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Direction du PQ : la souveraineté doit être au coeur de la course, selon Jean-Martin Aussant

PQ : la souveraineté doit être au coeur de la course, selon Aussant
CP

Jean-Martin Aussant refuse de donner officiellement son appui à l'un ou l'une des candidats de la course à la direction de son ancien parti, qui s'ouvre officiellement le 4 février. Mais de toutes évidences, le fondateur d'Option nationale, qui a mis en veilleuse sa carrière de politicien pour se consacrer à sa famille, conserve un ascendant sur le Parti québécois (PQ)... ou à tout le moins, sur ses aspirants-chefs.

Un texte de Julie Dufresne

« Je ne dirais pas [qu'ils m'ont] consulté, mais j'ai parlé à tous ces gens-là avec le temps depuis le début de la course, depuis mon départ du PQ », dit-il lors d'une entrevue accordée à Radio-Canada à Londres.

Comme plusieurs candidats à la succession de Pauline Marois, il s'est rendu en Écosse pour le referendum. Il y a rencontré le meneur de la course, selon les sondages, Pierre Karl Péladeau.

« On s'est croisés par hasard en Écosse alentour du referendum. On sait comment se joindre, mais je ne peux pas dire qu'on est deux personnes proches l'une de l'autre. [...] On a parlé du Québec, mais on n'a jamais parlé de collaboration, avec qui que ce soit d'ailleurs... d'être dans une équipe ».

La souveraineté à l'avant-scène

Chose certaine, selon l'ancien député péquiste qui vit maintenant à Londres, les candidats à la course à la direction du Parti Québécois doivent clairement mettre de l'avant l'option souverainiste. Et avant qu'il ne revienne au bercail péquiste, si tant est que ce soit possible, de grands changements devront s'opérer. Parmi eux : cesser d'entretenir un flou autour de l'option souverainiste.

« Le Parti vert ferait rire de lui s'il disait qu'il s'occuperait peut-être d'environnement s'il est élu, et les libéraux feraient rire d'eux s'ils disaient qu'ils vont peut-être être fédéralistes en étant élus. Je m'attends à ce que le ou la nouvelle chef dise qu'on va s'occuper de notre raison première : la souveraineté du Québec. Sinon, ça peut contribuer à distancier les gens de la politique, à douter de la sincérité [des politiciens]. »

Alliance inévitable

Jean-Martin Aussant admet toutefois qu'il est impossible de croire que la souveraineté passera strictement par le parti qu'il a fondé. Option nationale a récolté moins d'un pour cent des voix lors des dernières élections. Il reconnaît qu'une alliance des forces souverainistes est maintenant pratiquement inévitable.

« Les gens qui sont là sont des missionnaires qui y croient plus que tout, qui ne comptent pas les efforts et les heures. Je suis certain que ce travail n'est pas inutile parce qu'ils continuent à convaincre les gens des bienfaits de ce qu'eux veulent mettre de l'avant : la souveraineté du Québec. Mais sans avoir autant d'exposition médiatique qu'on avait à l'époque où j'y étais, c'est un peu difficile de survivre. »

La politique dans les veines

Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne refasse le saut dans l'arène politique, a-t-il confié à Radio-Canada. « Le Québec subit des transformations évidentes en ce moment... regarder ça de loin, c'est difficile. [...] On est très bien ici, mais le Québec nous manque beaucoup. »

Jean-Martin Aussant a claqué la porte du Parti québécois avec fracas en 2011, quand une crise a secoué le parti. Puis, après avoir fondé sa propre formation politique, il a annoncé, la gorge nouée par l'émotion, qu'il quittait la vie politique pour se consacrer à ses jeunes jumeaux.

Après la démission de Pauline Marois l'an dernier, il avait beau être aussi loin qu'en Grande-Bretagne, les projecteurs se sont rapidement braqués sur lui, d'autant qu'il avait signé une lettre ouverte dans laquelle il critiquait sévèrement les militants péquistes qui se préparent à choisir un ou une chef. Mais il est clair : son emploi en gestion des risques financiers a beau être exigeant, il lui donne plus de souplesse que son ancienne vie de député.

Pour lui, la politique active demeure exclue pour le moment. « La raison pour laquelle je suis parti de la vie politique est toujours valable : mes enfants. Ils ont 4 ans. La politique, ce ne sera pas avant... je ne dirais pas un avenir lointain, mais un avenir où ils vont comprendre pourquoi papa n'est pas là. À 5 ans on ne comprend pas... à 6 non plus, à 7 non plus... »

Il ne cache toutefois pas qu'il meurt d'envie de se jeter dans la mêlée.

« Est-ce que la politique m'intéresse encore? Oui. Est-ce que je pense actuellement en faire dans quelques années quand les enfants vont être plus grands? C'est oui, la réponse. [...] Les dossiers politiques du Québec vont toujours m'intéresser, me fasciner. Je vais toujours essayer, quand je vais retourner au Québec un jour, d'y contribuer au mieux que je peux. Ça ne partira jamais ça... c'est en moi. », dit-il sans pouvoir réprimer un sourire.

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