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Le Regroupement étudiant franco-ontarien demande l'ouverture d'un campus français d'ici 2018

Une université française à Toronto en 2018?
Getty

Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) demande l'ouverture d'un premier campus universitaire francophone à Toronto d'ici trois ans.

Dans un rapport dévoilé ce matin, le RÉFO et d'autres groupes franco-ontariens soutiennent que les universités bilingues actuelles ne répondent pas bien aux besoins des francophones.

Un texte de Laurence Martin

Selon le RÉFO, il est très important que les francophones de l'Ontario puissent avoir une université qu'ils gèrent et qui leur appartient entièrement.

À l'heure actuelle, bien des étudiants qui s'inscrivent dans des programmes en français dans des universités bilingues sont insatisfaits.

« Il y a des étudiants comme moi qui se sont inscrits dans des programmes de sciences ou de génie soi-disant de langue française et, en 2e et 3e année, il n'y avait presque aucun cours qui était donné en français. »

— Geneviève Latour, porte-parole du RÉFO

Le rapport, rédigé par le RÉFO, l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne, explique que les Franco-Ontariens seraient mieux servis s'ils avaient un contrôle total de leur institution.

Ces groupes francophones proposent d'établir un premier campus à Toronto, là où la population francophone est en forte croissance et où l'offre en français est particulièrement limitée. Il n'y a que le Collège Glendon et l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario qui offrent des cours pour les Franco-Ontariens.

D'autres campus satellites pourraient ensuite voir le jour ailleurs en Ontario.

Une proposition réaliste?

Le grand point d'interrogation est bien sûr de savoir si le gouvernement libéral sera prêt à financer une université francophone.

Le RÉFO n'a pas encore fait d'estimation de ce que coûterait la création d'une nouvelle université.

Pour l'instant, les libéraux se sont surtout engagés à accroître l'offre des cours en français, mais n'ont jamais promis de mettre sur pied une nouvelle institution franco-ontarienne. Ils sont aussi aux prises avec un déficit de plus de 12 G$.

La possibilité d'une université virtuelle a déjà été évoquée par la province. L'option a toutefois été rejetée par le RÉFO qui dit que les jeunes franco-ontariens veulent pouvoir interagir ensemble sur un campus.

Quel impact sur les universités bilingues ?

Le Regroupement étudiant franco-ontarien reconnaît que si une nouvelle université entièrement francophone voyait le jour en Ontario, les huit établissements bilingues existants pourraient en pâtir, étant donné le nombre limité de financement, d'étudiants et de professeurs.

« Sans le transfert des connaissances et des infrastructures des universités bilingues vers le nouvel établissement tôt ou tard, le projet pourrait être difficilement réalisable. »

— Rapport du Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français.

Le RÉFO croit toutefois que le jeu en vaut la chandelle.

« Même dans nos institutions bilingues, nos jeunes nous disent qu'ils perdent leur français. »

— Geneviève Latour, porte-parole du RÉFO.

Dans une lettre ouverte publiée en octobre, le recteur de l'Université d'Ottawa, Allan Rock, avait rejeté l'idée d'une nouvelle université de langue française en Ontario, disant que l'Université d'Ottawa répondait déjà aux besoins des francophones.

L'Université d'Ottawa propose d'ailleurs d'ouvrir un campus satellite à Woodstock, à près de 150 kilomètres au sud-ouest de Toronto, pour répondre à la demande dans le centre et le sud-ouest de la province.

Quelle crédibilité ?

L'autre question qui reste en suspens: quelle serait la crédibilité de cette nouvelle université?

Marcley Lauture, un élève de 12e année à l'école secondaire Étienne-Brûlé à Toronto, souhaite étudier en comptabilité. Pour lui, il est hors de question d'aller dans un établissement qui n'a pas une bonne réputation auprès des employeurs.

« Si l'université n'est pas affiliée avec une autre institution, ça va prendre des années avant qu'elle ne soit réputée. »

— Marcley Lauture, élève de 12e année à l'École secondaire Étienne-Brûlé

Le RÉFO rétorque que les mêmes craintes existaient lorsque les écoles et les collèges de langue française ont vu le jour en Ontario et que maintenant ces établissements font bonne figure dans les classements provinciaux.

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