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Montréal en lumière: voyage au bout de la nuit avec Stefie Shock (ENTREVUE/VIDÉO)

Montréal en lumière: voyage au bout de la nuit avec Stefie Shock

Le dernier album de Stefie Shock, paru en octobre, s’intitule Avant l’aube. Avant l’aube, ça évoque la nuit, l’obscurité, les minutes qui s’égrainent avant le lever du jour. Mais Avant l’aube, ça symbolise également les heures folles des bars et des clubs, les éclairages diffus ou carrément aveuglants, l’espoir de tous les possibles.

C’est sur cette dualité que l’auteur-compositeur-interprète et ex-DJ compte miser dans son spectacle du même titre, présenté ce soir, au Club Soda, dans le cadre du festival Montréal en lumière.

«Pour le concert, je me suis dit que je pourrais avoir la thématique de la nuit, déclinée d’un paquet de façons, explique Stefie Shock. Une ambiance nocturne, ça peut être ce qu’on veut. Ce n’est pas nécessairement la noirceur et le silence ; ça peut être beaucoup de musique et beaucoup de bruit, aussi. Quand j’étais DJ, mes nuits étaient très lumineuses et bruyantes! (rires) Je trouvais que ça fait appel à plusieurs concepts en même temps, de jouer sur les nombreux tableaux de la nuit.»

Stefie s’est fondé sur cette prémisse de départ pour choisir les morceaux qu’il offrira à la foule jeudi. Il a pigé dans l’entièreté de son répertoire. On fredonnera certes en chœur «Un homme à la mer pour chaque fille amère» de même que «Je combats le spleen», mais également la plus récente et ô combien accrocheuse Want You to Want Me. On retrouvera une parcelle de ses cinq opus en carrière dans la prestation, même si une large place sera accordée à Avant l’aube, dont neuf pièces sur 10 seront entonnées. Parmi elles, Stefie promet ses relectures bien à lui de Everybody Knows, de Leonard Cohen, et Madame Rêve, d’Alain Bashung.

«Il fallait que tout se tienne, qu’on puisse jouer avec les atmosphères, que ça ne soit pas linéaire, image le chanteur. La formule crescendo existe encore, mais avec des variations un peu plus nombreuses dans l’énergie, la dynamique du show.»

L’artiste affirme n’éprouver aucun malaise, aucune frustration à revisiter ses «vieux» succès. Au contraire, il y trouve un grand plaisir.

«Les gens me les demandent, et ça me fait trop plaisir qu’on me les demande pour ne pas les jouer», reconnaît-il, un rire affectueux dans la voix.

Revivre, pour longtemps

Stefie Shock l’avoue humblement : il n’a pas eu sa «plus grande satisfaction en carrière» avec le lancement de son nouveau matériel, à l’automne. L’industrie de la musique a connu des jours meilleurs, et il en fait les frais comme tout le monde. Il se réjouit néanmoins que des admirateurs, des mélomanes curieux, «des gens qui ne me connaissent pas et qui ne me doivent absolument rien», précise-t-il, prennent le temps de lui écrire, sur Facebook ou ailleurs, pour lui exprimer qu’ils adorent telle ou telle chanson.

«Ça me conforte dans mon sentiment que j’ai fait un bon disque. Je me sens bien avec cet album. La preuve, c’est que je le joue presque intégralement en spectacle.»

On ose une question hasardeuse: est-ce que son rôle de porte-parole de l’organisme Revivre, qui donne du soutien aux personnes atteintes de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires, aurait pu éclipser un peu Stefie le musicien aux yeux des Québécois? Lui-même touché par des troubles anxieux, l’homme prend très à cœur son titre d’ambassadeur et on l’a beaucoup entendu parler de santé mentale dans les dernières années. Peut-être plus que de compositions et de sonorités. Le principal intéressé n’y perçoit aucun lien.

«Il s’est écoulé trois ans et demi entre Avant l’aube et le disque d’avant, La mécanique de l’amour, détaille Stefie, embêté par le parallèle établi par la journaliste. Entre deux albums d’un artiste, on ne l’entend pas trop parler de musique. (Jean) Leloup n’avait rien sorti depuis six ans, (Daniel) Bélanger en sort un aux cinq ans, c’est la même chose pour tout le monde. Avec Revivre, c’est le fun, parce que je reste présent même si je ne sors pas de disque. Je fais mon boulot de porte-parole chez Revivre et je participe à la campagne annuelle Bell Cause pour la cause, mais je n’ai pas le sentiment que ça fait de l’ombre à ma musique.»

De toute façon, Stefie Shock assure qu’il s’est associé à Revivre pour longtemps, profondément interpellé par la mission du regroupement.

«On voit la différence que ça fait d’en parler. On reçoit beaucoup de témoignages, de gens qui nous parlent sur la rue, nous écrivent, pour nous dire qu’ils ont trouvé des réponses à leurs questions. Des gens qui n’étaient pas bien, qui n’osaient pas en parler mais qui savent maintenant qu’un tel, une telle, souffre de la même chose. Quand on voit des gens prendre la parole pour en parler publiquement, ouvertement, ça devient moins honteux, stigmatisant. Parce que les préjugés sont très tenaces! Ce n’est pas demain qu’on leur mettra fin, mais on gruge toujours, année après année, une partie de l’ignorance, des idées reçues. Moi, je vois du progrès. Il y a encore beaucoup à faire, mais il y a beaucoup de fait aussi…»

Avant l’aube, de Stefie Shock, jeudi, 19 février, 20h, au Club Soda. Cliquez ici pour tous les détails.

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