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Abbaye d'Oka : du nouveau dans les prochains jours

Abbaye d'Oka : du nouveau dans les prochains jours
Francis Labbé/Radio-Canada

Le sort de l’abbaye d’Oka se décidera dans les prochaines semaines. Le président de la Corporation de L’Abbaye d’Oka espère pouvoir garder les terres agricoles ayant appartenu aux pères trappistes, mais la situation financière de l’organisme demeure précaire et pourrait l’obliger à s’en départir, en tout ou en partie.

Un texte de Francis Labbé

En décembre, Québec a annoncé son intention de ne pas se porter acquéreur des terres agricoles entourant l’abbaye et des acheteurs se sont manifestés. Les pères trappistes ont pris la parole pour signifier leur inquiétude face au sort de leur ancienne propriété.

« L’idéal, ce serait de ne pas vendre les terres parce que le bâtiment n’aurait plus la même valeur sans les terres agricoles qui ont fait sa renommée », explique Pascal Quevillon, maire d’Oka, et président de la Corportation de l’Abbaye d’Oka.

Situation financière difficile

La municipalité a cautionné un prêt de 2,7 millions à la Corporation de l’Abbaye d’Oka. De plus, la Corporation doit 400 000 $ à la municipalité en taxes foncières. « C’est beaucoup et c’est de l’argent des contribuables », souligne Pascal Quevillon.

La solution envisagée pour régler le problème a longtemps été de vendre les 260 hectares de terres agricoles qui appartiennent à la propriété. « Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose. Il y a de l’argent dans les coffres », poursuit le maire.

« La situation était critique l’an dernier. Je ne dis pas qu’elle ne l’est plus, mais c’est beaucoup moins pire. » — Pascal Quevillon, maire d’Oka et président de la Corporation de l’Abbaye

Le tournage de la série Helix 2, de Sony Pictures, a rapporté à lui seul 600 000 $ à la Corporation. De plus, la multinationale a effectué des travaux qui ont donné une valeur ajoutée à l’édifice. « Ils ont décontaminé certaines parties où il y avait de l’amiante et ont installé des volets à certaines chambres », raconte le maire.

« Notre nouveau conseil d’administration a des options. De plus, dans les prochains jours, nous saurons si la compagnie américaine Fox viendra tourner une nouvelle télésérie dans nos murs. Ça pourrait rapporter suffisamment d’argent pour que nous décidions de ne pas vendre les terres. »

Le conseil d’administration, dont fait partie l’un des dirigeants de la communauté, le père abbé Dom André Barbeau, pourrait décider de vendre seulement une partie des terres qui appartenaient aux pères trappistes. « Il y a des terres situées au nord de la route 344. Ça pourrait être une option qui nous permettrait de conserver l’abbaye et les terres voisines », explique Pascal Quevillon.

Cri du cœur

L’un des premiers négociateurs de la vente des actifs des pères trappistes à la nouvelle corporation, Michel Goyer, a lancé un cri du cœur au cours des derniers jours, pour que Québec intervienne dans ce dossier.

« Je comprends que la location de l’abbaye pour des tournages peut être rentable et aider à remplir les coffres, mais ce n’est pas dans ce but-là que les pères ont vendu l’abbaye », affirme-t-il. « Ils voulaient préserver le patrimoine bâti et agricole. »

« J’ai écrit à titre personnel au premier ministre Philippe Couillard pour qu’il mandate la Société des établissements de plein air et des parcs du Québec (SÉPAQ) de prendre en charge l’abbaye et d’en faire un site d’hôtellerie. Avec la beauté de l’édifice et du décor, il y a assurément moyen de rentabiliser cet établissement. »

Michel Goyer, qui est par ailleurs directeur général de la chambre de commerce de la MRC de Deux-Montagnes, souhaite que si des terres agricoles devaient être vendues, elles ne le soient pas à un seul agriculteur.

« Si un seul agriculteur achète ces terres, qui nous dit que s’il décède, par exemple, sa succession ne vendra pas à des promoteurs qui vont finir par construire des condos sur le site? » — Michel Goyer, directeur général de la chambre de commerce de la MRC de Deux-Montagnes

« L’idéal, c’est de vendre les terres à une fiducie agricole formée d’un nombre impair d’agriculteurs. De cette façon, nous nous assurons que la vocation agricole de ces terres perdure. »

Des projets

« Nous avons décidé de ne plus attendre après Québec ou la SÉPAQ. Nous voulons nous prendre en mains » affirme le maire d’Oka, Pascal Quevillon.

Une trentaine de chambres seront bientôt disponibles pour la location. Des sentiers de vélo seront aménagés ce printemps et la Corporation lancera sous peu une fondation destinée à recueillir des fonds pour préserver l’abbaye.

« Si nous voulons que des gens viennent investir ici, il nous faut agir. C’est ce que nous allons faire. Nous prendrons nos décisions lors de la prochaine réunion du conseil d’administration, dont la date n’est pas fixée encore. Mais ça devrait être dans les prochaines semaines. »

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