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Une vigile à Montréal pour réclamer la libération du blogueur saoudien Raïf Badawi

Une vigile à Montréal pour réclamer la libération du blogueur Raïf Badawi
CP

À l'occasion du 32e anniversaire du blogueur saoudien Raïf Badawi, sa famille et ses supporters ont eu l'idée d'organiser une vigile pour réclamer sa libération. Les gens sont présentement rassemblés au Complexe Guy-Favreau de Montréal.

Le blogueur est toujours emprisonné en Arabie saoudite pour avoir diffusé des propos qui ont déplu au régime saoudien. Il avait été arrêté en juin 2012 après avoir critiqué le régime saoudien et s'être exprimé sur l'islam sur son blogue. Il a été inculpé de cybercrime, d'apostasie et de désobéissance à son père, ce qui constitue un crime dans le royaume. Il a été condamné à dix ans de prison, à 300 000 $ d'amende et à 1000 coups de fouet. Une fois la peine de prison purgée, il lui sera interdit de voyager pendant dix ans.

Vendredi dernier, il a reçu ses 50 premiers coups de fouet et, selon les informations obtenues par Amnistie Internationale, l'homme serait mal en point. Si tout se déroule comme prévu, M. Badawi recevra 50 autres coups ce vendredi.

Son épouse, Ensaf Haidar, espère toujours que son mari soit libéré bientôt. « Je t'aime Raïf. Tu me manques. J'espère que tu reviennes cette année. Et aussi bonne fête. Bonne fête Raïf », a-t-elle dit, avec émotion, dans une entrevue donnée à Ici Radio-Canada Estrie.

Pressions politiques

Cette vigile est aussi une façon aussi de faire pression sur le gouvernement canadien pour qu'il intervienne auprès des autorités de l'Arabie saoudite et libère le prisonnier. On souhaite également l'intervention de l'ONU afin que cessent ces mauvais traitements. « Monsieur n'est pas citoyen canadien, mais sa famille réside à Sherbrooke. On demande au Canada d'agir pour la réunification familiale. L'Arabie saoudite et le Canada ont signé et ratifié la Convention internationale contre la torture. Non seulement il y a risque imminent de torture, mais il y a confirmation de torture. Il y a donc une obligation des États d'agir », soutient la porte-parole régionale pour l'Estrie d'Amnistie Internationale, Mireille Elchacar.

« Il faut comprendre que M. Badawi n'est pas citoyen canadien. Ça complique les choses. Nous n'avons pas la même portée avec nos missions consulaires. Nous sommes sympathiques à son cas. C'est inhumain ce qu'on lui fait subir. Nous sommes de tout coeur avec sa famille. Nous continuerons à faire pression avec les moyens que nous avons », a indiqué le ministre du Développement international, Denis Paradis.

« M. Badawi est torturé parce que ses opinions ont déplu aux autorités saoudiennes, et les gouvernements québécois et canadien ne réagissent pas. Pourquoi? Je demande à la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, de faire rapidement pression sur son homologue fédéral, John Baird, afin qu'une intervention ait lieu. La famille du blogueur habitant ici, au Québec, il est du devoir de la ministre de tout mettre en œuvre pour que cesse cette ignoble violation des droits de l'homme », a déclaré la porte-parole du Parti Québec en matière de relations internationales, Carole Poirier.

Le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, exige également la libération immédiate du blogueur. « Le crime de Raïf Badawi, comme celui des victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, est celui de s'être armé d'une plume pour dénoncer l'extrémisme religieux. Pourtant, deux jours après avoir administré la première volée des 1000 coups de fouet réservés à Raïf Badawi par un procès fantoche, l'Arabie saoudite a le culot d'envoyer des représentants à la marche pour la liberté d'expression à Paris. Devant cette hypocrisie sans limites, nous devons faire front commun pour faire avancer la liberté de conscience et la liberté d'expression. Il faut d'urgence libérer RaÏf Badawi! », a-t-il déclaré.

Les milieux syndicaux se mobilisent également. « Les premiers ministres Harper et Couillard doivent agir pour que cesse ce traitement barbare et permettre à Raïf Badawi de retrouver sa famille, qui s'est réfugiée à Sherbrooke, a poursuivi Jacques Létourneau. Leur inaction est honteuse. Nous craignons pour sa vie », réclame le président de la Confédération des syndicats nationaux, Jacques Létourneau.

Plusieurs personnalités, artistes et représentants des milieux syndicaux sont attendus à cette vigile. Son épouse Ensaf Haïdar sera également présente.

« Dernièrement, un prisonnier d'Iran a été libéré. Les actions d'Aministie internationale peuvent fonctionner. Notre campagne de cartes de voeux de Noël a eu un succès de 67 %. Nos campagnes fonctionnent. On sait que ça marche », indique Mme Elchacar.

Raïf Badawi est accusé d'avoir ridiculisé la police religieuse dans un article avec cette phrase : « Nous nous félicitons que la police religieuse nous enseigne la vertu et qu'elle se soucie autant que tous les Saoudiens aillent au paradis. »

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