Le porte-étendard des victimes de crimes Michel Surprenant se prépare à défendre les couleurs conservatrices aux prochaines élections. Il se dit « en réflexion sérieuse » à ce sujet après avoir eu des « contacts étroits » avec les troupes de Stephen Harper.

L'ex-président de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD) a même pris la tête de l'association conservatrice locale dans Terrebonne-Blainville, sa circonscription de résidence, a appris La Presse. « Si j'ai une décision à prendre, ça va être plus facile à prendre » dans cette position, a-t-il confié.

M. Surprenant est le père de Julie Surprenant, disparue depuis 15 ans. Il est un ami personnel du sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu, avec qui il a fondé l'AFPAD. M. Boisvenu « est en faveur » de sa candidature, selon le principal intéressé.

« C'est un moment de réflexion. Depuis 15 ans que je travaille le dossier de ma fille, depuis 10 ans avec l'AFPAD, a exposé M. Surprenant en entrevue téléphonique. À travers ces dix dernières années, j'ai eu à côtoyer beaucoup de gens du gouvernement. Le parti en place est ouvert aux réflexions qu'on amène. 

«Ça m'a amené à développer des liens qui sont assez solides», a-t-il ajouté. Et «c'est le seul parti qui a rempli toutes ses promesses», estime-t-il.

Une source conservatrice bien au fait du processus de recrutement s'est réjouie de la présence de M. Surprenant sur sa liste de candidats potentiels. Elle a souligné qu'il n'était pas la seule personnalité publique dans cette situation. «C'est très encourageant», a-t-on confié.

«Les conservateurs... le bon choix!!!»

Michel Surprenant a refusé d'évaluer avec précision les probabilités que son nom figure bel et bien sur le bulletin de vote au prochain scrutin.

Mais les pressions semblent fortes. «Quand je me promène à Terrebonne, il y a beaucoup de concitoyens qui viennent me voir et qui me disent que j'ai fait une bonne job dans le passé, a-t-il relaté. Ils me demandent pourquoi je ne me présente pas.»

Mardi, Michel Surprenant a affiché sur sa page Facebook une photographie où il serre la main du ministre fédéral de la Justice, Peter MacKay, dans le cadre d'un événement partisan.

Au cours des dernières semaines, sur sa page Facebook, M. Surprenant se réjouissait de la présence de candidats-vedettes sur les rangs conservateurs pour les prochaines élections. «Pascale Déry se lance pour les conservateurs... le bon choix!!!», a-t-il écrit le jour où La Presse a vendu la mèche sur la candidature de l'ex-lectrice de nouvelles de TVA. Le lendemain : «Gérard Deltell fera aussi le saut au fédéral conservateur... Ça se dessine!!»

«Terrebonne m'intéresse»

En 2011, les conservateurs n'ont enregistré que 9,14 % des voix dans Terrebonne-Blainville, une circonscription traditionnellement bloquiste. Elle a toutefois été emportée par la vague orange, la députée actuelle Charmaine Borg s'attirant un vote sur deux (49,34 %), cinq fois plus que son adversaire conservateur.

Malgré tout, «moi, c'est sûr que c'est Terrebonne qui m'intéresse, a tranché M. Surprenant. C'est mon comté, ce sont mes concitoyens. C'est sûr que c'est ici.»

Et la voie semble libre. Le dernier candidat conservateur de l'endroit, Jean-Philippe Payment, a été nommé membre du Tribunal de la sécurité sociale par le gouvernement conservateur en 2013.

Au Parti conservateur, on refuse toutefois de couronner M. Surprenant. «Nous tenons des investitures ouvertes et équitables partout au pays, a écrit le porte-parole Marc-André Leclerc, responsable des opérations politiques. Ainsi, les personnes intéressées pourront présenter leur candidature et les membres auront la chance de choisir leur candidat.»

Candidat ou pas, M. Surprenant a choisi son camp : «Regardez ce qui s'est passé avec l'affaire des terroristes il y a deux ou trois mois : les conservateurs ont agi tout de suite. Les libéraux regardaient s'ils étaient pour gagner ou perdre des votes au lieu de se prononcer fermement. Il faut regarder les choses en face, a-t-il dit. Au niveau de la sécurité, ils ont un bon bilan. Au niveau de l'économie, ils ont un bon bilan. Ils ont un bon bilan partout.»