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Montréal en lumière - Sarah Toussaint-Léveillé: n'en faire qu'à sa tête (ENTREVUE/VIDÉO)

Montréal en lumière - Sarah Toussaint-Léveillé: n'en faire qu'à sa tête

Sarah Toussaint-Léveillé a lancé son premier album, La mal lunée, en 2012, et a enchaîné une centaine de concerts depuis deux ans, en sillonnant principalement le circuit des Maisons de la culture.

Mais la jeune femme de 24 ans mène sa carrière dans une relative discrétion et a volontairement choisi de se tenir loin des feux de la rampe, pour mieux pouvoir n’en faire qu’à sa tête et tracer son chemin comme elle l’entend.

Pour elle, il n’y a pas d’imposante compagnie de disques, pas de prestation à La voix, pas d’obligation de se fondre dans un moule et de proposer du nouveau matériel à intervalle défini.

Elle se permet même de faire les choses à l’envers ; elle n’a pas connu de «rentrée» montréalaise officielle avec son spectacle, mais effectue plutôt une «sortie» montréalaise jeudi soir, au Lion d’Or, en marge du festival Montréal en lumière. Elle apposera alors le point final à sa tournée québécoise avant d’aller faire trempette en Italie, en Suisse, en Belgique et en France pour une dizaine de soirs.

L’événement de jeudi s’annonce d’ailleurs particulièrement excitant pour elle, puisque, contrairement à d’habitude, où elle n’est généralement accompagnée que de sa pianiste et son contrebassiste, elle sera cette fois entourée de cinq autres partenaires. Avec contrebasse, violon, violoncelle, piano et percussions pour porter sa voix, de laquelle elle pigera dans le répertoire de La mal lunée, dans ses nouveaux morceaux et dans les pièces de Félix Leclerc et Lhasa de Sela, Sarah a «clairement» l’impression de se payer une belle folie.

«Mon premier album n’était pas réfléchi, explique Sarah. J’avais des chansons, j’avais envie de faire un album, mais je n’avais pas envie de créer un concept et de dire : «Voici ce que moi, je fais, en tant qu’artiste qui fait de la musique». C’était plutôt comme une carte de visite. Je pense que le fait de rester discrète me permet de faire pas mal ce que je veux. Je peux être très éparpillée mais, pour moi, c’est seulement un besoin d’être vraiment libre et de ne pas me faire mettre dans une case. Pour moi, c’est tellement important!»

Ne pas se cristalliser

C’est aussi dans le but de ne pas être cataloguée ou cantonnée dans un style précis que Sarah souhaite prendre son temps avant de sortir son deuxième opus, qui se dessine pour l’instant plutôt doux, calme, intérieur. Ce qui n’empêche pas Sarah de rêver à des sonorités plus groove, elle qui insère ça et là des touches de rap dans ses interprétations.

«Je suis en train de le préparer tranquillement. J’aimerais le lancer l’automne prochain. Je ne sais pas si ce sera possible, mais ça me tenterait vraiment. J’ai déjà pas mal de chansons. Ce qui prend du temps, c’est de savoir le genre d’album que j’ai envie de faire. Je veux garder une porte ouverte sur plein de genres de musique que je pourrais explorer après. Mais j’ai quand même envie qu’il soit un peu plus rond, un peu plus cohérent que le premier.»

Sarah admet en avoir beaucoup appris sur elle-même et sur son métier depuis le début de son cheminement professionnel.

«Ce n’est pas facile de dire non, illustre-t-elle en guise d’exemple. C’est important d’évaluer ce qu’on veut, de déterminer quel est notre rapport avec la scène. Je crois que je n’aurais pas pu me lancer dans une ronde médiatique, parce que mon produit n’est pas assez clair en ce moment. De toute façon, ce n’est pas mon désir, de devenir une image. Je ne veux pas me cristalliser.»

«Je me suis fait approcher plusieurs fois par des gens quand même influents, ceci dit entre guillemets. Mais je n’ai jamais été attirée, par exemple, par l’idée de me faire signer par une grosse compagnie de disques. Le mot «percer» me fait un petit peu rire. Qu’est-ce que tu veux percer, au juste? Ça évoque l’image de défoncer des murs, alors qu’on peut tout simplement regarder le paysage, et c’est tout aussi correct. Pour moi, c’est important de savoir pourquoi je fais ça et je me questionne beaucoup, tout le temps. Je doute de tout. Et je m’intéresse à autre chose, aussi. Des fois, je dois faire du ménage dans ma tête pour avoir de l’espace pour faire des shows.»

L’auteure-compositrice insiste : elle n’a pas pour objectif de «vomir son existence dans le milieu artistique», pour employer son expression, et d’être de toutes les tribunes.

«Quand tu veux juste te prouver toi-même, tu te brûles. Pour moi, ce n’est pas un stress. Je ne m’étais même pas inscrite à l’ADISQ avec mon premier album, parce que je ne sentais pas que c’était nécessaire. On finit par se demander à quel point on veut se mettre sur la map, et c’est correct de le faire. Ce sont des choix et, quand on se met trop de pression, on finit par être à côté de soi-même.»

Pour ne pas «être à côté» d’elle-même, Sarah Toussaint-Léveillée focalise donc sur l’essentiel : son art, mais surtout, les contacts humains que cet art génère, d’une scène à l’autre.

«C’est comme ça que ça fonctionne, pour moi. Je veux avoir de beaux échanges avec les gens en donnant des shows et, ensuite, prendre une bière et jaser. J’ai vraiment fait de belles rencontres comme ça, et c’est ce qui est trippant dans le fait de donner des spectacles.»

Sarah Toussaint-Léveillé et ses musiciens, jeudi, 26 février, 20h, au Lion d’Or. Consultez le www.sarahtl.com pour tous les détails.

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