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Décès du réalisateur Mike Nichols à 83 ans

Le réalisateur Mike Nichols meurt à 83 ans
Director Mike Nichols arrives at the AFI Lifetime Achievement Awards honoring Mike Nichols, presented by TV Land at Sony Pictures Studios on Thursday, June 10, 2010 in Culver City, Calif. (AP Photo/Chris Pizzello)
ASSOCIATED PRESS
Director Mike Nichols arrives at the AFI Lifetime Achievement Awards honoring Mike Nichols, presented by TV Land at Sony Pictures Studios on Thursday, June 10, 2010 in Culver City, Calif. (AP Photo/Chris Pizzello)

NEW YORK, États-Unis - Le polyvalent réalisateur Mike Nichols, qui a connu bon nombre de succès au cinéma, à la télévision et sur scène, est décédé à l'âge de 83 ans. On lui doit notamment le film «The Graduate» («Le Lauréat»), la série «Angels in America» et la comédie musicale «Monty Python's Spamalot».

Son décès a été confirmé par le président d'ABC News, James Goldston, jeudi. Le cinéaste est mort mercredi soir.

La famille tiendra une cérémonie privée plus tard cette semaine, et une commémoration spéciale aura lieu ultérieurement, selon Goldston.

Au cours de sa carrière, qui s'est échelonnée sur plus de 50 ans, Nichols, époux de l'animatrice Diane Sawyer, s'est lié d'amitié avec de nombreuses célébrités et a occasionnellement été invité à la Maison-Blanche, ce qui ne l'a jamais empêché de faire de la satire sur le dos de l'élite. Celui qui a commencé sa carrière en tant qu'humoriste dans un duo comique avec Elaine May, a été récompensé d'un Oscar, d'un Grammy et de plusieurs Tony et Emmy.

«Personne n'était plus passionné que Mike», a écrit Goldston dans le courriel annonçant le décès du réalisateur.

Son premier film, «Who's Afraid of Virginia Woolf?» («Qui a peur de Virginia Woolf?»), en 1966, a réussi à transmettre le dialogue piquant de la pièce d'Edward Albee, avec en vedette Richard Burton et Elizabeth Taylor.

«Angels in America», sa minisérie de 2003 adaptée d'un succès théâtral, racontait l'histoire de personnes aux prises avec le VIH qui se tournaient vers le ciel pour y trouver la compassion qu'elles n'obtenaient pas de l'Amérique de Ronald Reagan dans les années 1980.

Nichols avait également adapté pour la télévision, en 2001, la pièce «Wit», sur une professeure au collégial atteinte d'un cancer des ovaires.

Le réalisateur, qui a remporté des prix Emmy pour ces deux séries, a déjà dit qu'il aimait raconter des histoires sur la vie réelle de gens vrais, ajoutant que l'humour se trouve inévitablement même dans les récits les plus tragiques.

«Je n'ai jamais compris pourquoi les gens plaçaient les choses dans les catégories drame ou comédie, avait-t-il raconté à l'Associated Press en 2003. Il y a plus de rires dans "Hamlet" que dans plusieurs comédies sur Broadway.»

C'était un homme riche et éduqué, qui s'est souvent moqué des gens riches et éduqués, notamment dans «The Graduate», qui a permis à Dustin Hoffman de connaître la gloire en 1967. L'acteur y tenait le rôle d'un jeune homme se rebellant contre les attentes de ses parents. Nichols lui-même a déjà dit qu'il s'identifiait au personnage de Hoffman, Benjamin Braddock.

Nichols a remporté l'Oscar du meilleur réalisateur pour ce film, qui mettait aussi en vedette Anne Bancroft dans la peau d'une femme plus âgée tentant de séduire Hoffman, dont le personnage lance la célèbre réplique «Mrs. Robinson, you're trying to seduce me» (Mme Robinson, vous essayez de me séduire).

Divorcé trois fois, Nichols a épousé la journaliste et animatrice Diane Sawyer en 1988. Il a admis en 2013 que plusieurs de ses films et projets scéniques explorent un même thème.

«J'y reviens, encore et encore, l'adultère et la tromperie, a-t-il confié. C'est le problème le plus intéressant au théâtre. De quelle autre façon aurait-on eu Oedipe? Ça a été la première tromperie au théâtre.»

Nichols a souvent collaboré avec Jack Nicholson, Meryl Streep et Emma Thompson. Il a également travaillé avec Al Pacino, Gene Hackman, Robin Williams, Harrison Ford, Melanie Griffith, Sigourney Weaver et Julia Roberts.

«Une inspiration et une joie à connaître, un réalisateur qui a pleuré lorsqu'il a ri, un ami sans qui nous ne pouvons imaginer notre monde, un homme indélébile et irremplaçable», a écrit Meryl Streep dans un communiqué.

«"Vers l'avant. Nous devons toujours aller vers l'avant. Sinon, que deviendrons-nous?", a déclaré Mike Nichols, qui a changé la vie de ceux qui l'ont connu, qui l'ont aimé et à qui il manquera», a pour sa part déclaré Tom Hanks.

«Mike était un ami, une muse, un mentor, l'un des meilleurs réalisateurs et metteurs en scène en Amérique et l'une des personnes les plus généreuses que j'aie connues. "The Graduate" a changé ma vie, tant à titre d'expérience cinématographique qu'à titre de classe de maître sur la façon de faire une mise en scène», a ajouté Steven Spielberg, aussi par communiqué.

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