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Le financement du Parti libéral du Canada atteint des sommets

Le financement du PLC atteint des sommets en dix ans
CP

LONDON, Ont. - Le chef libéral Justin Trudeau fait valoir que le fait qu'il n'ait pas explicité sa politique économique démontre qu'il est plus prudent et responsable — et même plus apte à être premier ministre — que son rival conservateur Stephen Harper, qu'il accuse d'improvisation sur la gestion de l'économie.

M. Trudeau a soutenu, mardi, au premier de deux jours de caucus libéral à London, en Ontario, que la plongée des prix du pétrole illustrait à quel point le gouvernement Harper avait dépensé de manière insouciante un surplus budgétaire qui s'évapore rapidement.

Le chef libéral a dit croire que M. Harper doit désormais improviser après avoir mis «tous ses oeufs dans le même panier» en comptant sur le maintien de prix élevés du pétrole.

Le gouvernement Harper a fait de l'équilibre budgétaire un élément central de sa plateforme pour les élections générales prévues en octobre, promettant un modeste surplus en 2015-2016 après six années de déficits. Toutefois, la perte de milliards de dollars en revenus pétroliers a mis en doute la capacité du gouvernement d'équilibrer son budget, ainsi que de respecter des promesses coûteuses d'avantages fiscaux pour les familles.

La faiblesse des cours du pétrole remet aussi en question comment le chef néo-démocrate Thomas Mulcair, qui a commencé à dévoiler les éléments de son programme l'automne dernier, prévoit payer pour ses propositions, dont celle d'un programme national de garderies à 5 milliards $ par année.

M. Trudeau a été fortement critiqué pour son refus de dévoiler des détails de son programme en vue des prochaines élections. Mais le chef libéral a présenté cette approche comme une vertu, mardi, à la lumière de la chute des prix du pétrole.

«Cette volonté de responsabilité fiscale est aussi démontrée par le fait que nous n'ayons pas dévoilé de plateforme l'an dernier alors que l'on prédisait quel genre de surplus nous aurions», a fait valoir M. Trudeau.

«Ce surplus disparaît. M. Harper fait désormais face à une réalité très différente qui l'amène à chercher un Plan B, inventant à mesure», a-t-il poursuivi.

Un rapport du Conference Board du Canada a estimé mardi que la chute des prix du pétrole — à moins de 50 $ US le baril par rapport à plus de 100 $ US l'été dernier — réduirait de 4,3 milliards $ les revenus fédéraux cette année. Les répercussions de la faiblesse des cours de l'or noir ont amené le ministre des Finances, Joe Oliver, à annoncer la semaine dernière le report du dépôt de son budget au moins jusqu'en avril.

M. Trudeau a réitéré vouloir s'attarder au «soutien pour la classe moyenne et pour tous ceux qui veulent faire partie de la classe moyenne» avec des investissements «responsables» en éducation et dans les infrastructures. Il a aussi rappelé sa promesse d'éliminer la mesure conservatrice du fractionnement du revenu, qui coûterait 2,4 milliards $ au Trésor public par année. Il a soutenu, comme d'autres détracteurs, que la mesure profiterait principalement aux 15 pour cent des Canadiens les mieux nantis.

Le Parti libéral du Canada a par ailleurs enregistré l'an dernier ses meilleurs résultats de financement en dix ans, juste à temps pour affronter la campagne électorale prochaine.

Les chiffres finaux pour le quatrième trimestre seront remis à Élections Canada d'ici la fin du mois, mais des sources du parti affirment que les trois derniers mois de 2014 ont permis aux libéraux d'amasser 5,6 millions $, ce qui porterait le total de l'année à 16 millions $.

Ils sont encore derrière les conservateurs, qui dépasseront vraisemblablement leur total de 2013, qui s'élevait à 18,1 millions $, mais ils réduisent considérablement l'avance dont profite le parti de Stephen Harper depuis 2006.

C'est en 2006 qu'ont été interdits les dons des syndicats et des entreprises et que les dons des particuliers ont été sévèrement réglementés. Les libéraux, dont les revenus reposaient grandement sur des dons d'entreprises et de gens fortunés, ont mis des années à se remettre en selle, jusqu'à ce que Justin Trudeau n'arrive à la direction du parti il y a près de deux ans.

M. Trudeau et ses 34 députés sont réunis pour deux jours. Ils planifieront leur stratégie pour la rentrée parlementaire et pour les élections d'octobre, et obtiendront les dernières informations sur leur financement.

Sous M. Trudeau, les libéraux ont recommencé à tenir des rencontres pré-sessionnelles d'hiver à l'extérieur d'Ottawa, un signe que leurs finances se portent bien. Et ce n'est sans doute pas un hasard s'ils se réunissent au coeur d'une région manufacturière en difficulté de l'Ontario.

Incidemment, ils ont complètement disparu du sud-ouest de l'Ontario lors des élections de 2011, lorsqu'ils ont été réduits au rang de troisième parti. Des stratèges croient maintenant que la région pourrait être prête pour un retour libéral.

«Les gens du sud-ouest de l'Ontario sont incroyablement résilients et ils ont démontré qu'ils avaient la volonté pour autre chose que des emplois basés sur le secteur manufacturier», a déclaré M. Trudeau lors d'un bref discours au début de la retraite. «Mais comme c'est le cas pour beaucoup de régions du pays, ils ont besoin d'un partenaire à Ottawa.»

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