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Mobilisation contre un projet d'Hydro-Québec dans les Laurentides

Mobilisation contre un projet d'Hydro-Québec dans les Laurentides
Courtoisie

Un projet de ligne de transport de 120 000 volts soulève la grogne dans les Laurentides. Hydro-Québec estime que cette ligne est nécessaire pour les besoins futurs de la région. Mais les opposants affirment que cette ligne laissera une trace dans le paysage qui risque de coûter cher.

Un texte de Francis Labbé

La ligne de transport planifiée reliera le poste Grand-Brûlé, près de Mont-Tremblant, à Saint-Jérôme. Le tracé proposé fait passer les pilônes sur le sommet des montagnes situées à l'est de la municipalité de Saint-Adolphe-d'Howard.

Samedi dernier, une centaine de manifestants ont marché dans les rues de Saint-Adolphe-d'Howard pour dénoncer le projet d'Hydro-Québec. Lors de la séance d'information publique qui a suivi, 200 personnes se sont massées à l'intérieur du chalet de la station de ski du Mont Avalanche.

« Nous n'avons pas d'industrie, très peu de commerce ici », raconte Lisette Lapointe, mairesse de Saint-Adolphe-d'Howard. « Ce que nous avons, ce sont nos paysages, notre nature, notre environnement. »

« Chacun des pilônes que veut implanter Hydro-Québec mesure l'équivalent d'un édifice de 15 étages. Nous sommes convaincus que cela fera baisser la valeur foncière de nos propriétés de 15 à 25 % selon l'emplacement. Ça signifierait une perte de revenus d'un million et demi. »

Une nécessité

Pour Hydro-Québec, cette ligne est nécessaire en raison de la forte croissance démographique des Laurentides, présente et à venir. « On parle d'une population en croissance, une population permanente qui, autrefois, était davantage de type villégiature. Notre réseau a atteint sa pleine capacité », explique Sophie Lamoureux, conseillère, Relations avec le milieu pour les Laurentides, chez Hydro-Québec.

« L'enjeu du paysage est une préoccupation qui a été adressée à Hydro-Québec et pour lequel nous avons conçu une nouvelle famille de pilônes, pour en abaisser la hauteur. Nous avons apporté des modifications techniques importantes », poursuit Mme Lamoureux.

De fausses prémisses

Les opposants au projet estiment que la société d'État a mal fait son travail dans ce dossier. « En 2013, Hydro-Québec a transmis aux municipalités et aux organismes de la région une carte des paysages qui comportait des erreurs extrêmement importantes » affirme Sarah Perreault, biologiste et membre d'un comité aviseur régional sur le projet.

« Hydro-Québec a élaboré ce tracé-là sur la base de données erronnées qui donnent un portrait biaisé des impacts du projet sur le plan paysager », ajoute Mme Perreault, qui possède une résidence secondaire à Saint-Adolphe-d'Howard.

Charte des paysages

Le préfet de la MRC des Pays-d'en-Haut, Charles Garnier, est mal à l'aise face à tout ce débat. « La ligne de transport, il va falloir qu'elle passe à quelque part », lance-t-il. « Notre population régionale ne cesse de croître et les besoins sont de plus en plus grands. »

« Mais en même temps, nos paysages sont notre marque de commerce », rajoute M. Garnier. « Le long de l'autoroute 15, nous n'avons pas autorisé de grands panneaux publicitaires. Ce qui nous a privé de revenus intéressants, mais la priorité, ce sont nos paysages. Les gens viennent chez nous pour ça. »

« Nous devons protéger nos sommets. C'est pourquoi nous avons proposé à Hydro-Québec de passer à flanc de montagne plutôt que sur la cîme. Nous attendons leur réponse. »

Audience du BAPE

Les opposants au projet demandent que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement se penche sur le projet. Mais la loi ne prévoit pas d'audiences sur un projet de transport électrique de moins de 315 000 volts.

« Nous avons envoyé une mise en demeure au ministre de l'Environnement », précise Lisette Lapointe. « Nous n'avons pas obtenu de réponse. S'il le faut, nous intenterons une procédure devant le tribunal pour faire entendre notre point de vue. »

Une manifestation des opposants au projet est prévue le 11 janvier prochain, devant les bureaux d'Hydro-Québec à Montréal.

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