Le trio montréalais Le Couleur renforcit son goût pour des sons électro assez originaux avec un nouvel album intitulé Dolce Désir. Leur travail est également estampillé des sceaux rétro, kitsch et pop. Mais Le Couleur, c’est aussi un monde de mystère, de romance, et d’ambiances dansantes. Le groupe, composé de deux musiciens inventifs et d’une chanteuse ont accueilli notre journaliste pour discuter de musique certes, mais aussi de voyage, de label, de spectacle et d’avenir.
Après la sortie de l’album Origami (2010) et de Voyage Love (2013), la formation propose un nouvel EP qui navigue sur les mêmes eaux. Cinq chansons de musique électro, donc, qui viennent s’ajouter au répertoire du trio, qui compte maintenant plus de 25 morceaux qui commencent à donner une excellente idée de l’univers Couleur.
« On est influencé par les styles musicaux des années ’60, ’70, ’80, c’est certain, lance Steeven Chouinard. Mais rien de précis. On peut néanmoins citer des trucs comme Abba ou encore les Bee Gees. On est disco et très pop dans notre démarche. Notre travail est rempli de mélodies accrocheuses […] Je pense qu’on se définit aussi de plus en plus par le mystère, la sensualité, le minimalisme. »
Le Couleur se forge une identité
L’auteure-interprète québéco-vietnamienne Laurence Giroux-Do (élégante chanteuse aux allures de femme fatale), Steeven Chouinard (batteur) et Patrick Gosselin (guitares et claviers) ont travaillé d’instinct au cours des dernières années afin de définir leur identité sonore, qui influence aujourd’hui leur image. C’est cool, léché, intrigant tout en étant assez accessible. L’arrivée de leur agent, Julien Manaud, a aussi donné un bon coup de main dans la démarche. L’ancien musicien du groupe Chinatown est grandement investi dans l’avenir du groupe et ne manque pas une occasion de promouvoir leur travail dans le grand-réseau-musique-international (sans oublier le Québec, quand même).
Pour preuve, le Couleur a signé avec Modulor Music (Ty Segall, Lucinda Williams, Joseph Arthur, le MC Prodigy, Sean Nicolas Savage, Talib Kweli, Michael Mayer et plein d’autres), une maison de disque européenne qui a des tentacules dans plusieurs pays de l’Europe occidentale et même au japon. Le groupe ferait par ailleurs une belle percée chez les Américains.
Bien que les membres de Le Couleur soient très satisfaits du « processus EP » exploité jusqu’à maintenant, la création d’un long jeu (dit LP, dit album complet, dit plus de pièces) est dans les plans. En effet, le médium du EP a bien desservi le projet musical jusqu’à maintenant, mais un long jeu, c’est un long jeu… Même si c’est un peu « old school », comme souligne la chanteuse.
Nouveau spectacle
Pour défendre ses récentes chansons, le trio proposera dorénavant une autre atmosphère. « On a une toute nouvelle mise en scène, explique Steeven Chouinard. On offre une ambiance de musique de club. C’est comme si c’était un DJ set, sans pause entre les pièces. Il y a toujours quelque chose qui se passe. Les chansons ont été réarrangées pour ce concept […] On a aussi de nouveaux éclairages, fabriqués sur mesure pour nos besoins. »
Du côté de la chanteuse, elle a également fait des efforts pour améliorer sa présence scénique : « J’ai consulté une chorégraphe qui m’a fait prendre conscience de mon corps dans l’espace en général. Ce sera très utile en spectacle. On dirait que depuis la dernière année, j’assume davantage mon rôle de leader et de chanteuse. »
Pour se convaincre des améliorations apportées au spectacle, rien de mieux que d’assister à la prestation que Le Couleur livrera à la Cinémathèque québécoise, le 28 février, dans le cadre de la Nuit Blanche. Cet événement sera également l’occasion de souligner la parution de l’album Dolce Désir et du même coup le deuxième anniversaire de leur label Lisbon Lux Records.
Le Couleur se donnera aussi en spectacle au Cercle, le 7 mars, à Québec. Fanny Bloom est également à l’affiche.
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