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Elephant Song: Xavier Dolan est un manipulateur (VIDÉO)

Elephant Song: Xavier Dolan est un manipulateur (VIDÉO)

Dans son nouveau film Elephant Song, Charles Binamé (Maurice Richard) met en scène un Xavier Dolan troublé et manipulateur au cœur d’un hôpital psychiatrique. Adapté de la pièce éponyme de Nicolas Billon, ce thriller psychologique tourné en anglais est l’occasion pour le réalisateur de Mommy de montrer qu’il peut aussi jouer pour les autres.

Xavier Dolan voulait tellement ce rôle qu’il a personnellement appelé le producteur pour faire partie de la distribution. «Je lui ai vendu ma candidature, explique-t-il en entrevue. J’avais lu la pièce que je trouvais magnifique. Dans mes films, j’ai toujours eu quelques réticences à me donner des rôles "payants". Je les donnais surtout aux femmes, à mes actrices.»

Un rôle «payant», c’est pour le jeune homme un personnage riche, complexe et texturé. Dans Elephant song, il incarne Michael Aleen, un patient perturbé. «On le sent troublé. Il est pervers, sournois et tout en contraste. Ses failles révèlent sa profondeur. Au fond, il est parfait pour un acteur», dit-il.

Selon lui, Michael s’est avéré une véritable mise en abîme. «Malgré les apparences, Il n’est pas vraiment fou. Il passe son temps à imiter les autres. Cet aspect de sa personnalité m’amusait beaucoup. En fait, j’ai incarné un acteur.»

En anglais s’il vous plait

Dolan avait déjà joué en anglais, toutefois dans des petits rôles de personnages secondaires. Mais c’est la première fois qu’il incarne la tête d’affiche d'un film dans la langue de Shakespeare. «Je pense un peu en anglais. Il m’arrive même de rêver en anglais. Mais les conditions de tournages n’étaient pas évidentes puisqu’on travaillait dans un plateau bilingue. Cela créait des ruptures et quelques décrochages.»

La prochaine fois, Dolan voudrait bien participer à un tournage entièrement anglophone pour vivre la véritable immersion. Le jeune acteur-réalisateur a déjà ses cinéastes fétiches. Martin Scorsese, Paolo Sorrentino, Paul Thomas Anderson, Jacques Audiard, Ang Lee ou Gus Van Sant, des poids lourds de l’industrie. «Évidemment, je leur dis oui tout de suite», lance-t-il.

Très investi sur son personnage, il l’a construit en symbiose avec le réalisateur. «Je me suis beaucoup impliqué. On a travaillé ensemble. Ensuite, il m’a dirigé et je l’ai joué. J’ai beaucoup de plaisir à m’exprimer en tant qu’acteur.»

Il ne s’en est jamais caché: son rêve est d’être considéré comme un véritable acteur. «J’ai tout de suite vu ce rôle comme un vaisseau idéal afin de prouver aux gens que je peux jouer pour quelqu’un d’autre.»

Sa carrière de cinéaste va très bien. Il vient d’ailleurs de recevoir en France le César du meilleur film étranger avec Mommy. Il prépare aussi la réalisation de son prochain film estampillé américain avec pour distribution Jessica Chastain et Susan Sarandon. Pourtant, pas question d’abandonner sa casquette d’acteur.

«Même si je peux m’exprimer, il existe quelque chose d’oppressant quand je fais de la réalisation. Je retiens des choses en moi sans répit. Par contre, lorsque je suis acteur, je me sens libéré. Je ne peux pas imaginer ma vie sans jouer», conclut-il.

Elephant Song (La Chanson de l’éléphant) – Les Films Séville – Drame psychologique – 110 minutes – Sortie en salles le 20 février 2015 – Canada, Québec.

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