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Comment la Palestine fait pression sur la communauté internationale pour obtenir sa reconnaissance

Comment la Palestine fait pression pour obtenir sa reconnaissance
RAFAH, GAZA - NOVEMBER 23: A group of Palestinian students hold banners as they stage demonstration against Egyptian Government to show their demand to re-open border crossing in Rafah, Gaza on November 23, 2014. (Photo by Abed Rahim Khatib/Anadolu Agency/Getty Images)
Anadolu Agency via Getty Images
RAFAH, GAZA - NOVEMBER 23: A group of Palestinian students hold banners as they stage demonstration against Egyptian Government to show their demand to re-open border crossing in Rafah, Gaza on November 23, 2014. (Photo by Abed Rahim Khatib/Anadolu Agency/Getty Images)

Un vote symbolique, dans tous les sens du terme. Le groupe socialiste a déposé jeudi 20 novembre une proposition de résolution de reconnaissance d'un État palestinien qui sera débattue le 28 novembre puis votée le 2 décembre à l'Assemblée nationale.

La proposition "invite le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États, et fondé sur une reconnaissance mutuelle". À l'initiative de parlementaires communistes, une résolution identique sera débattue au Sénat le 11 décembre.

Dépourvus de tout aspect contraignant, à l'image de celui (positif) du Parlement britannique le 13 octobre dernier, ce vote s'inscrit dans un contexte de mobilisation internationale, motivée par un nouvel échec des négociations israélo-palestiniennes au printemps, ainsi que par l'opération meurtrière de l'été dernier à Gaza et par la poursuite de la colonisation israélienne. Mais pas seulement.

Forte mobilisation internationale

Comme le note Mediapart (article payant), l'OLP (Organisation de la libération de la Palestine) du président Mahmoud Abbas a ainsi lancé "une offensive diplomatique sans précédent", depuis 2011 et surtout ces derniers mois, afin d'obtenir la reconnaissance d'un Etat palestinien.

Des efforts qui ont trouvé un certain écho depuis quelques semaines. Le 18 novembre, le Congrès des députés (chambre basse) en Espagne a adopté à une écrasante majorité une motion appelant le gouvernement espagnol à reconnaître l'Etat palestinien. Un vote qui faisait suite à celui du Parlement britannique, mais aussi de la Suède, dont le gouvernement a (officiellement cette fois) reconnu par décret l'Etat de Palestine le 30 octobre, suscitant la colère d'Israël.

Au niveau européen, la chef de la diplomatie Federica Mogherini a aussi assuré, début octobre, qu'elle discuterait avec chacun des pays membres de l'UE d'une possible reconnaissance de l'Etat de Palestine. Pour l'heure, huit des 27 membres de l'Union ont franchi le pas, portant à 135 le nombre de pays ayant reconnu la Palestine.

Ces débats ne sont pas nouveaux, puisque la Palestine, après d'âpres batailles diplomatiques, a déjà acquis une certaine reconnaissance internationale en obtenant son adhésion à l'Unesco en octobre 2011 puis un statut d'Etat observateur à l'ONU en novembre 2012. Et elle compte bien poursuivre sur sa lancée.

"Défi au droit international"

"Notre objectif est d'obliger la communauté internationale à se prononcer et à cesser de se cacher derrière des négociations que la colonisation a vidé de leur sens", explique à Mediapart Majed Bamya. Premier secrétaire du ministère palestinien des affaires étrangères, il oeuvre à l'assemblée générale de l'ONU, avec la délégation palestinienne, pour obtenir une reconnaissance justifiée, selon lui, par le "défi au droit international comme à la paix et sécurité internationales" que lancerait Israël en poursuivant la colonisation.

Comme le résume Mediapart, les Palestiniens cherchent désormais à "inverser la procédure qui n'a pas fonctionné avec les accords d'Oslo et depuis", en inscrivant les négociations dans le cadre des résolutions de l'ONU plutôt que dans un cadre bilatéral, tout en leur fixant des délais et des conditions claires, notamment en ce qui concerne les frontières et la capitale d'un futur Etat palestinien.

Mahmoud Abbas n'a cessé de plaider, ces dernières semaines, en ce sens. Le président de l'Autorité palestinienne a ainsi annoncé qu'il déposerait d'ici la fin du mois de novembre un projet de résolution pour une "solution du conflit" israélo-palestinien à l'ONU, un projet qui sera soutenu par la France, a assuré François Hollande lors de la visite de Mahmoud Abbas à Paris en septembre.

L'option d'une adhésion à la CPI

Comme le souligne L'Express, Mahmoud Abbas a aussi obtenu, grâce à cet intense "lobbying" diplomatique, le soutien de la Ligue arabe pour obtenir la fin de l'occupation israélienne sous trois ans avec, à terme, l'objectif de créer un Etat dans les frontières de 1967.

Mahmoud Abbas a réaffirmé cette ambition lors d'un discours le 24 septembre à l'Assemblée générale de l'ONU, au cours duquel il a réclamé la fin de l'occupation israélienne et "l'indépendance de l'Etat de Palestine", accusant Israël de "crime génocidaire". Un discours que Washington a qualifié d'"offensant", ce qui compromet l'éventualité d'un vote favorable du Conseil de sécurité de l'ONU pour la fin de l'occupation israélienne.

Ce texte devrait en effet, en l'état, être rejeté par le veto d'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, en l'occurrence les Etats-Unis. Mais les Palestiniens ont un autre atout diplomatique dans leur manche. Ils menacent désormais d'adhérer à la Cour pénale internationale, ce qui leur permettrait de poursuivre les dirigeants israéliens pour "crimes de guerre" et d'obtenir la rupture des accords de coopération sécuritaire avec Israël. Une option que l'Etat hébreu veut à tout prix éviter.

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