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Le détaillant Groupe Bikini Village se place à l'abri de ses créanciers

Bikini Village à l'abri de ses créanciers
bbikini village fashion show
SP studio/Flickr
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MONTRÉAL - En difficultés financières, Groupe Bikini Village (TSX:GBV) s'est placé à l'abri de ses créanciers, mardi, dans l'espoir d'avoir le temps nécessaire pour préparer une restructuration visant à redresser son bilan financier.

Ultimement, l'entreprise établie à Sainte-Julie, en banlieue de Montréal, aimerait attirer un éventuel partenaire ou un acheteur, a expliqué son président directeur du conseil, Jocelyn Dumas, au cours d'un entretien téléphonique.

«Nous avons besoin d'une injection de capital, a-t-il concédé. Tout sera considéré. Ça peut être un investissement, un partenariat stratégique ou une vente. Une petite entreprise comme la nôtre (...) a moins de chances de regagner rapidement une croissance profitable seule.»

C'est la firme PricewaterhouseCoopers qui a été retenue par le détaillant de maillots de bain — dont la dette atteint 6 millions $ — pour l'aider à élaborer une proposition à ses créanciers dans un délai de 30 jours à six mois.

En vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, l'entreprise n'aura pas, pour le moment, à payer ses dettes et elle ne pourra être visée par d'éventuels recours de ses créanciers.

S'il n'a pas dévoilé la stratégie de Bikini Village, M. Dumas a cependant affirmé que «tout était sur la table» et n'a pas écarté que l'entreprise — qui exploite 52 boutiques et emploie environ 400 personnes — puisse fermer certaines succursales.

«Ça se pourrait mais nous n'avons pas encore décidé, a-t-il dit. Notre bilan financier est plus fragile et c'est un grand défi. Il faut restructurer notre organisation. Entre-temps, il n'y a rien qui change. Nous continuons d'exploiter toutes nos boutiques.»

Même si la société ne ferme pas ses portes, il s'agit néanmoins d'un autre coup dur dans le secteur de la vente au détail de vêtements, qui a récemment vu les boutiques Jacob, la bannière Smart Set, Mexx Canada et Parasuco disparaître du paysage commercial.

Contrairement à ces détaillants, M. Dumas croit que Bikini Village est en mesure de renouer avec la rentabilité, notamment parce que l'entreprise se spécialise dans un créneau, soit celui des maillots de bain.

«On ne peut pas dire qu'ils sont des spécialistes dans quelque chose, a dit M. Dumas à propos de ces autres bannières. Nous sommes spécialisés dans les maillots de bain avec des grandes marques et d'autres privées. Notre bannière est bien reconnue partout.»

Questionnée à ce sujet, la professeure de marketing Francine Rodier, de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, a nuancé les propos du président directeur du conseil de Bikini Village.

Elle reconnaît que certains détaillants spécialisés dans certaines «niches» peuvent s'en tirer, mais ajoute que les maillots de bain ne font pas nécessairement partie de cette catégorie de produits.

«Ça peut être un avantage si l'on est à l'abri des grands, analyse Mme Rodier. Mais un maillot de bain demeure un maillot de bain. Il y a plusieurs endroits où en acheter. Les règles du jeu ont changé.»

À l'automne, la société avait continué à creuser sa perte au troisième trimestre, qui était de 2,76 millions $, ou 1,45 $ par action, par rapport à 2,18 millions $, ou 1,14 $ par action, à la même période en 2013.

L'entreprise avait clôturé l'exercice 2014 avec une perte de nette de 6,4 millions $, alors qu'elle avait été de 1,1 million $ l'année précédente. Son chiffre d'affaires avait aussi glissé de 14 pour cent en 2014 pour s'établir à 36 millions $.

L'action de Bikini Village, qui s'échangeait aux alentours de 6,50 $ à l'automne 2012, ne valait que 46 cents, mardi, en mi-journée, à la Bourse de Toronto.

En poste depuis le mois de juillet, M. Dumas a recruté l'été dernier Isabelle Grisé comme présidente et chef de la direction de Bikini Village. Mme Grisé, qui était auparavant à la tête de Fruits et Passion, a également passé 17 ans à La Senza.

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