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Les océans du monde «recèleraient» 8,8 millions de tonnes de plastique

Les océans du monde «recèleraient» 8,8 millions de tonnes de plastique
Plastic bags and other rubbish are collected from the waters of Manila Bay on July 3, 2014 during a campaign by environmental activists and volunteers calling for a ban of the use of plastic bags. Volunteers from various environmental advocates collected and separated assorted plastic rubbish polluting Manila Bay and called for national legislation against plastic bags in observance of the 5th International Plastic Bag-Free Day on July 3. AFP PHOTO / Jay DIRECTO (Photo credit should read JAY DIRECTO/AFP/Getty Images)
JAY DIRECTO via Getty Images
Plastic bags and other rubbish are collected from the waters of Manila Bay on July 3, 2014 during a campaign by environmental activists and volunteers calling for a ban of the use of plastic bags. Volunteers from various environmental advocates collected and separated assorted plastic rubbish polluting Manila Bay and called for national legislation against plastic bags in observance of the 5th International Plastic Bag-Free Day on July 3. AFP PHOTO / Jay DIRECTO (Photo credit should read JAY DIRECTO/AFP/Getty Images)

SAN JOSE, États-Unis - Chaque année, près de 8,8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, une quantité beaucoup plus importante que ce que l'on estimait jusqu'ici, selon une nouvelle étude.

C'est l'équivalent de cinq sacs d'épicerie pleins de débris de plastique plantés à tous les 30 centimètres sur les côtes du monde entier, soutient l'auteure principale de l'étude, Jenna Jambeck, professeure en génie de l'environnement à l'université de Georgie.

Et si les plus grands pollueurs — surtout les pays émergents d'Asie — ne modifient pas leurs pratiques de gestion des déchets, la professeure Jambeck estime que d'ici 2025, la quantité totale de débris de plastique qui souilleront les mers du monde atteindra environ 170 millions de tonnes. Cette estimation est basée sur les tendances démographiques et sur les problèmes récurrents d'élimination des déchets, malgré quelques signes de changements, explique Mme Jambeck.

Plus de la moitié des déchets de plastique qui se retrouvent dans les océans proviennent de cinq pays seulement: la Chine, l'Indonésie, les Philippines, le Vietnam et le Sri Lanka. Les États-Unis sont le seul pays industrialisé occidental à figurer sur la liste des 20 plus grands pollueurs à ce chapitre — en 20e place. Là, comme en Europe d'ailleurs, les débris de plastique proviennent des «dépôts sauvages», car la collecte sélective est quant à elle assez efficace, notent les chercheurs.

Alors que la Chine est responsable du rejet de 2,4 millions de tonnes de plastique dans les mers — soit près de 28 pour cent du total annuel —, les États-Unis contribuent pour 77 000 tonnes, soit moins de un pour cent de la quantité mondiale, selon cette étude publiée jeudi dans la revue Science. Cet écart, selon la professeure Jambeck, est surtout attribuable au fait que les pays développés se sont dotés de mesures pour récupérer les plastiques.

La quantité de plastique jeté dans les océans équivaut à la quantité de thon pêché en une année, de sorte que «nous remplaçons le thon par du plastique», a illustré la coauteure de l'étude, Kara Lavendar Law, lors d'une conférence de presse à l'Association américaine pour l'avancement des sciences.

Nancy Wallace, directrice du programme des débris marins à l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère, a rappelé que les débris de plastique dans les mers constituent un problème majeur, car ils sont consommés par la faune, et qu'ils retiennent des toxines marines. Sans compter les coûts de nettoyage et les effets néfastes sur le tourisme, a-t-elle dit.

Contrairement à des études précédentes qui se penchaient sur les quantités de plastique dans les océans, l'équipe de Mme Jambeck a utilisé des données de la Banque mondiale sur les «flux de déchets» de 192 pays, afin d'estimer la pollution provenant de cette source. Les estimations ont été faites à partir des données de 2010, et elles se situent entre 5,0 et 14 millions de tonnes de plastique présent dans les océans — donc à une médiane de 8,8 millions.

Des études précédentes, basées sur des échantillons, situaient plutôt cette évaluation à 1 million de tonnes, mais les chercheurs savent que cette méthode des échantillons peut cacher la vérité — les débris se retrouvent souvent dans des endroits inaccessibles par l'homme.

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