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Québec pose des conditions à TransCanada: les environnementalistes satisfaits

7 conditions à TransCanada: les environnementalistes satisfaits
Patrick Bellerose

MONTRÉAL - Les environnementalistes saluent la décision du gouvernement du Québec, qui impose plusieurs conditions à TransCanada avant d'accepter la portion québécoise de son projet d'oléoduc Énergie Est.

Radio-Canada a obtenu la liste des sept conditions énoncées par le ministre de l'environnement, David Heurtel, dans une lettre envoyée à TransCanada.

Le gouvernement demande notamment à l'entreprise de s'assurer de l'acceptabilité sociale du projet, d'effectuer une évaluation environnementale, de «garantir un plan d'intervention et de mesures d'urgence selon les standards les plus élevés» et d'assumer son entière responsabilité au niveau économique et environnemental en cas de fuite.

Il est aussi mentionné que le projet devra générer des retombées économiques pour tout le Québec, qu'il doit satisfaire à la loi en ce qui a trait aux Premières Nations et que «l'approvisionnement en gaz naturel pour le Québec constitue un enjeu qui doit être sécurisé avant l'approbation du projet».

Le projet d'oléoduc de TransCanada compte un port pétrolier à Cacouna, qui est la cible de plusieurs critiques depuis que des travaux exploratoires sont menés dans un secteur où se trouve un habitat de bélugas.

Le porte-parole d'Équiterre, Steven Guilbeault, se réjouit particulièrement de l'évaluation environnementale exigée par les autorités gouvernementales.

«Nous sommes ravis que, tel que prévu dans la résolution adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 11 novembre, la contribution globale du projet Énergie Est aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre fera partie de l'évaluation environnementale du gouvernement du Québec», a soutenu M. Guilbeault dans un communiqué envoyé en soirée.

Son organisation réitère que ce projet n'a pas sa place, car «ce pipeline transporterait du pétrole issu des sables bitumineux, pétrole qui émet trois fois plus de gaz à effet de serre lors de sa production que le pétrole conventionnel». «Le projet serait ainsi responsable d'une augmentation de 32 millions de tonnes de GES par année», fait-on valoir.

Pour Greenpeace, la nouvelle stratégie du gouvernement est la résultante du mouvement de contestation des derniers mois contre le projet.

«TransCanada est rendue toxique pour le gouvernement. Il devait rassurer la population et permettre aux Québécois de réellement s'exprimer. Le gouvernement n'avait plus le choix. La pression des groupes environnementaux et l'opposition citoyenne ont changé la donne», a indiqué le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin.

Nature Québec accueille aussi très positivement le changement de ton à Québec. «Après avoir chanté les louanges du projet, repris sans vérifications les chiffres ampoulés de l'entreprise quant aux retombées économiques, autorisé des travaux à Cacouna sans avis scientifique, voilà que le Québec insiste pour recevoir — en langue française — et —sans délai — l'étude d'impact sur l'environnement afin que le BAPE puisse amorcer son travail», a soutenu dans une déclaration envoyée aux médias Christian Simard, directeur général du groupe.

La Presse Canadienne a tenté d'obtenir une réaction de la part de TransCanada à la suite de ce développement important dans le dossier.

«Nous n'avons pas de commentaire. Nous avons reçu la lettre et nous l'analysons», s'est contenté de dire Tim Duboyce, porte-parole de TransCanada, mercredi en milieu de soirée.

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Manifestation à Cacouna (11 octobre 2014)

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