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«Mon show» de Korine Côté: la révélation d'un grand talent (PHOTOS)

«Mon show» de Korine Côté: la révélation d'un grand talent
David Kirouac

Difficile d’éviter le cliché en parlant de la première médiatique de Mon show, de Korine Côté: une étoile est née. La jeune humoriste a littéralement triomphé au Théâtre Corona, mardi, devant un parterre qui, souvent, ne se contenait plus et avait parfois peine à reprendre son souffle. L’hilarité générale ne s’est que rarement estompée en cours de prestation, laquelle, rondement menée, dynamique et intelligente, démarre fort bien l’année d’humour d’ici.

Les choses que Korine raconte sont d’une aberrante simplicité mais, sorties de sa bouche, elles deviennent vivantes, imagées, colorées, trépidantes. Le petit bout de femme manie le verbe avec aisance pour rendre ses récits passionnants, mais aussi les mimiques et les silences pour créer un effet. Elle remarque tout, s’inspire de tout, se moque de tout avec justesse et irrévérence.

Sympathique, elle ne se prend aucunement au sérieux – un jeans et un chandail à motif de lion l’habillaient pour son grand test devant les journalistes, et un tabouret (qu’elle a elle-même construit!) lui fait office d’unique accessoire. Allez la voir, et vous la voudrez comme meilleure amie lorsque vous sortirez de la salle, on vous le garantit.

De l’Écosse à Tim Hortons

De quoi est peuplé l’imaginaire comique de Korine Côté? De tout. De rien. De ce qui meuble notre quotidien à tous. Des «produits dérivés» des courtiers immobiliers, qui esquissent des «sourires approximatifs» sur leur photo officielle. Des mots laids comme «sofa brun à Valleyfield» dans les petites annonces sur LesPAC, ou des descriptions absurdes, comme «chien à vendre, état usagé». Des maringouins, qu’elle a en horreur. «C’est l’être vivant que je déteste le plus au monde. Ça ne fait pas juste te piquer et s’en aller, ça te manipule mentalement. C’est comme un vieux pervers qui t’approche et te dit: fais-toi-en pas, tu ne sentiras rien, m’as faire ça à travers tes jeans…»

Elle cause des applications de «bruit de fond» qui aident à s’endormir, des systèmes d’alarme de voitures, de Canal D, de ses états d’âme parfois moroses, de sa féminité qui s’exprime plus ou moins dans son look («Je suis pas capable de gérer du kutex»), des lubies de magasinage de sa mère, des jeans skinny, des caprices de ses semblables féminins.

Mardi, la brunette a frappé ses plus gros coups de circuit avec ses réflexions sur la Coors Light, le récit de son séjour dans un bed & breakfast en Écosse (à crouler de rire), son questionnement sur une proximité douteuse avec un inconnu en avion, ses observations sur les émissions de cuisine («On se fait gang-banger par du déglaçage, du caramélisage, des cuisiniers virils qui mangent souvent la viande à même l’animal qu’ils sauvent, parce qu’il faut que ça soit frais du moment!») et les restaurants gastronomiques, et son analyse des pensées d’un employé de Tim Hortons qui doit tartiner un bagel de fromage à la crème (un autre grand cru, dans lequel toute son énergie de conteuse se déploie, avec juste assez d’exagération dosée pour qu’on y croie pleinement). Korine Côté n’a qu’à confirmer que Gandalf, du Seigneur des anneaux, a bien 9000 ans, ou à détailler l’origine du mot «épicurien», pour que son public se tape sur les cuisses.

Les anges de la rénovation

Mentionnons enfin que son numéro sur Les anges de la rénovation lui collera peut-être longtemps à la peau. On l’avait entendu au Festival Juste pour rire l’été dernier et, le sachant connu d’avance par certains, Korine l’a placé au tout début de son enchaînement. Mais il n’en a pas été moins réussi pour autant. En fait, c’est presque dommage que ce segment, désopilant, dans lequel notre trentenaire propose sa vision personnelle du concept de l’émission américaine, ait été un peu «brûlé» avant le début de sa tournée ; par contre, il lui fait une fabuleuse carte de visite et représente bien son style.

Plusieurs collègues artistes étaient présents au Corona mardi pour appuyer leur amie dans cette importante étape de son parcours, comme Billy Tellier, Guillaume Wagner, Alex Perron, François Pérusse, Louis T., Adib Alkhalidey, Stéphane Fallu, François Bellefeuille, Katherine Levac, Kim Lizotte, Pénélope McQuade, Luc Langevin, François Lambert et Valérie Taillefer, et même Denise Bombardier. Voyez, jointe à cet article, la galerie photos du tapis rouge qu’on avait déroulé pour l’occasion.

Première de «Mon show» de Korine Côté

Korine Côté présentera à nouveau Mon show au Théâtre Corona jeudi, le 29 janvier, et offrira une supplémentaire le 9 mai.

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