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Magnotta coupable: le père de Lin Jun reconnaissant envers le système judiciaire canadien (VIDÉO)

Le père de Lin Jun reconnaissant envers le système judiciaire canadien (VIDÉO)

Le père de Lin Jun, l'étudiant chinois tué par Luka Rocco Magnotta, rentrera en Chine en janvier après avoir suivi un procès éprouvant de deux mois. Avant son retour, il a tenu à exprimer sa gratitude envers les Canadiens et leur système de justice « juste et équitable ».

Un texte de Ahmed Kouaou

C'est un père éploré, mais lucide qui a rencontré la presse lundi, avant son retour en Chine. Le propos précis et fluide, même s'il est parfois ponctué d'émotions, est pourtant celui d'un homme qui dit être marqué à vie par une douleur profonde.

Comme il l'a déjà écrit dans sa lettre émouvante diffusée juste après que le verdict eut été rendu, Lin Diran est satisfait de la peine maximale dont écope Magnotta, mais dit regretter que le meurtrier de son unique garçon n'ait pas exprimé de regrets.

Rencontrer Magnotta

Il rentre aussi au pays sans réponse à la terrible question qui le hante : pourquoi mon fils a-t-il eu droit à un sort aussi cruel? Lin Diran aurait aimé poser cette question personnellement à Magnotta et aurait entrepris des démarches dans ce sens. En vain. Son questionnement continuera à tarauder son esprit.

« Après la sentence, j'aurais aimé communiquer avec lui [Magnotta] et lui demander pourquoi il a fait ça. Mais jusqu'à maintenant, ces démarches n'ont eu aucune suite. »

— Lin Diran

À défaut de parler directement à Magnotta, qu'aimerait-il lui dire maintenant? « Non, rien à lui dire », réplique-t-il, avant de se ressaisir pour dire toute la bestialité qu'il pense du meurtrier. Son interprète avait de la peine à traduire en anglais un mot du mandarin utilisé par le père pour décrire une personne dont la sauvagerie surpasse celle de l'animal.

Les mots n'étaient pas rendez-vous non plus pour parler de sa douleur « indicible ». « Ce qu'il [Magnotta] a fait est terriblement cruel, inqualifiable », lâche-t-il, laborieusement.

« Quand la sentence a été rendue, j'ai été soulagé, je me sens mieux qu'avant », reconnaît le père, qui a affirmé avoir vécu les jours les plus longs de sa vie durant les deux mois du procès, notamment pendant les huit jours de délibérations du jury.

Une leçon à tirer de ce drame? Non, pas spécialement, mais certainement un poids à traîner pendant longtemps, celui d'une « tragédie [à porter] dans mon cœur toute ma vie ».

« Peu importe à qui ça arrive, c'est inacceptable, encore moins pour un parent », car, comme on dit en Chine, un parent qui perd un enfant est inconsolable. Lin Diran est conscient de vivre désormais avec une douleur indélébile, qui, espère-t-il, sera atténuée avec le temps et l'attention des gens qui l'entourent.

De Montréal, une ville dont il n'a jamais entendu parler auparavant, Lin Diran gardera, en dépit des circonstances, l'image d'une cité hospitalière. Il se plaît à se remémorer le nombre de fois où des passants dans la rue lui ont exprimé leur sympathie, avec des gestes et des regards sincères qui transcendent les barrières de la langue. Clairvoyant, il se garde de condamner toute une société qui a enfanté le criminel de son fils.

Luka Rocco Magnotta a été reconnu mardi dernier coupable de meurtre prémédité, après huit jours de délibérations du jury. Il a été aussi accusé d'outrage à un cadavre, de production et de distribution de matériel obscène, d'utilisation de la poste pour envoyer du matériel obscène et de harcèlement criminel envers le premier ministre Stephen Harper et d'autres membres du Parlement.

Il a reçu les peines maximales pour chacune de ces accusations.

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