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«Les Morissette»: la thérapie de couple de Véro et Louis (ENTREVUE)

«Les Morissette»: la thérapie de couple de Véro et Louis (ENTREVUE)
Facebook - Les Morissette

On les sait capables de se taquiner, de se lancer des flèches, de faire preuve d’une spectaculaire autodérision, comme peu d’artistes savent user du procédé, mais Louis Morissette insiste: Les Morissette ne repose pas uniquement sur une enfilade de gags se moquant du fait que Véro est plus connue que Louis, que madame est toujours en retard et que monsieur a la réputation d’être fendant.

Ce n’est pas non plus une reprise ou un dérivé des capsules du même titre diffusées à Radio-Canada il y a quelques années, que la chaîne publique aurait d’ailleurs voulu voir devenir une émission hebdomadaire à part entière.

La mise en scène que l’auteur, producteur et comédien propose avec sa douce, qui sera enfin présentée à Montréal à compter de jeudi, après une tournée de rodage très médiatisée de cinq mois, s’apparente plutôt à une immense loupe qu’on pointe vers les relations hommes-femmes, avec deux points de vue opposés offerts en simultané. Pimentés d’épices parfois grivoises, qui pourraient nous permettre de considérer le duo chéri du Québec sous d’autres angles.

«C’est une sortie de couple, suggère Louis Morissette. Au-delà du fait qu’on est à la télévision, on reste des parents qui travaillent fort, qui courent entre le hockey, les cours de danse et les fêtes d’enfants. Quand on est brûlés, on ne se saute pas dessus comme au premier jour. C’est un peu le quotidien de tout le monde, et ça représente environ 75% du spectacle. Et il y a un 25% flottant, à gauche et à droite, où on joue sur nos personnages publics, qu’on ponctue d’affaires vraies ou semi-vraies.»

«Ça aurait été d’un ennui mortel de jouer uniquement sur notre complicité. Ça commence un peu comme ça, pour installer la dynamique, et je pense que les gens aiment ça; c’est un petit côté voyeur qui leur fait plaisir. Mais, ce que je souhaite, c’est que le public dans la salle se sente interpellé, que ça soit un reflet de sa réalité», continue Louis.

Propos crédible

Les thèmes abordés par les Morissette ont maintes fois été soulevés ailleurs; Louis le reconnaît d’emblée. Ce qui, selon lui, démarque sa production d’une one man show ou one woman show traditionnel, c’est, justement, la force du couple qui se dévoile à deux, droit de répartie en prime.

D’ailleurs, Véro et lui n’ont que très peu de segments à livrer en solo pendant leur prestation et sont ensemble sur les planches «95% du temps».

«Tout perd son sens si ce n’est pas un vrai couple qui dit les lignes, estime Louis. Ça fonctionne bien parce que les gens savent qu’on est un couple, qu’on est ensemble depuis plusieurs années, qu’on a eu des bons et des moins bons coups, qu’on a traversé des tempêtes, qu’on a trois enfants… Ça crédibilise notre propos.»

«L’une des trames de ce show-là, c’est le besoin d’amour de Véro, qui est sans fin, par rapport à moi, qui peut dire à quelqu’un que je me câl*** de ce qu’il pense. Véro, elle, ne pourrait jamais dire ça. Il faut que tout le monde l’aime et, pour ce faire, elle est même prête à se priver de réellement s’exprimer. J’essaie de salir son image progressivement… Ce qui ne fonctionne pas au début, mais qui fonctionne très bien à la fin!»

Mentionnons en vrac quelques informations utiles sur Les Morissette. Louis a planché sur les textes avec son pote de toujours François Avard et plusieurs plumes de son cercle habituel, dont l’équipe à qui il confie le Bye Bye, mais Véro n’a rien rédigé. «Ça l’ennuie profondément, explique-t-il. La conception, l’écriture, ça ne lui parle pas. On la perd, à faire 18 versions d’un texte. Elle préfère qu’on lui amène quand c’est terminé.»

Les amoureux ont profité de leur passage dans de nombreuses salles pour ajuster le tir quant aux plaisanteries «méchantes» ou «en bas de la ceinture» que Véronique Cloutier peut se permettre devant son bassin d’admirateurs, qui ne la connaissent que gentille et rassembleuse. Puis, si on lui demande qui sont ses influences en humour, Louis avance qu’il admire l’Américain Louis C.K pour son sens comique, son «delivery».

«Je ne fais pas vraiment la même chose que lui, mais j’essaie, moi aussi, d’avoir une certaine dose d’audace», se compare-t-il. Incité à répondre au nom de sa belle, le créateur souligne que cette dernière est séduite par l’absurde.

«Les Appendices, présentement, marchent très fort dans le cœur de Véro. Et elle capote sur les Denis Drolet. Elle est présidente de leur fan club!»

Avec les enfants

L’aventure Les Morissette, ce n’est pas seulement le périple de Véro et Louis. C’est aussi celui de leurs enfants, Delphine, 11 ans, Justin, 10 ans et Raphaëlle, 5 ans, qui ont suivi leurs parents dans les coulisses de plusieurs représentations l’été dernier et cet automne.

«À date, on n’a pas été bien loin, en tournée, badine leur papa. On est allés à Sainte-Thérèse, mais on a un chalet à Sainte-Adèle. Saint-Hyacinthe, Gatineau, Saint-Jean-sur-Richelieu, Drummondville, Victoriaville, Brossard, Québec… La plupart du temps, on revient à la maison, et les enfants aussi.»

Louis Morissette précise que le jeune trio a «une participation» dans Les Morissette. «Quand ils sont là tous les trois, ils viennent saluer avec nous à la fin. Ils viennent prendre leurs applaudissements!»

Alors qu’à une certaine époque, Véro et Louis tenaient Delphine, Justin et Raphaëlle à l’écart de toutes leurs activités sous les projecteurs, histoire de préserver la bulle de leur petit clan la plus étanche possible, la situation change graduellement, au fur et à mesure que leurs aînés deviennent peu à peu des adolescents, parfaitement conscients de la notoriété de leur père et leur mère.

«On ne veut pas avoir l’air de Michael Jackson avec nos enfants, nuance Louis. Avant, ils ne savaient pas ce qui se passait, et nous, on voulait qu’ils restent dans leur monde d’enfants le plus longtemps possible. On ne les emmenait pas devant les kodaks, aux premières et sur les tapis rouges. Maintenant, ils savent très bien ce qu’on fait dans la vie. Ils se font parler de nous à l’école, par leurs amis. Alors, on ne peut pas faire comme si ça n’existait pas. Des caméras et des photographes, ils en ont vu d’autres dans leur vie, et ils ont d’autres intérêts que ça. Ceci dit, on ne fait pas exprès et on ne court pas après.»

Louis spécifie que sa progéniture n’a pas à surmonter davantage d’intimidation ou de jalousie maintenant que son visage est familier à monsieur et madame tout le monde; Grande Fille, Fiston et Petite Pouliche, comme les a longtemps surnommés leur mère sur Facebook, fréquentent le même établissement scolaire que la marmaille de Benoît Gagnon, Mario Tessier, Gino Chouinard et bien d’autres, ce qui «banalise» en quelque sorte leur statut «d’enfants de vedettes». «À la limite, c’est no big deal», résume le patriarche Morissette.

La tournée Les Morissette, qui s’arrête à Montréal, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, du 27 novembre au 6 décembre, se poursuivra jusqu’en 2017. Les billets sont toujours en vente au www.lesmorissette.com pour les représentations à venir en 2015 et 2016.

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