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Affaire Fahmy en Égypte: Baird espère une résolution du cas bientôt

Mohammed Fahmy: John Baird souhaite une résolution rapide
CP

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, espère un dénouement prochain dans le dossier du journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy, détenu depuis plus d'un an en Égypte, mais admet que le dossier est complexe et qu'il ne faut pas bousculer les autorités de ce pays.

M. Baird a donné jeudi au Caire une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Sameh Choukri, à l'issue d'une rencontre «fructueuse» au cours de laquelle les deux ministres ont abordé divers sujets, dont le cas du journaliste détenu.

Arrêtés le 29 décembre 2013, M. Fahmy et deux de ses collègues d'Al-Jazeera, le correspondant australien Peter Greste et le réalisateur égyptien Baher Mohamed, ont été reconnus coupables l'an dernier sous des chefs d'accusation liés au terrorisme, et condamnés à des peines de sept à 10 ans de prison.

Au début de janvier, un tribunal a ordonné la tenue d'un nouveau procès pour les trois hommes, mais aucune date n'a encore été fixée. Par ailleurs, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a annoncé récemment un nouveau décret qui lui permet de déporter des étrangers accusés d'un crime ou condamnés. Ces développements ont alimenté les espoirs de la famille de M. Fahmy de le voir rentrer bientôt chez lui, à Montréal, avant la tenue du nouveau procès.

Les Fahmy espéraient aussi que la présence en Égypte de M. Baird puisse accélérer les choses — ou même déboucher dès jeudi sur un accord prévoyant la libération du journaliste. Le ministre responsable de la diplomatie canadienne a cependant fait preuve de plus de patience et de prudence.

«À mon départ du Canada, je ne m'attendais pas à ce que nous résolvions l'affaire dès aujourd'hui, a répondu le ministre Baird aux journalistes, jeudi au Caire. Mais nous avons mené une discussion constructive, et nous espérons continuer afin de résoudre cette affaire. Je crois que le ministre (Choukri) mesure très bien l'importance que cela revêt pour moi, pour tous les Canadiens.

«(En matière consulaire), il n'y a pas deux affaires semblables. Et celle-ci est complexe», a admis le ministre, diplomate.

La famille de Mohamed Fahmy et sa fiancée, Marwa Omara, ont rencontré le ministre Baird plus tard jeudi, au Caire, et l'ont remercié pour les efforts diplomatiques qu'il déploie, même s'ils sont déçus de la lenteur du processus. «Le gouvernement canadien doit maintenir la pression», a insisté Mme Omara. «Je ne sais pas ce qu'attendent les gouvernements égyptien et canadien: ce ne sont pourtant que des journalistes qui ne faisaient que leur travail.»

Plus tard jeudi, le ministre Baird a soutenu qu'il n'aurait pas été dans l'intérêt de M. Fahmy d'user de menaces ou de hausser le ton avec les autorités égyptiennes. Il a cependant indiqué clairement aux journalistes que s'il est déporté, le reporter ne sera pas jugé au Canada, même s'il a été reconnu coupable en Égypte. «Nous souhaitons le retour au pays de M. Fahmy aussitôt que possible, que ce soit en vertu d'une déportation, d'un pardon (...) (ou) à l'issue d'un nouveau procès (en Égypte).»

Pendant ce temps, Mohamed Fahmy a lui-même publié un communiqué, par l'entremise de ses avocats, dans lequel il demande au gouvernement canadien d'en faire davantage pour obtenir sa libération.

«Je comprends que les capacités du gouvernement sont limitées par les règles dictées par la diplomatie. Mais je crois que le premier ministre Harper pourrait en faire davantage pour obtenir ma libération — s'il intervenait directement dans notre cause.

«Ma situation actuelle et les limbes juridiques dans lesquels je suis plongé touchent tous les Canadiens qui se trouvent au Proche-Orient, parce que cela démontre que toute personne, même innocente, peut devenir la victime des turbulences politiques dans la région. Et soyez assurés que d'autres Canadiens souffriront tout comme moi tant que l'on verra de telles injustices dans cette région.»

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