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Déversement de diesel à Longueuil : le tuyau était rouillé

Un tuyau rouillé à l'origine du déversement de diesel à Longueuil
Radio-canada.ca

Radio-Canada a appris que le tuyau responsable du déversement de diesel dans l'usine de pompage d'eau de Longueuil était corrodé.

Un texte de Louis-Philippe Ouimet

Faisant l'objet d'un recours collectif, la Ville de Longueuil est très peu bavarde depuis les derniers jours sur les circonstances entourant le déversement de diesel survenu le 14 janvier dernier dans l'usine de pompage de la rue Saint-Charles.

Au moment où plusieurs enquêtes sont en cours, nous apprenons que c'est l'entreprise montréalaise Petro-Hitech qui s'est rendue sur les lieux pour effectuer les réparations nécessaires. Le personnel sur place a fait le constat suivant : le tuyau défectueux placé dans un caniveau est corrodé et il fuit, laissant s'écouler des milliers de litres de diesel.

À la demande de la Ville, Petro-Hitech a même dû y retourner une deuxième fois pour effectuer des travaux de prévention.

Un tuyau corrodé?

À l'usine de pompage d'eau de la rue Saint-Charles, on a installé à l'extérieur un réservoir de diesel à double paroi qui doit alimenter la génératrice d'une motopompe située à l'intérieur en cas de besoin. C'est le tuyau qui relie les deux éléments qui a fui.

Que faire avec un tuyau qui est corrodé? « Il faut être vigilant. Quand on voit un début de corrosion sur une tuyauterie, on recommande qu'elle soit testée, repeinturée, protégée contre la corrosion. Il faut un niveau de corrosion très élevé pour que ça perce. Habituellement, on voit des fuites dans les joints ou les raccords », explique Hélène Genest, ingénieure et directrice à la distribution et au stockage chez Petropur

L'usine de pompage était conforme

Nous avons aussi appris qu'au mois de mai 2014, la Régie du bâtiment du Québec a renouvelé sans problème le permis du réservoir de diesel de la station de pompage de Longueuil. Tout était donc conforme aux normes, selon la Régie.

Il n'est pas exclu que le même système que celui de Longueuil soit installé dans d'autres usines de pompage d'eau ailleurs au Québec.

Alors que la Ville de Longueuil est en état d'urgence, le professeur Benoit Barbeau, du Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique, est appelé en renfort.

Depuis ce temps, il a reçu des appels d'autres municipalités : « Je peux vous dire que j'ai eu beaucoup d'appels de surintendants. Je connais bien le milieu et tout le monde est retourné voir son puits d'eau brute. Plusieurs actions vont être mises en œuvre pour diminuer le risque. »

Des municipalités frileuses

Si à Longueuil on est peu bavard, c'est sensiblement la même chose à Montréal et à Laval. On ne veut pas trop s'avancer dans l'épineux dossier des stations de pompage d'eau, et on refuse nos demandes d'entrevue à la caméra.

Par courriel, un porte-parole de la Ville de Montréal nous écrit : « Oui, nous avons vérifié l'état de nos réservoirs de diesel et nous avons l'assurance que les principaux réservoirs qui pourraient être un risque pour la source d'eau brute ou pour l'eau potable sont à double paroi ou confinés dans une enceinte étanche. »

Repentigny : l'exemple

À Repentigny, on a décidé d'aller bien au-delà des normes. On a investi 11 millions de dollars pour construire une toute nouvelle usine de pompage.

Tout a été pensé pour que le diesel circule bien loin de l'eau brute ou filtrée. On dit que le puits d'eau brute est sécuritaire : « On n'a pas de motopompe au-dessus du puits d'eau brute. On n'a pas de produits pétroliers qui peuvent contaminer cet endroit », affirme Antoine Laporte, directeur adjoint au service de la gestion des infrastructures de Repentigny.

Des stations de pompage d'eau brute plus modernes placent leur réservoir de diesel et le tuyau le reliant à la génératrice bien loin des réservoirs d'eau brute. Est-ce que l'incident de Longueuil marque une nouvelle ère dans la construction de stations de pompage ?

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