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Ferguson: la police teste une invention pour en finir avec les bavures policières (VIDÉO)

Une invention peut-elle aider à régler le problème des bavures policières aux États-Unis?

Une invention peut-elle aider à régler le problème des bavures policières aux États-Unis? La police de Ferguson, dans le Missouri, a été le théâtre de nombreuses émeutes raciales dénonçant la mort d'un jeune Noir non-armé, abattu par un officier. Son département teste actuellement un accessoire destiné à rendre les balles de fusil "moins mortelles" que d'habitude. Selon Alternative Ballistics, la compagnie créatrice, cet accessoire, appelé Alternative, fonctionne à la manière d'un coussin gonflable.

Le dispositif coûte 45 dollars et a été développé pendant 9 ans. C'est en fait un embout en plastique orange adaptable, à placer sur le canon d'une arme. Grâce à ce rajout, lorsqu'un policier tire et que la balle est projetée, celle-ci se heurte d'abord à un corps en métal, logé dans l'embout en plastique, avant d'atteindre sa cible.

Avec la force de tir, le tout est éjecté, mais la percute avec moins d'intensité, sa vitesse étant réduite d'un cinquième. Aussi, la balle est plus grosse avec l'embout, ce qui diminue les risques de pénétration dans le corps touché, ainsi que le potentiel létal de l'arme.

Neutraliser, mais pas tuer

Le projectile neutralise quand même l'individu visé, mais à moins de chance de le tuer qu'avec une balle ordinaire. Dans une altercation entre un policer et un suspect, c'est un détail qui change tout, d'autant plus si celui-ci n'est pas armé.

Bien que l'Alternative n'ait encore jamais été testée sur l'homme, ses créateurs précisent sur CNN que : "La balle renverse la cible et lui délivre une douleur immense. Comme si un joueur de la ligue majeure de baseball lui frappait la poitrine avec un marteau". Retrouvez-ci dessous le visuel de l'Alternative :

https://s-i.huffpost.com/gen/2624680/thumbs/o-ALTERNATIVE-570.jpg

Cet «air-bag» à balles offre donc une seconde chance à l'agent, ayant envoyé le premier tir sous le coup de la panique par exemple. Après celui-ci, il peut décider si la situation est assez dangereuse pour utiliser une balle réelle, non-protégée.

Christian Ellis, le directeur général d'Alternative Ballistics, explique la démarche sur le site de l'entreprise : "Si la vie d'un officier ou d'un innocent est en danger, les agents doivent réagir rapidement avec leurs armes (mortelles). Ceci est leur première option, mais nous voulons leur en donner une autre".

L'Alternative ne fait pas l'unanimité

Les plus sceptiques dénoncent quand même le fait que cet embout n'est utilisable qu'une fois et doit être replacé après chaque coup. Parmi eux, Eugene O'Donnell, un ancien policier soulignant que "dans 80% des cas, les agents de police ratent leur premier tir". Ainsi le second, qui lui est clairement mortel, peut très bien partir dans la foulée.

Eugene O'Dnnoelle n'a pas eu l'occasion de l'utiliser, mais il s'inquiète tout de même de cette fraction de seconde "cruciale", dont dispose l'officier pour réfléchir et adapter son arme. "Du temps précieux risque d'être perdu", souligne-t-il. Ainsi l'Alternative serait plus un fardeau pour l'agent.

Le temps de placement de l'embout est d'environ 3 secondes. Christian Ellis lui, estime que "si un agent de police n'est pas capable de l'installer dans la durée impartie, dîtes lui de ne même pas penser à notre dispositif".

Cinq agents de police de Ferguson ont été entraînés par la compagnie à les utiliser et le président de la compagnie espère voir s'étendre le dispositif à tout le département de police. L'image de celle-ci a fortement été ébranlée ces derniers mois, mais cette nouvelle technologie pourrait empêcher, ou du moins limiter, de nouvelles bavures policières. Le maire de la ville, James Knowless, assure que "cela valait la peine d'être examiné, pour sauver des vies, même celles de ceux que vous tentez d'arrêter".

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