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Mais qui est Adil Charkaoui?
Radio-Canada

Au moment où des cégeps de Montréal suspendent leurs contrats de location avec l'École des Compagnons d'Adil Charkaoui, voici un portrait du Montréalais d'origine marocaine, longtemps visé par des certificats de sécurité, et qui est citoyen canadien depuis peu. Ce dernier doit d'ailleurs rencontrer la presse ce matin.

Né au Maroc, Adil Charkaoui s'installe au Canada avec ses parents et sa soeur en 1995, alors qu'il avait 22 ans. Ses démêlés avec le gouvernement canadien commencent quelques années plus tard.

En 2001 et 2002, des agents du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) l'interrogent sur ses fréquentations, ses opinions et ses voyages, dont celui au Pakistan de février à juillet 1998.

Début mai 2003, le ministre de l'Immigration de l'époque, Denis Coderre, autorise un premier certificat de sécurité envers Adil Charkaoui. Il est arrêté le 23 mai alors qu'il circulait sur l'autoroute, soupçonné d'être un membre du Groupe islamique combattant marocain, une organisation terroriste associée à Al-Qaïda à qui les attentats de Casablanca, en 2003, et ceux de Madrid, en 2004, ont été attribués. Il a toujours nié ces accusations.

« Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. » — Adil Charkaoui, dans une entrevue à Radio-Canada en septembre 2005

Après plus de 21 mois d'incarcération, Adil Charkaoui est remis en liberté en 2005 par un juge de la Cour fédérale. Il se voit toutefois imposer de strictes conditions, dont le port d'un bracelet électronique, un couvre-feu, l'obligation de rester sur l'île de Montréal et l'interdiction d'utiliser un ordinateur.

Son dossier s'est retrouvé jusqu'en Cour suprême. Plusieurs organisations, dont Amnistie internationale et la Ligue des droits de l'homme, avaient milité pour l'abandon des procédures engagées contre lui.

Adil Charkaoui retrouve finalement sa liberté en septembre 2009. Il tente alors, sans succès, de réclamer des excuses officielles du gouvernement.

« Après beaucoup de souffrances, je me sens soulagé d'un grand fardeau. » — Adil Charkaoui en septembre 2009, après avoir retrouvé sa liberté

Deux ans plus tard, en 2011, il annonce son intention de poursuivre Ottawa, le SCRS et l'Agence des services frontaliers du Canada pour 26 millions de dollars.

Le gouvernement canadien se défend pour sa part de l'avoir injustement traité. D'après un document du gouvernement, dont Radio-Canada a obtenu copie, Adil Charkaoui aurait soutenu financièrement le djihad armé. Il aurait envoyé de l'argent à l'étranger, deux fois des montants de 2000 $, et aurait effectué des fraudes avec des cartes de crédit volées. Les informations dont fait état ce document étaient toutefois très partielles.

Certificats de sécurité?

Établi en 1978, le système de certificats de sécurité vise à terme à renvoyer des ressortissants étrangers qui représentent une grave menace à la sécurité nationale.

En 2013, Adil Charkaoui revient sur la scène médiatique pour son rôle de porte-parole du Collectif québécois contre l'islamophobie, qui a notamment organisé une marche contre le projet de charte des valeurs québécoises. Il est toujours coordonnateur de cet organisme sans but lucratif.

Adil Charkaoui dit d'ailleurs avoir obtenu sa citoyenneté canadienne en juillet 2014, soit plus de 19 ans après son arrivée au pays.

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