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«Une histoire vraie» à Télé-Québec: les fausses vérités de nos artistes (PHOTOS)

«Une histoire vraie» à Télé-Québec: les fausses vérités de nos artistes (PHOTOS)
Courtoisie Télé-Québec

Faites gaffe: aucun avertissement du genre «cette histoire n’est pas vraie» ou «ce récit peut contenir des éléments de fiction» ne précédera l’ouverture d’Une histoire vraie, nouveau rendez-vous humoristique, et surtout pince sans rire, auquel vous conviera Télé-Québec à compter du mercredi 7 janvier prochain. Logique: l’émission s’appelle, justement, Une histoire vraie.

Rémi-Pierre Paquin

«Une histoire vraie» à Télé-Québec

Et c’est exactement pour jouer sur la confusion que ce nouveau projet conduit par Louis Morissette et KOTV, d’après une idée originale conçue par le trio Benoît Cyr – Yannick Savard – Marc-André Vigneault, a été créé et porte ce titre. Mais, soyez-en avisés: les «DocuMenteurs» de 30 minutes d’Une histoire vraie ne sont que pure fiction. Par contre, ils sont tissés à partir de vérités pigées dans le quotidien de vos artistes préférés.

Ainsi, au fil des semaines, vous verrez Antoine Bertrand partir dans une quête hollywoodienne dans la foulée de l’adaptation du film Louis Cyr au cinéma américain, Geneviève Brouillette se transformer en ventriloque, Joël Legendre organiser des combats de chiens illégaux, Julie Perreault chasser les esprits avec l’aide d’Alex Perron, Gildor Roy devenir une vedette en Moldavie et les frères Paul et Pierre Houde partir à la recherche du bâton de hockey de Wayne Gretzky.

Pas si fou, quand on songe qu’Antoine Bertrand a véritablement prêté ses traits à Louis Cyr au grand écran, que le fils de Julie Perreault est né le 11 septembre 2001, que Mario Pelchat a connu une gloire imprévue au Liban et que Wayne Gretzky avait remis son bâton à Jacques Demers sur la glace du Forum de Montréal pendant les séries éliminatoires de 1993. Mais, évidemment, on grossit, on exagère, on extrapole, et ça donne Une histoire vraie.

Le vrai du faux

Bon, on disait plus haut «faites gaffe», mais on suppose évidemment qu’un esprit présent et allumé devinera que les faits qu’on lui présente sortent tout droit de l’imagination fertile d’auteurs très inspirés. Quoique si vous êtes un brin crédules et que vous ne suivez pas à la trace les moindres actes et gestes des vedettes québécoises, que vous n’êtes pas abonnés à des publications du genre 7 Jours et Échos Vedettes, et que vous ne consultez pas régulièrement les sections Stars et potins du web, vous pourriez hasarder un froncement de sourcils et un «Ce n’est pas vrai, ça, non?», et avoir envie d’y croire.

Car ces faux documentaires sont drôlement bien ficelés. On y retrace une suite d’événements qui, en d’autres circonstances, pourraient être crédibles. L’ensemble est ponctué de témoignages parfois on ne peut plus sérieux, et d’autres fois interprétés avec moins de subtilité. Les musiques et autres effets sonores, tout comme les procédés d’images au ralenti, sont bien dosés, utilisés avec parcimonie.

Au final, l’histoire qu’on vous expose pourrait être vraie, mais ne l’est pas. Certains extraits insérés ici et là pour appuyer «l’intrigue»ont réellement existé et vous les avez peut-être déjà vus à la télévision, mais ils ne servent qu’à appuyer la trame de fond montée de toutes pièces autour de l’artiste. «On prend un vrai extrait et on lui fait dire quelque chose qui n’est pas vrai», a résumé Benoît Cyr en rencontre de presse, lundi matin. D’autres archives ont soigneusement été fabriquées spécialement pour les besoins du concept.

Et le résultat vaut le coup d’œil. De mémoire, Une histoire vraie ne ressemble à peu près à rien de ce qui a déjà défilé dans nos petits écrans – au Québec, du moins – et s’avère franchement rafraichissant. Il est amusant de décoder les frontières entre fiction et réalité, et le ton est juste assez absurde pour qu’on se bidonne franchement, à certains moments. Et l’autodérision dont font preuve les artistes dans cette rigolote galère est tout à leur honneur; il faut voir le rôle de quasi figurant que joue Benoît Brière dans l’épisode consacré à Hélène Bourgeois-Leclerc pour constater sa générosité. Et il n’est pas le seul à s’être prêté ainsi à l’exercice, avec plaisir.

Tricherie et cours de jeu

Prenons l’exemple de Rémi-Pierre Paquin. Dans son «DocuMenteur», que les journalistes ont pu visionner lundi, le comédien des Invincibles et de La théorie du K.O, qui a réellement participé très souvent à des quiz télévisés, se confesse d’avoir triché lors de ses passages sur différents plateaux de jeux. Alors que l’homme vient de subir un procès pour ses nombreuses supercheries, on survole son parcours de «joueur pathologique». Sébastien Benoît, qui l’a regardé aller lorsqu’il était aux commandes de La fureur, explique comment il a été étonné de voir Rémi-Pierre devenir bon du jour au lendemain aux différentes épreuves chantées.

Une Élyse Marquis ultra-compétitive, presque maniaque, qui, apparemment, déteste souverainement Rémi-Pierre Paquin, dénigre souverainement son collègue et dépeint le monde des quiz comme une lutte sans merci, où règne la «loi de la jungle». On revoit l’acteur commettre un faux pas au Moment de vérité de Patrice L’Écuyer, à Radio-Canada, et on l’écoute relater comment des souliers-miroirs lui ont permis de refléter les écrans de chacun des candidats de Pyramide, pour ainsi dérober les réponses. Suite à ses déboires, le pauvre Rémi-Pierre a été rayé de la carte des habitués de quiz. Son sort provoquera chez Élyse Marquis une impressionnante tirade, à ne pas rater.

Plus loin dans la saison, vous verrez jusqu’où est prête à aller Hélène Bourgeois-Leclerc pour s’immerger à fond dans ses personnages. Cimetière pour «enterrer» sa Dolorès Bougon des Bougon, sa Josée d’Annie et ses hommes et sa Nathalie de Mauvais karma, cours «d’acting» avec le maître ès jeu Christian Bégin (d’une rare intensité!), rivalité malsaine avec ses consœurs actrices, la dame prend son métier très, très à cœur. En plus de Christian Bégin et Benoît Brière, Pascale Bussières, Sylvain Marcel (qui a vraiment fréquenté la comédienne jadis) et un Luc Picard déchaîné apportent leur grain de sel à cette «tranche de vie» d’Hélène Bourgeois-Leclerc.

Télé-Québec croit tellement à Une histoire vraie qu’une deuxième saison est présentement en écriture.

Une histoire vraie, dès le mercredi, 7 janvier 2015, à 19h30, à Télé-Québec.

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