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Sans maquillage à la télévision, la présentatrice Tracey Spicer a osé après une expérience d'un an

Une présentatrice télé sans maquillage pour faire passer un message
Tracy Spicey/Twitter

Pendant un an, une journaliste et présentatrice télé australienne s'est appliquée à considérablement réduire le nombre d'heures qu'elle consacrait à son apparence. Elle s'est présentée jour après jour à l'antenne "sans son armure". Son expérience est arrivée à son terme, le 17 novembre, après un an d'efforts. Le récit qu'elle fait de cette année sans maquillage est édifiant.

"Bonjour, je m'appelle Tracey Spicer, et je suis une idiote superficielle". C'est ainsi que se présentait en janvier 2014 la journaliste et présentatrice télé australienne Tracey Spicer lors de l'ouverture de sa conférence pour l'organisation Tedx. Et de décrire en détail sa routine beauté pendant de longues minutes.

"Après 30 ans de télévision, j'étais devenue ce que je méprisais: une poupée peinturlurée qui gaspillait une heure par jour et près de 150 euros par semaine pour porter un masque", écrit-elle dans une tribune publiée le 16 novembre sur le site internet The daily life. Sur scène, devant des centaines de personne, elle déconstruit méticuleusement la "poupée barbie". Tracey efface son maquillage, défait son brushing, envoie valser ses talons hauts, et enlève sa robe moulante, sous les applaudissements du public. La vidéo de sa performance a depuis été vue plus de 900 000 fois.

"Tout a commencé l'année dernière avec une question de ma petite fille de 7 ans", explique Tracey Spicer. "Chaque fois que je me maquillais elle était à côté de moi, et elle a fini par me demander pourquoi les femmes se maquillaient et pas les hommes." Poussée dans ses retranchements, Tracey finit par s'interroger sur sa routine beauté, et est affolée de réaliser le temps, l'énergie et l'argent qu'elle passe à se construire une apparence conforme à ce qu'attend la société.

"Tu pourrais au moins mettre un peu de maquillage"

"Je n'ai pourtant pas toujours été une beauty addict " raconte la journaliste dans sa tribune. "La première fois que je me suis dit que je devais faire plus attention à moi, c'est lors de mon premier emploi. Mon patron m'a dit que je devrais faire plus attention à moi. Je faisais des matinales à la radio, je commençais vraiment très tôt et personne ne me voyait, alors je venais au studio sans maquillage. Mon travail était impeccable, mais il m'a convoquée pour me dire que je devais être plus professionnelle et prendre soin de moi, mettre au moins un peu de maquillage."

Tracey raconte que sa confiance en elle s'est peu à peu évanouie en travaillant à la télé, et en recevant tous les jours des courriers de spectateurs critiquant son apparence. Cette année, un présentateur masculin a d'ailleurs décidé de garder le même costume à l'antenne pendant un an, pour dénoncer le double standard auquel sont soumis les hommes et les femmes. "Ma collègue recevait en permanence des critiques sur son apparence, tandis qu'on me jugeait sur la qualité de mes interviews, ce qui est normal", explique-t-il. Un an plus tard, personne ne s'est rendu compte qu'il ne s'était pas changé une seule fois.

Les changements dans l'apparence de Tracey Spicer ont eux fait sensation. Tous les mois, elle s'est obligée à réduire son régime beauté. Un maquillage réduit au strict minimum à l'antenne, rien du tout hors des plateaux, des cheveux au naturel, plus d'auto-bronzant, plus de vernis à ongles, plus d'épilation frénétique... "J'avais bien l'intention de me réapproprier l'heure par jour que je passais auparavant à modifier mon apparence", explique la journaliste.

La courageuse Tracy Spicey se montre à la télé sans maquillage

"Je ne comprends pas en quoi le maquillage me permet de mieux faire mon travail. Ca n'a pas sens."

"Les femmes passent 3276 heures de leurs vies à travailler sur leur apparence, contre 1092 heures pour les hommes", souligne Tracey dans sa conférence. Aujourd'hui, la journaliste affirme non seulement économiser de grandes sommes d'argent, mais se sentir également plus épanouie.

Nombreux sont ceux à saluer son initiative. Certains cependant, affirment qu'elle pousse les choses trop loin. Dans une tribune adressée à Tracey Spicer, la journaliste Elisabeth Clarke assure qu'il existe un entre deux, entre la poupée barbie et les anti-maquillage. Une chose est certaine, en s'exposant de la sorte Tracey Spicer a réussi à ouvrir le débat.

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