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Barrette est convaincu d'avoir fait adopter le «meilleur projet de loi possible»

Barrette convaincu d'avoir fait adopter le «meilleur projet de loi possible»
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QUÉBEC - Au terme d'un long sprint parlementaire qui lui a permis de balayer l'opposition vendredi, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, est convaincu d'avoir fait adopter le «meilleur projet de loi possible» dans les délais.

Son projet de loi 10 sur l'abolition des agences de la santé a été adopté à 62 voix contre 50 juste avant 00h15, les députés du gouvernement votant en faveur, et les trois partis d'opposition votant contre, après près de 15 heures de débats en vertu d'une procédure de bâillon.

Cette procédure d'exception avait été mise en place pour mettre fin à l'étude détaillée qui s'étirait depuis décembre en commission parlementaire, et afin d'ainsi forcer l'adoption de cette pièce législative essentielle pour l'enchaînement d'autres projets de loi que le ministre propose.

La nouvelle loi aidera le gouvernement à atteindre son objectif de renouer avec l'équilibre budgétaire dès cette année, avec des économies de l'ordre de 55 millions $ à court terme et 220 millions $ quand la réforme de structures sera complétée.

Fidèle à lui-même, le ministre Gaétan Barrette n'a démontré aucun remords pour avoir fait adopter son premier projet de loi à titre de ministre sous le coup d'un bâillon, après moins d'un an de mandat, en faisant ainsi fi de nombreux amendements des partis d'opposition et des mises en garde de beaucoup d'organisations. Il dit avoir été forcé d'agir ainsi en raison de l'obstruction notamment du Parti québécois.

«Je pense qu'on a fait adopter, dans les délais qu'on avait, le meilleur projet de loi possible, j'en suis convaincu», a-t-il déclaré au sortir de la séance après le vote en conférence de presse.

Et plus encore, il ne craint pas de laisser une tache à son dossier ou de faire du bâillon une signature de sa méthode pour la suite des choses. Selon lui, les gens verront bien dans quatre ans la signature qu'il laissera dans la réforme du système de santé.

«Je viens d'écrire la première lettre de mon nom, a-t-il répondu. En 2018, les gens verront la signature au complet et ils jugeront. Le jugement porté par les trois oppositions ne m'importe pas.»

Le jugement de l'opposition officielle était de ce fait très dur, au terme de l'exercice où elle n'a pas réussi à ralentir la marche du gouvernement. La porte-parole péquiste en santé, Diane Lamarre, a dénoncé l'improvisation et la précipitation du ministre, qui voulait depuis décembre un bâillon selon elle. Il était tout à fait normal, à son avis, de prendre plus de cinq semaines pour analyser les 165 articles d'un projet de loi de cette envergure et étudier les multiples amendements proposés.

Mme Lamarre a remis en question un des arguments du gouvernement, les économies projetées de 220 millions $. «Les transferts d'emplois, les systèmes de paie, la signalétique, il n'y a pas d''économies, jamais dans ce projet, c'est une réforme qui va coûter énormément cher pour des gains d'efficience théorique», a-t-elle argué dans une conférence de presse après le vote final.

L'attitude «augure très mal» pour la suite, a-t-elle affirmé, c'est-à-dire les deux autres projets de loi majeurs en santé. Il y aura l'étude du controversé projet de loi 20, qui doit modifier la pratique médicale en imposant notamment des pénalités financières aux médecins qui ne respectent pas les quotas de patients. Et aussi, le ministre entend changer par un projet de loi le mode de financement du réseau des établissements, désormais financés à l'activité. Actuellement, les établissements ont droit à des budgets globaux garantis d'une année à l'autre.

«Le ministre a besoin de changer d'attitude», a soutenu la porte-parole péquiste.

Sur ces mauvais augures, Gaétan Barrette a plutôt rétorqué qu'il avait «hâte de voir comment les oppositions vont s'opposer, l'évolution de leur pensée», sur le projet de loi 20, qui concerne selon lui l'accès aux services.

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