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Changements climatiques: Ban Ki-moon presse le Canada d'en faire plus

Changements climatiques: Ban Ki-moon presse le Canada d'en faire plus
United Nations Secretary General Ban Ki-moon speaks during a press conference at the Ministry of State in Monaco on April 4, 2013. AFP PHOTO / VALERY HACHE (Photo credit should read VALERY HACHE/AFP/Getty Images)
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United Nations Secretary General Ban Ki-moon speaks during a press conference at the Ministry of State in Monaco on April 4, 2013. AFP PHOTO / VALERY HACHE (Photo credit should read VALERY HACHE/AFP/Getty Images)

En entrevue à Radio-Canada, le secrétaire général des Nations unies (ONU) affirme que le Canada doit en faire plus pour lutter contre les changements climatiques. À la veille de l'ouverture du volet politique de la conférence de Lima sur le climat, Ban Ki-moon invite le gouvernement canadien à se montrer plus visionnaire.

Un texte de Étienne Leblanc

C'est l'entourage de Ban Ki-moon qui a contacté Radio-Canada afin de solliciter une entrevue, en français et en anglais (une proposition qu'il a aussi faite à deux autres médias, indien et sud-africain). Au moment où les ministres de l'Environnement du monde entier convergent vers la conférence des Nations unies sur le climat au Pérou, le grand patron de l'ONU se fait insistant envers Ottawa.

« J'exhorte le Canada à être porteur de plus grandes ambitions, à être plus visionnaire pour l'avenir de la planète »

— Ban Ki-moon

La réputation du Canada sur la question des changements climatiques ne s'améliore pas. Dans le palmarès annuel dressé par le groupe de réflexion allemand GermanWatch, publié ce matin, le Canada se classe 58e sur 61 pour sa politique de lutte contre le réchauffement climatique. Les seuls pays moins bien cotés sont le Kazakhstan, l'Australie et l'Arabie saoudite. Dans le groupe des dix plus grands émetteurs de CO2, le Canada arrive bon dernier, et avant-dernier dans le groupe des pays de l'OCDE.

Ban Ki-moon invite le Canada à suivre l'exemple de certains pays producteurs d'énergie fossile, qui investissent désormais dans les énergies renouvelables pour assurer la pérennité de leur économie.

« Les pays qui produisent des énergies fossiles sont en train de trouver de nouvelles manières de réduire leurs émissions. Le Canada pourrait être un meneur de ce mouvement. Je compte sur le leadership du premier ministre Stephen Harper », dit M. Ban. Quand on lui demande si le Canada doit s'affranchir de sa dépendance face à la production de pétrole des sables bitumineux, sa réponse est claire: « Oui ».

Selon lui, le Canada subira beaucoup de pression pour en faire davantage suite à la signature d'une entente entre les États-Unis et la Chine, les deux plus importants pollueurs de la planète, qui officialisent ainsi leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025. De fait, dans le palmarès de GermanWatch, qui évalue la performance climatique des dix plus grands émetteurs de CO2, les Américains et les Chinois se classent respectivement au 4e et 5e rang.

Opposer économie et environnement

Ban Ki-moon admet d'emblée qu'il n'est pas question pour le Canada d'arrêter de produire des énergies fossiles demain matin. Mais de façon très diplomatique, il reproche au Canada d'opposer l'économie à l'environnement.

« Lutter contre les changements climatiques ne veut pas dire que la croissance économique va ralentir. Nous pouvons gagner en prospérité, nous pouvons améliorer nos conditions de vie tout en protégeant l'environnement »

— Ban Ki-moon

Il insiste sur le fait que, sur la question des émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement canadien doit agir au-delà des contraintes de la politique intérieure. « La question du changement climatique transcende les frontières nationales », dit-il.

Si la tendance se maintient, le Canada ne respectera pas ses propres cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre, soit, d'ici 2020, une baisse de 17 % sous les niveaux de 2005.

Ban Ki-moon pense toutefois que « le Canada est un pays moderne et avancé. Il est en mesure de changer ses façons de faire ».

Le volet politique de la conférence de Lima débute mardi matin et doit se poursuivre jusqu'à vendredi.

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