, Serge Denoncourt désignait Le prénom comme l’un des spectacles les plus drôles jamais vus dans sa vie.

Sans nécessairement partager son excès d’enthousiasme, rendons au metteur en scène ce qui lui appartient: la production de Juste pour rire, qui sillonne les routes du Québec depuis déjà trois ans, est une pièce comique de très grande qualité, superbement jouée par Patrice Robitaille, Christian Bégin, Catherine-Anne Toupin, Gabriel Sabourin et une Isabelle Vincent en grande forme, époustouflante lors de son monologue, en fin de piste.

Même si l’ensemble n’échappe pas à certaines longueurs, on comprend pourquoi 75 000 billets du Prénom ont trouvé preneurs depuis 2012: une distribution efficace, une histoire on ne peut plus simple, dans laquelle on se reconnaît tous, des personnages forts, colorés et bien campés, des blagues bien envoyées.

En France, la version originale du Prénom a obtenu un grand succès, jusqu’à être portée au cinéma. Ici, le conte de fées se compare, plus de 110 représentations ayant été applaudies jusqu’à maintenant.

Règlement de comptes

Lors d’un souper entre amis, un couple (Robitaille et Toupin) dévoile le prénom qu’il souhaite donner à son futur bébé, un garçon. Un prénom qui est aussi celui du «plus grand héros romantique de la littérature du 19e siècle». Mais il y a un double sens. Et ce double sens provoque une colère immense chez les convives autour de la table.

Rapidement, le repas prend des allures de règlement de comptes; chacun vide son sac, les opinions fusent, les vieilles rancunes ressortent, on se crache des vérités au visage, des intimités jusque-là inavouées sont révélées au grand jour… Une poursuite autour du salon viendra même pimenter ce «souper presque parfait». Les protagonistes, comme le spectateur, vont de surprises en retournements, et même le segment final, l’ultime punch, est impossible à voir venir.

La mise en contexte et présentation des personnages est un peu longue, et il a fallu un peu de temps au parterre pour se dégeler et rire de bon cœur, mardi, soir de première médiatique. L’assistance s’est toutefois bien rattrapée à la fin de la soirée, en offrant une ovation debout spontanée aux artistes qui venaient de se démener sur les planches. Le public a visiblement beaucoup apprécié la prestation qui venait de se dérouler sous ses yeux.

Avec son humour très terre-à-terre, pas du tout absurde ou second degré, agrémenté ici et là de gags sur l’actualité, Le prénom est un produit sans prétention, une détente à s’octroyer en famille qui, non, ne nous donne peut-être pas mal au ventre de rire, mais amuse et fait passer un excellent moment. C’est ce qu’on attend de ce genre de mise en scène.

Le prénom tient l’affiche du Théâtre St-Denis, à Montréal, jusqu’au 21 mars, puis la troupe partira en tournée au Québec jusqu’en mai. Tous les détails au www.hahaha.com.

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