Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

2014, année du drone: des centrales nucléaires au porno, retour sur une année d'incidents et d'innovations

Des centrales nucléaires au porno, l'année du drone
Richard Newstead via Getty Images

Cadeau star du Noël 2013, et sans doute encore cette année, les drones se sont régulièrement retrouvés sur le devant de la scène en 2014. En devenant accessibles au grand public, les drones, et par conséquent l'utilisation qui en est faite, ont soulevé de nombreuses questions, notamment en termes de sécurité.

Car si ces petits objets volants vendus dans le commerce, souvent dotés d'une caméra, sont censés servir à une utilisation dite de "loisir", ils sont parfois détournés de leur usage premier. Et ce ne sont pas les exemples qui ont manqué cette année.

Le mystère des centrales

En France, c'est sans doute le survol de plusieurs centrales nucléaires par des drones qui a suscité le plus de remous. Entre début octobre et la mi-novembre, les autorités ont recensé près de 20 survols au-dessus de 16 sites un peu partout en France. Jusqu'à présent ces sorties de drones n'ont pas été revendiquées. Les deux personnes mises en examen dans l'affaire n'étaient en fait que deux "inoffensifs passionnés de modélisme", selon l'AFP.

L'association de protection de l'environnement Greenpeace a elle démenti être derrière ces opérations mais a pointé du doigt "l'incapacité des services de l’État à faire cesser ces survols de drones". Dans un communiqué, l'association a souligné que ces survols "font peser une menace bien réelle, tout particulièrement sur les piscines d’entreposage du combustible irradié. Or, le gouvernement minimise ce risque en affirmant que ces piscines ne sont pas menacées par des agressions externes volontaires".

Une inquiétude partagée par de nombreux élus locaux mais balayée d'un revers de main par EDF qui assuré que tout cela est "sans conséquence sur la sûreté ni le fonctionnement des installations". La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a également pris la parole pour assurer que "tous les moyens" étaient mis en place pour "protéger nos installations nucléaires". La France a par ailleurs annoncé qu'elle engageait un programme de recherche et de développement sur la détection et l’interception des petits drones d’un montant d'un million d’euros. Mais jusqu'à présent cette affaire reste un mystère non résolu.

Une première judiciaire

L'année 2014 en France a également été marquée par une autre première, dans un tout autre registre, impliquant des drones. En mai, un lycéen de Nancy a été condamné à une amende de 400 euros pour "mise en danger de la vie d'autrui et non-respect de la réglementation aérienne", rappelle Le Parisien. Rien à voir avec les centrales nucléaires cette-fois, le tort du jeune a été de filmer sa ville via un drone.

Si la vidéo qu'il a mise en ligne a remporté un joli petit succès, les autorités n'ont pas du tout apprécié. Depuis, une autre condamnation a été prononcée à l'encontre d'un touriste israélien pour des faits similaires à Paris. Et ce ne sera sans doute pas la dernière condamnation de ce genre car le grand public est loin d'être bien informé sur la réglementation qui régit ces objets volants.

Pour remédier à ce problème, la législation encadrant l'utilisation des drones est en train d'être revue. "Le toilettage de la réglementation de 2012 sur les drones va se traduire par la publication de nouveaux arrêtés dans le courant du premier trimestre 2015", indique Le Monde. Le nouvel arrêté permettra de reconnaître officiellement l'utilisation des drones de loisirs, jusqu'à présent seulement tolérés.

Un match de foot, un drone et une crise diplomatique

A l'étranger aussi, les drones ont fait parler d'eux. L'événement le plus marquant est sans conteste la bagarre généralisée pendant le match de qualification pour l'Euro 2016 entre la Serbie et l'Albanie. La rencontre, qui s'est tenue le 14 octobre à Belgrade, a dû être interrompue après qu'un drone a survolé le terrain en portant le drapeau de la "grande Albanie". L'incident a dépassé le cadre sportif et a eu des répercussions diplomatiques entre les deux pays.

Aux États-Unis, la Federal Aviation Administration (FAA), l'équivalent de la Direction de l'aviation civile en France, a fait savoir que le nombre d'incidents impliquant des drones se multiplie. Comme le relatent Les Echos, la FAA "a déjà recensé 193 incidents impliquant des drones s’approchant dangereusement d’avions commerciaux ou d’hélicoptères de la police depuis le début de l’année".

La Californie a par ailleurs adapté sa législation face à la recrudescence des drones. Une loi a été votée pour interdire "d'utiliser des drones ou systèmes robotisés aériens pour enregistrer des activités personnelles et familiales". Elle vise notamment à protéger les célébrités des paparazzis.

Du drone médical au drone porno

Au-delà des aspects judiciaires et sécuritaires, les drones ont aussi fait parler d'eux du point de vue de l'innovation. Après Amazon qui avait lancé l'idée d'effectuer des livraisons par drones en 2013, Google a annoncé son "Project Wing". Mais alors que les ambitions des deux géants américains ne sont qu'à l'état de projet, l'entreprise DHL peut en revanche se targuer d'avoir obtenu les autorisations nécessaires pour une première expérience de livraison en drone alors que La Poste teste actuellement le procédé.

Dans le domaine médical, un étudiant belge est quant à lui en recherche de financement pour son "drone ambulance" censé apporter du matériel de premier secours en un temps record. La palme de l'insolite revient toutefois à "Drone boning", un projet de film porno tourné au drone.

Il y a fort à parier qu'en 2015 les polémiques ou les innovations concernant les drones continueront d'autant que le marché des drones de loisirs va voir arriver un nouveau concurrent. Selon le Wall Street Journal, la marque de mini-caméra GoPro a en effet prévu de lancer son premier drone pour l'année prochaine.

INOLTRE SU HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.