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Fusillade de Moncton : les preuves sont diffusées

Fusillade de Moncton : les preuves sont rendues publiques
CP

Un juge de Moncton a rendu publiques les preuves diffusées dans le cadre des procédures judiciaires contre l'auteur de la fusillade de Moncton, Justin Bourque.

Le juge David Smith a rendu sa décision le 4 décembre, soit exactement six mois après la fusillade qui s'est déroulée dans la plus grande ville néo-brunswickoise. Les documents ont été relâchés vendredi, tard en après-midi. Tous les éléments de preuves étaient mis sous scellés depuis le début des procédures judiciaires.

Parmi les preuves figure la vidéo de l'interrogatoire de Justin Bourque quelques heures après son arrestation. Dans la vidéo, d'une durée de trois heures, on peut notamment voir Justin Bourque parler de son enfance au sein d'une famille catholique très pratiquante.

Des preuves audio, ainsi que des retranscriptions des appels faits au 911 ont également été relâchées par le juge David Smith.

On peut par ailleurs entendre une communication entre des policiers en pleine opération, quelques instants à peine avant que l'un d'entre eux soit abattu.

« J'avais toujours une trousse qui était prête si un désastre arrivait. J'ai toujours été celui qui disait que la paix ne durerait pas éternellement. Ça ne dure jamais et j'avais toutes les choses de prêtes. Bien, sauf pour l'eau. »

— Justin Bourque lors de son interrogatoire.

Le 4 juin, Justin Bourque a tué trois policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en plus d'en blesser deux autres. Une chasse à l'homme s'est déroulée du 4 juin en soirée jusqu'à l'arrestation de l'homme en pleine nuit, le 6 juin, peu après 1h.

Extrait de l'interrogatoire :

Question : À ce moment-là (quand tu as commis le crime), comment te sentais-tu? À quoi pensais-tu?

Justin Bourque : Bien, honnêtement, je sais que ça va sonner vraiment étrange, mais je me sentais vraiment accompli. Vous pouvez trouver ça vraiment malade. Vous savez, quand vous voyez ce qui s'est passé à travers les siècles et que vous le comparez à ce qui s'est passé ici, ils (les policiers) avaient des femmes et des enfants, mais tous les soldats ont des femmes et des enfants. Et tout dépend du camp que vous choisissez, et ils ont choisi le mauvais camp.

Lors d'une audience sur la détermination de sa peine, Justin Bourque s'est dit désolé d'avoir posé ces gestes et de devoir vivre le reste de sa vie avec leurs conséquences.

« Je n'étais pas un soldat, j'ai seulement pris la porte de sortie la plus facile », a-t-il déclaré, au bord des larmes.

Des médias réclamaient l'accès aux pièces à conviction, dont une vidéo qui montre l'homme de 24 ans en train d'admettre ses crimes lors d'un interrogatoire policier.

Débat sur la publication de la preuve

Les avocats de Justin Bourque et de la Couronne s'opposaient vivement à rendre les preuves accessibles au public.

David Lutz, l'avocat de Justin Bourque, a dit que si les médias ont accès à la vidéo de l'interrogatoire, ils en perdront le contrôle et celle-ci deviendra une sensation sur Internet.

Pour ou contre la publication de la preuve ?

En faveur de la publication :

Une meilleure compréhension du déroulement des événements peut aider certaines personnes à mieux faire leur deuil

Servir l'intérêt public

Contre la publication :

La divulgation des preuves pourrait faire revivre des souvenirs douloureux à la population et surtout, aux familles des victimes

La publication de la vidéo et des détails supplémentaires n'apportera rien de plus pour aider public à comprendre ce qui s'est passé

Décision:Le juge David Smith reconnaît que la publication de la preuve pourrait causer des torts à certaines personnes, mais que l'intérêt public est plus important.

Or, le juge David Smith estime que la « preuve en affidavit sur laquelle la Couronne et la défense se réfèrent est insuffisante », et que la demande de la Couronne et du clan Bourque « est rejetée ».

« Toutes les preuves soumises pour les audiences sur la détermination de la peine seront copiées et dévoilées au public et aux médias », écrit le juge Smith.

Le même juge, juge en chef de la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick, a déterminé le 31 octobre dernier que Justin Bourque était condamné à 75 ans de prison sans possibilité de libération. Il s'agit de la peine la plus sévère de l'histoire canadienne depuis l'élimination de la peine de mort.

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