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Le niqab est le produit d'une culture «anti-femmes», dit Harper

Selon Harper, le niqab est issu d'une culture «anti-femmes»
Canadian Prime Minister Stephen Harper addresses the 69th session of the United Nations General Assembly at U.N. headquarters on Thursday, Sept. 25, 2014. (AP Photo/Frank Franklin II)
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Canadian Prime Minister Stephen Harper addresses the 69th session of the United Nations General Assembly at U.N. headquarters on Thursday, Sept. 25, 2014. (AP Photo/Frank Franklin II)

OTTAWA - Le premier ministre Stephen Harper en remet sur son aversion pour les foulards couvrant le visage de certaines femmes musulmanes, les qualifiant de produits d'une culture qui est «anti-femmes».

M. Harper a aussi dit que porter un niqab était inacceptable et contraire aux valeurs canadiennes.

Le premier ministre précise son discours sur le niqab, alors même que le chef libéral Justin Trudeau l'accuse d'attiser les préjugés contre les musulmans.

Entre autres choses, M. Trudeau a cité le ministre de l'Immigration Chris Alexander qualifiant le hijab — foulard couvrant les cheveux mais laissant le visage à découvert — de perversion des valeurs canadiennes, et le député conservateur au Nouveau-Brunswick John Williamson, ancien directeur des communications de M. Harper, faisant référence en fin de semaine aux travailleurs blancs et ceux à la «peau brune».

M. Harper a ignoré ces exemples et a plutôt réitéré sa position du mois dernier selon laquelle il juge qu'il est «offensant» de porter un niqab — couvrant le visage pour ne laisser qu'entrevoir les yeux — lors d'un serment de citoyenneté canadienne.

M. Harper a signifié son intention le mois dernier de faire appel d'une décision en cour invalidant une interdiction aux femmes de porter le niqab lors du serment de citoyenneté canadienne.

Le premier ministre a argué à la Chambre des communes que M. Trudeau ne semblait pas comprendre «pourquoi presque tous les Canadiens s'opposent au port d'éléments couvrant le visage durant les cérémonies de citoyenneté».

«C'est très facile à comprendre, a ajouté M. Harper. Pourquoi les Canadiens, à l'opposé de nos propres valeurs, embrasseraient une pratique à cette occasion qui n'est pas transparente, qui n'est pas ouverte et, honnêtement, qui est enracinée dans une culture qui est anti-femmes?»

La réponse de M. Harper montre que les conservateurs «en remettent vraiment sur les politiques de la peur», a dit M. Trudeau plus tard mardi.

Parler à répétition du niqab et du hijab comme s'il s'agissait de la même chose montre que le gouvernement «est prêt à semer la confusion de manière à encourager l'ignorance, et franchement alimenter les craintes et l'anxiété à un moment où les gens s'inquiètent du terrorisme et de l'extrémisme», a-t-il ajouté.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'éthique Charlie Angus a accusé M. Harper de présenter «une religion entière» comme étant anti-femmes.

«Si j'étais un Canadien musulman, je serais très, très, très inquiet de la voie empruntée par notre premier ministre avec ce genre de discours racial sensible», a exprimé M. Angus.

Mais M. Trudeau fait aussi face à des critiques d'alimenter la peur à la suite d'un discours, lundi soir, dans lequel il a soutenu que M. Harper et ses ministres employaient le même genre d'arguments ayant mené à certaines des démonstrations de racisme les plus honteuses par le passé au Canada, incluant le rejet de réfugiés juifs fuyant l'Allemagne dans les années 1930 et 1940.

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a déploré la comparaison avec ces anciennes restrictions à l'immigration juive, que le chef de la direction du centre Shimon Koffler Fogel a présentées comme le produit d'une «large discrimination institutionnelle et sociale» contre les Juifs à cette époque.

Les Juifs canadiens faisaient alors l'objet de quotas d'admission dans les universités, d'exclusions de clubs sociaux, d'entreprises et même de certains parcs publics, a exposé M. Fogel, arguant que l'intolérance subie par les musulmans et d'autres minorités aujourd'hui ne pouvait tout simplement pas se comparer à une telle situation.

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