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Charlie Hebdo: «La publication de ces caricatures est une provocation», selon le ministre marocain Mustapha Khalfi

«La publication de ces caricatures est une provocation» - Mustapha Khalfi
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Marianne, Libération, Le Point, Le Monde… Les journaux qui ont reproduit des caricatures du prophète Mohammed, en hommage à Charlie Hebdo, ont été censurés au Maroc. Mustapha Khalfi, ministre de la Communication, explique au HuffPost Maroc les raisons de l’interdiction.

"Nous considérons que la publication de ces caricatures représente une provocation et une diffamation inacceptables et condamnables. Le blasphème n’a rien à voir avec la liberté d’expression...", déclare au HuffPost Maroc Mustapha Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

Le même sort a été réservé aux publications, à paraître ce mercredi, qui ont publié la caricature du prophète en Une de Charlie Hebdo.

Concrètement, que dit la loi marocaine?

"L'introduction au Maroc de journaux ou écrits périodiques ou non, imprimés en dehors du Maroc, pourra être interdite par décision motivée du Ministre de la communication lorsqu'ils portent atteinte à la religion islamique, au régime monarchique, à l'intégrité territoriale, au respect dû au Roi ou à l'ordre public", indique l’article 29 du Code de la Presse.

Ce n’est pas première fois que le Maroc interdit une publication pour "atteinte à la religion islamique". En 2012, sept journaux et magazines européens, dont Marianne et Libération, avaient été censurés, en moins d’une semaine, pour avoir publié des caricatures du prophète du journal Charlie Hebdo.

Seulement, cette interdiction risque d'être un coup d'épée dans l'eau, puisqu’une version électronique du nouveau numéro de Charlie Hebdo sera disponible en français et en arabe.

Les réactions

Pour l’équipe de Charlie Hebdo, la Une illustre "un bonhomme qui pleure avant toute chose", "vachement plus sympa que celui brandi par ceux qui ont tiré". Pour Marianne, interdit également en Tunisie et en Algérie, "le combat continue. Et de l’autre côté de la Méditerranée, aussi. À Alger notamment, qui fut si durement frappée par la terreur islamiste, où tous nos nombreux amis constatent avec stupéfaction que notre dernier numéro, en hommage à nos camarades assassinés, avec un dessin de Tignous à la une, a été interdit."

Même son de cloche du côté du Monde: "Si la condamnation du terrorisme a été unanime, les commentaires prennent peu à peu leur distance avec la campagne « Je suis Charlie". Il y a ceux qui se demandent si les Marocains ont vraiment les moyens "d’être Charlie" dans un contexte de liberté de parole plus restreint qu’en France."

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