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Philippe Couillard brise sa promesse électorale en mettant fin au tarif unique dans les garderies (VIDÉO)

Philippe Couillard met fin au tarif unique dans les garderies (VIDÉO)

Le gouvernement Couillard a annoncé ce matin les changements qu'il compte apporter dans la tarification des garderies. Dorénavant, les parents paieront en fonction de leur revenu.

Le montant actuel de 7,30 $ continuera à être demandé aux parents lorsque viendra le temps de payer la garderie. C'est seulement lors de leur déclaration de revenus que les familles plus aisées devront acquitter une contribution additionnelle, modulée en fonction de leur revenu familial. Le gouvernement compte cependant indexer annuellement le montant de base à compter de janvier 2016, ainsi que la contribution supplémentaire payée par les parents.

Pour ce qui est de la modulation, les familles dont le revenu familial brut est de moins de 50 000 $ continueront à payer le tarif de base. Ce montant augmentera graduellement pour atteindre 8 $ pour les familles dont le revenu brut est de 75 000 $ et atteindra 11,75 $ par jour pour celles ayant un revenu de 100 000 $. Les ménages dont le revenu est de 150 000 $ et plus par année paieront une somme maximale de 20 $ par jour.

Par ailleurs, le gouvernement dit vouloir soutenir les familles nombreuses en proposant que seulement le tarif de base soit payé pour un troisième enfant inscrit à la garderie alors que les deux autres y sont simultanément.

Dans le projet de loi qu'il déposera, le gouvernement dit qu'il reverra les modalités d'accès aux places à contribution réduite et qu'il révisera certaines dépenses en améliorant le modèle d'organisation du travail et en renforçant la surveillance de la présence réelle des enfants dans leur milieu de garde. Québec veut aussi que les centres de la petite enfance (CPE) contribuent pour 50 % aux coûts d'immobilisation.

Justifiant ces changements, la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, a expliqué lors de son annonce devant l'Assemblée nationale que son parti voulait ainsi assurer la pérennité des services qui sont offerts aux familles tout en rétablissant l'équilibre entre la part payée par les parents utilisateurs et celle assumée par l'ensemble des contribuables.

Critiques de toutes parts

Ayant déjà fait connaître son opposition à l'idée de la modulation des tarifs des services de garde depuis que des informations à ce sujet ont filtré il y a deux semaines, l'opposition a tout de suite fortement réagi, accusant le gouvernement de faire écoper la classe moyenne.

« C'est une trahison pour la classe moyenne qui nous a été annoncée ce matin. Une trahison pour celle-ci, mais aussi pour tous les partenaires du réseau, qui étaient en large partie contre toutes modulations selon les revenus, dans le but de garder l'accessibilité aux services de garde », a lancé Mathieu Traversy, porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de famille.

M. Traversy a fait valoir que les changements apportés au régime obligeraient désormais les familles de la classe moyenne à payer entre 1000 $ à 2000 $ par année de plus par enfant.

Le député a également reproché au gouvernement libéral d'avoir promis de simplement indexer les tarifs de garde au coût de la vie alors qu'il était en campagne électorale, une promesse que le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, avait lui aussi souligné plus tôt en matinée, disant que « Philippe Couillard ne respecte pas ses promesses ».

« C'était noir sur blanc dans le programme des libéraux. Ils dénonçaient même l'augmentation de 7 $ à 9 $ proposée par le PQ », a noté M. Legault.

En chambre, la porte-parole de la CAQ en matière de famille, Lise Lavallée, a de son côté rappelé que son parti était contre toute hausse de tarif.

« Le scénario du gouvernement nous déçoit au plus haut point. La ministre fait sourde oreille aux demandes des contribuables, qui sont déjà surtaxés. Cette nouvelle hausse pour les familles québécoises s'ajoute à la hausse des tarifs d'électricité, à la hausse des taxes scolaires, au maintien de la taxe santé, et j'en passe. Nous croyons qu'il aurait fallu opter pour une modernisation de la gouvernance des garderies avant de demander aux parents de faire un effort supplémentaire », a-t-elle affirmé.

Québec solidaire, par la bouche de Françoise David, s'est dit « en colère ».

« Le Québec s'était dit que les services de garde c'est aussi important que l'école, que la santé. Que toute la société va y contribuer. Ça c'est un modèle que le gouvernement est en train de détruire », a-t-elle déclaré.

Cette tirade a rapidement reçu une réplique de la part de la ministre de la Famille, qui a contesté l'universalité actuelle du système.

« Je voudrais commenter le modèle d'aujourd'hui, celui que certains d'entre nous appellent universel. Ce n'est point le cas. Il y a des familles qui paient 7,30 $, mais il y a des familles qui paient jusqu'à 60 $ par jour. Le modèle que la députée de Gouin voit n'existe pas. Il y a aussi des parents qui attendent toujours des places », a répondu Mme Charbonneau.

Quant au premier ministre, Philippe Couillard, il a donné sa propre définition de l'universalité.

« L'universalité d'un programme public, ce n'est pas que tout le monde paie la même affaire. C'est que tout le monde ait accès à un programme abordable. En passant, tous les pays européens, scandinaves, développés, utilisent cette méthode-là. C'est le Québec qui se met maintenant au diapason », a-t-il commenté.

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