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L'extrême-droite européenne profite de l'attentat de Charlie Hebdo

L'extrême-droite européenne profite de l'attentat de Charlie Hebdo
France's far right National Front leader Marine Le Pen speaks during a meeting with the media at the party's headquarters in Nanterre, west of Paris, Monday March 24, 2014. France's far-right National Front conquered a symbolic northern town in Sunday's first round of municipal elections and led in some other cities, drawing calls by the governing left and rival right to stop the anti-immigration party's advance. The second round of municipal elections will be held on March 30 throughout France. (AP Photo/Jacques Brinon)
ASSOCIATED PRESS
France's far right National Front leader Marine Le Pen speaks during a meeting with the media at the party's headquarters in Nanterre, west of Paris, Monday March 24, 2014. France's far-right National Front conquered a symbolic northern town in Sunday's first round of municipal elections and led in some other cities, drawing calls by the governing left and rival right to stop the anti-immigration party's advance. The second round of municipal elections will be held on March 30 throughout France. (AP Photo/Jacques Brinon)

BERLIN - Les partis européens d'extrême droite et anti-immigration profitent de l'attentat contre le quotidien français Charlie Hebdo, mercredi à Paris, pour lancer le même message: on vous avait prévenus.

Ces mouvements populistes qui s'inquiètent de «l'islamisation» de l'Europe sont de plus en plus populaires à travers le continent, autant dans de petits pays comme le Danemark que dans des pays plus imposants comme la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Nigel Farage, le leader du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, une formation opposée à l'Europe et à l'immigration, a lancé que l'attentat était l'oeuvre d'une «cinquième colonne» de gens qui habitent les sociétés occidentales mais «qui nous détestent».

Ses propos ont rapidement été condamnés par d'autres politiciens. Le vice-premier ministre britannique Nick Clegg lui a reproché de laisser entendre que «plusieurs, plusieurs musulmans britanniques, qui se sentent profondément britanniques mais qui sont aussi très fiers de leur foi musulmane, font partie du problème et non de la solution».

En France, la chef du Front national, Marine Le Pen, a demandé aux Français de se réveiller face à la menace du fondamentalisme islamique. «Le temps du déni et de l'hypocrisie est terminé», a-t-elle dit.

En Allemagne, un leader du Parti national démocratique, une formation d'extrême droite, a promis de mobiliser ses membres pour participer à des manifestations contre l'islam dans les rues de Dresde. «C'est arrivé à Paris mais ça aurait pu arriver à Berlin, a déclaré à l'Associated Press Holger Szymanski. Nous demandons à tous nos membres de manifester contre l'islamisation. Pourquoi devrions-nous lancer un appel au calme?»

Un autre parti allemand de droite, l'Alternative pour l'Allemagne, estime que les événements de Paris prouvent que ses détracteurs ont tort. «Tous ceux qui jusqu'à présent riaient ou méprisaient les préoccupations de la population concernant le danger imminent de l'islamisme ont été mis à mal par ce geste sanglant», a dit Alexander Gauland.

Le groupe qui organise les manifestations de Dresde, les Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident (PEGIDA), a recueilli 11 000 «J'aime» et 1500 commentaires sur sa page Facebook.

«Les islamistes contre lesquels PEGIDA met en garde depuis (trois mois) ont démontré aujourd'hui en France qu'ils ne sont pas prêts pour la démocratie, et que la violence et la mort sont pour eux des solutions, a écrit le groupe mercredi. Nos politiciens tentent de nous faire croire l'inverse. Est-ce qu'une telle tragédie devra se produire en Allemagne?»

La manifestation organisée la semaine dernière par PEGIDA à Dresde a attiré 18 000 personnes. L'influence du mouvement commence à se répandre, et une manifestation est prévue sous peu en Autriche.

Le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a jugé «dégoûtant» de voir ces formations tenter de détourner les événements de Paris à leurs propres fins.

Au Pays-Bas, le controversé politicien de droite Geert Wilders du Parti de la liberté, une formation anti-islam, a dit que les jeunes djihadistes européens qui veulent aller combattre en Syrie devraient pouvoir le faire. «On doit leur permettre de partir, a-t-il dit. Mais on ne devrait jamais leur permettre de revenir.»

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