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Qw4rtz au Théâtre St-Denis: impressionnante symphonie a capella

Qw4rtz au Théâtre St-Denis: impressionnante symphonie a capella
Courtoisie 9e vague

Quatre voix masculines qui s’unissent a capella, sans musiciens, sans instruments, sans bande sonore, et qui explorent tous les genres musicaux, avec une touche d’humour.

Sur papier, la description n’a rien de bien exaltant. Mais il faut absolument voir le quatuor Qw4rtz à l’œuvre, et surtout l’entendre, pour comprendre à quel point cette proposition est audacieuse, impressionnante et franchement divertissante.

Le groupe s’amenait au Théâtre St-Denis, mercredi, pour sa rentrée montréalaise. Il repassera au même endroit pour une supplémentaire, le 9 mai 2015. Un conseil, ne le ratez pas. Qw4rtz s’éclate dans un registre rarement exploité et, à lui seul, le charisme de François Pothier-Bouchard, Louis-Alexandre Beauchemin, Philippe Courchesne et François «Fa2» Dubé opère dès les premières minutes.

Cumulant à eux quatre plus de 70 années de formation classique, les artistes ont choisi de s’éloigner du circuit traditionnel, et de ne miser que sur des reprises de grands succès déclinées en beatbox, en arrangements et en superpositions de leurs voix pour attirer les foules. Aucun décor, aucun costume, aucun accessoire ne vient appuyer leur performance ; pourtant, leur concert hors-norme est dynamique, entre autres grâce à la mise en scène distrayante de Serge Postigo, faite de pas de danse, d’éclairages colorés et de courtes tirades très drôles entre les différentes pièces.

On souhaite aux quatre charmants gaillards d’avoir l’opportunité de se faire voir prochainement dans un gala télévisé ou dans des festivals l’été prochain, car ils ont le potentiel pour conquérir un vaste bassin d’admirateurs et peut-être même, qui sait, de percer les marchés internationaux. Le spectacle qu’ils présentent actuellement contient plus d’une cinquantaine de titres, mais on les devine capables d’en insérer beaucoup plus à leur répertoire. Et ils ont tous un bagout et une répartie de feu.

De tous les styles

Aucun style n’est à l’épreuve de Qw4rtz. La formation s’introduit d’abord au public sur l’air de 1990, de Jean Leloup. Les deux François, Louis-Alexandre et Philippe s’interrompent à tour de rôle pour se présenter brièvement au parterre, pendant que les trois autres continuent de battre la mesure en arrière-plan.

Puis, les mélodies connues de tous les horizons s’enchaînent, dans une prestation qui file à la vitesse du son (c’est bien le cas de le dire!) : Seven Nation Army, de The White Stripes, M’en va-t-à la fontaine, d’après la version des Charbonniers de l’enfer, Get Lucky, de Daft Punk, Grace Kelly, de Mika, Counting Stars, de One Republic, Papaoutai, de Stromae, et même L’Hymne au printemps, de Félix Leclerc.

Belle réussite que l’assemblage de chansons de Boys Band de toutes les époques, des Backstreet Boys à One Direction, de N’Sync aux New Kids On The Block, de même que «l’hommage» aux émissions de cuisine, refrains sensuels (Let’s Get It On, de Marvin Gaye, Can’t Get Enough Of You Babe, de Barry White, I’m Too Sexy, de Right Said Fred et Sex Bomb, de Tom Jones, entre autres) et gestes évocateurs à l’appui.

La reproduction d’Hallelujah, de Leonard Cohen, offerte par Qw4rtz, est presque émouvante, et l’ensemble a même le gentil culot de fusionner Mister Sandman, de The Chordettes, et Enter Sandman, de Metallica, en jouant sur la confusion des titres. Nos coups de cœur? La ballade Crève mon sale, de Crampe en masse, sur un ton presque dramatique, qui se marie parfaitement au savoir-faire de Qw4rtz, de même que le montage de clôture, où chacun des gars se laisse aller sur le tube de son choix. On constate alors que leurs influences respectives ratissent très large!

Et tout ceci, rappelons-le, grâce à la seule puissance de leurs cordes vocales. Ils imitent les sonorités du piano, de la basse, des percussions, des maracas, varient les rythmes et les tempos, alternent entre notes basses et hautes, se relancent et se complètent dans un amalgame de chant et d’effets variés.

«Tout ça, ce n’est pas par purisme, mais par manque de budget», a lancé l’un des hommes de la troupe en introduction, à la blague. Ce serait formidable si toutes les productions qui manquent de budget étaient aussi originales et inspirées…

Public en délire

Mercredi, au Théâtre St-Denis, la salle était littéralement en délire devant le talent de Qw4rtz. Des rires à tout moment, des cris de demoiselles qui accompagnaient chaque déhanchement sexy, une ovation debout (largement méritée) pour saluer l’épatante relecture de La Valse à mille temps, de Jacques Brel, des exclamations d’attendrissement à l’annonce du pot-pourri de morceaux de Disney (et sa finale avec les invités spéciaux Joël Legendre et Élyse Marquis), des plaintes de déception pendant l’au revoir de fin de soirée, un chant en chœur sur Lion Sleeps Tonight, de Solomon Linda, associée au film The Lion King, un tonnerre d’applaudissements en guise de remerciements, l’assistance avait visiblement le cœur à la fête et se délectait des prouesses bruitales de ses nouvelles idoles. Peu de chanteurs populaires québécois arrivent à susciter de telles réactions sur les scènes montréalaises.

Qw4rtz se promènera en tournée dans tout le Québec d’ici le printemps 2015. Consultez le www.qw4rtz.ca pour connaître l’itinéraire complet et vous procurer des billets.

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