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«Les maîtres du suspense» - Place à la rigolade (ENTREVUES/ VIDÉO/ PHOTOS)

«Les maîtres du suspense»: place à la rigolade (ENTREVUES/ VIDÉO/ PHOTOS)

Grâce à ses best-sellers, l’auteur Hubert Wolfe (Michel Côté) est une vedette du monde littéraire. Mais ce succès, il le doit d’abord à son taciturne écrivain fantôme interprété par Robin Aubert. Une panne d’inspiration et voilà qu’entre en scène un personnage atypique (Antoine Bertrand) qui viendra voler en éclat la collaboration secrète. Les maîtres du suspense, nouvelle comédie noire de Stéphane Lapointe, nous invite dans un univers fait d’humour et de mensonges.

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«Les maîtres du suspense»

Michel Côté a beau être un acteur très connu, les points communs avec son personnage s’arrêtent ici. «Je ne vis pas du tout comme lui, lance-t-il en entrevue. Je ne roule pas des mécaniques dans un bar en sabrant le champagne. Je suis quand même un peu plus humble.»

Il faut dire qu’en prenant les habits de Hubert Wolfe, l’acteur interprète une star en pleine gloire bourrée de défauts. «Malgré sa vie glamour, cet homme porte un gros malaise en lui. Tout devient insoutenable lorsque apparaissent les remords et la culpabilité», explique-t-il.

Fort d’une carrière de plus de quarante ans, Michel Côté sait que le succès peut vite monter à la tête. «Le rapport qu’ont les comédiens avec le vedettariat est très ambivalent. Il existe un paradoxe entre faire son métier d’acteur et vivre sous les projecteurs. Cela prend de gros egos et de fortes personnalités pour pouvoir passer à travers ce métier.»

Si Côté n’est jamais tombé dans le piège des strass et des paillettes, c’est d’abord parce qu’il n’y a jamais cru. «Quand j’ai commencé, je ne savais pas ce qu’il allait m’arriver. Et puis, j’ai su voir qu’il y avait derrière le monde du spectacle beaucoup de mirages. Même quand tu fais l’expérience de trois ans de grand succès, tu sais toujours que tu peux sombrer dans l’oubli. D’ailleurs, le bottin de l’union des artistes est rempli d’acteurs et d’actrices qui ont été très connues et que l’on ne voit plus.»

Cette année, l’acteur s’est fait rare au grand écran. Les maîtres du suspense marque donc son grand retour au cinéma. «Je suis content de faire partie de cette aventure. Le film est intelligent, rafraîchissant et sympathique. Ce n’est pas une comédie qui se situe en dessous de la ceinture.»

Antoine Bertrand et Robin Aubert, les deux fantômes

Pour la première fois, Michel Côté se retrouve dans un film au côté d’Antoine Bertrand. Ce dernier s’est tout de suite entendu avec celui qu’il considère comme «un monstre sacré du cinéma québécois». Il s’est aussi beaucoup reconnu dans sa bonne humeur et façon d’aborder les gens.

«Michel Côté ne vous regarde jamais de haut. Je le respecte beaucoup. On a eu un grand plaisir à se retrouver ensemble sur le plateau», explique Antoine Bertrand.

Le comédien incarne Quentin, un personnage à mille lieues de Louis Cyr (lauréat en 2013 du Jutra du Meilleur acteur). «Avant le tournage, le réalisateur Stéphane Lapointe est venu me dire que j’allais cette fois joué l’homme le plus faible du monde, raconte-t-il. Je qualifie mon personnage d’un juste milieu entre Norman Bates (Psycho) et Caillou, ce qui est large. Quentin est un homme particulier. Il est asocial et plutôt naïf.»

Son défi était de pouvoir le jouer sans tomber dans la caricature. «Je devais rester vrai tout en préservant le ton du film. Son allure décalée ne devait pas nous éloigner du récit qui pouvait être composé d’aspects plus sombres. C’est ce que j’aime dans la proposition du réalisateur. Il existe une sorte de folie dans son humour composé d’un deuxième degré plein d’esprit et de la finesse.»

De son côté, Robin Aubert avoue qu’on ne pense pas toujours à lui quand on parle de comédie. «Pourtant, j’ai commencé comme un humoriste avant d’être acteur, déclare-t-il. Je ne sais pas pourquoi. Cela vient peut-être de mon physique ou mon sang amérindien.»

Il aime les comédies bien faites, celles qui mélangent les situations dramatiques avec des moments de pure drôlerie. «La comédie est un art difficile à maîtriser, car ça prend un bon sens du timing. Ce genre de choses peut se travailler, mais au fond si tu l’as pas dès le départ cela peut devenir compliqué.»

Le fait d’être entouré de deux acteurs qui connaissent bien la comédie l’a aussi aidé. «Je me suis accroché à mes deux comparses comme à des bouées de sauvetage. Ils m’ont donné des conseils utiles. Je leur en suis reconnaissant, parce que le film est le résultat d’une équipe. C’est comme cela que je vois le cinéma.»

Les maîtres du suspense – Les Films Séville – Comédie – 101 minutes – Avec Michel Côté, Antoine Bertrand, Robin Aubert, Maria de Medeiros, Anna Opkins, Anne Casabonne et Paul Savoir – Sortie en salles le 17 décembre 2014 – Canada, Québec.

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