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Julien Blanc, le «coach en séduction» que les internautes veulent voir tomber

Julien Blanc, le «coach en séduction» que les internautes veulent voir tomber
Capture YouTube

#TakeDownJulienBlanc. C'est avec ce mot-clé que des milliers d'internautes à travers le monde s'organisent pour "faire tomber" Julien Blanc, un "coach en séduction" qui scandalise en prônant l'agression de Japonaises.

Le mouvement a commencé ce dimanche 2 novembre avec la découverte sur Twitter d'une vidéo choquante. Sur ce montage publié en septembre par une féministe japonaise, on découvre Julien Blanc, un "coach en séduction" suisse, en train de prodiguer des conseils aux jeunes hommes qui participent à l'un de ses séminaires pour Real Social Dynamics (RSD), une entreprise qui se décrit comme "leader en conseil de séduction depuis 2002".

Comme le note L'Express, la première partie de la vidéo provient d'une autre vidéo mise en ligne par RSD, intitulée "un homme blanc baise des femmes asiatiques à Tokyo". Face au public, Julien Blanc explique comment exploiter les différences culturelles entre l'Occident et le Japon pour coucher avec des Japonaises. Apprendre à de jeunes hommes peu sûrs d'eux comment coucher avec des filles, c'est son métier répète-t-il sur son site "Pimp".

"A Tokyo, si vous êtes un homme blanc, vous pouvez faire ce que vous voulez", commence le coach. Il conseille ainsi à ses disciples de ne pas hésiter à "attraper les filles par le bras" et même à "mettre leur tête entre ses jambes".

Selon Julien Blanc, tout est permis, car les Japonaises n'osent pas se défendre. Pour détendre l'atmosphère, il suffit de crier "Pikachu, Pokemon ou Tamagotchi", s'amuse le Suisse. Le public rit, applaudit.

"Au début, je ne savais pas jusqu’où je pouvais aller, mais deux jours plus tard, je me baladais dans la rue, je pouvais les attraper par la tête, et les pousser devant ma bite, à crier "Pikachu" en portant un t-shirt Pikachu, c’était ridicule! Même en abordant un groupe, je les attrapais une par une, je n’ai jamais été aussi heureux." Selon ce "pick up artist", le nom que se donnent ces "experts en séduction", il suffit ensuite de prononcer le mot "love hotel" et de conduire la jeune femme dans l'un de ces lieux dédiés au sexe.

Dans les extraits qui suivent, Julien Blanc se montre en pleine action dans les rues et les discothèques de Tokyo. On voit ainsi le jeune homme saisir de jeunes femmes et leur faire mimer une fellation, puis en train de parler à l'oreille d'une caissière et de l'embrasser dans le cou alors que cette dernière tente de le repousser. Des scènes de harcèlement sexuel et d'agression difficilement soutenables.

Une mobilisation internationale

Depuis que ces images ont été diffusées sur les réseaux sociaux par les cercles féministes ou des expatriés au Japon, de nombreux internautes ont décidé de faire condamner et de mettre un terme au "business" de Julien Blanc.

"Je vais te descendre. De quel droit penses-tu que c'est OK de violer le corps des femmes asiatiques, ou de n'importe quelle femme?"

"Est-ce que les mots peuvent blesser?, demande ici un compte lié à l'organisation Anonymous. Oui, surtout si ils apprennent comment abuser, moleter et harceler des femmes comme le fait @RSDJulien."

Du Japon, aux Etats-Unis en passant par la France (notamment suite à un article de Madmoizelle qui appelle à se mobiliser), des anonymes s'organisent autour du mot-clé #takedownjulienblanc. Depuis dimanche, plus de 7700 tweets ont été envoyés avec ce hashtag.

La première étape: signaler les comptes de Julien Blanc sur Twitter, Facebook, Instagram, Google+ et YouTube pour faire fermer ses pages et disparaître ses vidéos.

Pour l'instant, aucun compte n'a encore été fermé. Mais la mobilisation commence à porter ses fruits: suite à une pétition sur change.org, le séminaire de Julien Blanc qui devait se tenir le 6 novembre dans un hôtel de Melbourne a été annulé. Le tour du monde du "coach" semble compromis.

En France, l'affaire Julien Blanc n'est pas sans rappeler les mobilisations contre l'animateur Guillaume Pley accusé d'avoir agressé sexuellement des jeunes femmes pour sa vidéo "Comment choper une fille en trois questions"; ou contre Rémi Gaillard et son sketch "Free Sex". Mais aucune des critiques contre ces vidéos n'a pris une dimension comparable au mouvement #TakeDownJulienBlanc.

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