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Le butin volé par Kadhafi: la traque des millions

Le butin volé par Kadhafi: la traque des millions
Radio-Canada

Des malles pleines à craquer de dollars américains. Des ex-agents de la GRC infiltrés. Une opération en Libye, en Thaïlande et en Côte d'Ivoire. Enquête sur une rocambolesque histoire en quatre volets. Premier épisode : 240 millions de dollars refont surface.

Une série de Luc Tremblay

La plupart des spécialistes de la récupération d'actifs volés croient que le régime libyen a sorti des millions de dollars de la Banque centrale du pays lors des derniers jours du règne du président Mouammar Kadhafi.

Cet argent aurait ensuite transité vers des pays africains limitrophes, au sud de la Libye. C'est du moins ce que croit Martin Kenney, un avocat spécialisé dans la fraude et le recouvrement d'actifs dans les paradis fiscaux.

« Il est fréquent que lorsqu'un kleptocrate comme Kadhafi sent que la fin de son règne approche, il prépare sa sortie. Il cache des fonds pour assurer son train de vie après sa chute. »

— Martin Kenney, avocat

En effet, Mouammar Kadhafi est en fuite et vit caché en Libye pendant plusieurs semaines avant d'être attrapé et tué par les rebelles, en octobre 2011. Pendant sa cavale, le dictateur contrôle toujours une partie des ressources financières du pays. Une fois le dictateur mort, difficile maintenant de savoir où l'argent détourné est caché.

Blanchir l'argent du Trésor libyen

C'est dans ce contexte que Kim Marsh, un ancien enquêteur de la GRC spécialisé dans l'infiltration des réseaux de trafic de drogue, reçoit en 2013 des informations d'une de ses anciennes sources du milieu criminel.

L'ex-enquêteur apprend qu'un groupe d'individus, qui se disent proches de Kadhafi, seraient en possession de 240 millions de dollars américains volés au Trésor libyen, et qu'ils cherchent une façon de blanchir cet argent dans le système bancaire.

« Pour ma source, c'était une occasion d'affaires. Il exigeait un pourcentage de la somme en échange des renseignements », explique Kim Marsh.

Kim Marsh contacte l'avocat Martin Kenney, et les deux Canadiens élaborent un plan. Ils essaieront de prendre les criminels à leur propre piège en se faisant eux-mêmes passer pour des professionnels du milieu financier, capables de blanchir l'argent.

Rendre l'argent volé au peuple libyen

Le vrai but de l'opération est de mettre la main sur l'argent pour le rendre au peuple libyen. Martin Kenney et Kim Marsh espèrent percevoir une commission sur la somme qu'ils réussiraient à récupérer, une pratique courante dans le milieu de la récupération d'actifs.

Martin Kenney contacte le programme StAR (Stolen Asset Recovery), de la Banque mondiale, spécialisé dans la récupération d'actifs détournés par les dictatures. Il obtient l'assurance de pouvoir être mis en contact avec le gouvernement libyen de transition, si les informations reçues sont concluantes.

S'enclenche alors une opération pour tenter de trouver cet argent.

La source de Kim Marsh se trouve à Bangkok, en Thaïlande. L'ancien de la GRC s'y rend. Sa source doit lui présenter un individu qui peut le mettre en contact avec le groupe en possession de l'argent.

« J'ai demandé à ma source que la rencontre soit secrète, et qu'il me présente à l'intermédiaire comme un ami canadien qui a le savoir-faire pour blanchir l'argent. »

— Kim Marsh, ex-enquêteur de la GRC

Marsh et Kenney arriveront-ils à approcher le groupe criminel? La réponse mardi, dans le deuxième épisode d'ICI Radio-Canada.

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