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Des groupes musulmans canadiens déplorent le manque de soutien de Stephen Harper

Des musulmans déplorent le manque de soutien de Harper
Canadian Prime Minister Stephen Harper attends a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas, at Abbas's headquarters, in the West Bank city of Ramallah, Monday, Jan. 20, 2014. (AP Photo/Nasser Nasser)
ASSOCIATED PRESS
Canadian Prime Minister Stephen Harper attends a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas, at Abbas's headquarters, in the West Bank city of Ramallah, Monday, Jan. 20, 2014. (AP Photo/Nasser Nasser)

OTTAWA - Des groupes musulmans sont déçus que le premier ministre Stephen Harper n'ait pas dénoncé les crimes haineux contre les musulmans depuis les deux attaques perpétrées par des adeptes du djihadisme qui ont tué deux soldats.

Le premier ministre n'a prononcé aucune parole de soutien à l'endroit des Canadiens de religion musulmane depuis ces incidents, qualifiés d'actes de terrorisme par M. Harper et la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Malgré un dur contrecoup à accuser pour la communauté musulmane, qui a notamment vu une mosquée de Cold Lake en Alberta être vandalisée, des commentaires racistes à l'endroit des candidats musulmans aux élections municipales de Toronto et des menaces contre l'association musulmane de la Colombie-Britannique, Stephen Harper n'a pas dit mot sur la situation.

Tôt vendredi matin, les fenêtres de la mosquée de l'association musulmane Asunnah à Ottawa ont été brisées, un geste que le président Mohammed Mostefa associe aux événements récents.

Il y a environ dix jours, un soldat a été tué après avoir été frappé par une voiture à Saint-Jean-sur-Richelieu. Deux jours plus tard, un homme qui a commis un attentat au Parlement d'Ottawa a tué un soldat qui montait la garde au pied d'un monument. Dans les deux cas, les criminels étaient Canadiens avec un historique possible de toxicomanie, de maladie mentale et d'inclinaisons pour les idéologies islamistes extrémistes.

Des groupes musulmans ont condamné les meurtres ou s'en sont dissociés. Ils ont aussi dénoncé les croyances extrémistes ayant motivé les assassins. Ils ajoutent toutefois qu'ils ont besoin du soutien des chefs politiques — et particulièrement du premier ministre — pour que leurs efforts pour démontrer que les musulmans ne partagent pas ces croyances et pour manifester leur solidarité avec les Canadiens non musulmans soient reconnus.

«Nous tentons de travailler ensemble, avec les différentes autorités, pour mettre fin à ce qu'on appelle la radicalisation de la jeunesse. Nous tentons de tout faire pour aider», a fait valoir Mohammed Mostefa d'Ottawa.

Lorsque les politiciens dénoncent les extrémistes musulmans sans se porter à la défense des musulmans modérés, les jeunes musulmans penseront: «C'est mon pays et il ne me vient pas en aide», croit M. Mostefa. Cela envoie le «mauvais message».

La mosquée de M. Mostefa a publié un communiqué vendredi, sollicitant tous les élus, du premier ministre aux conseillers municipaux, à dénoncer les actes de haine commis à l'endroit des musulmans canadiens.

«Ce sont les leaders qui doivent indiquer le ton positif à prendre», a pour sa part plaidé Amira Elghawaby du Conseil national des musulmans canadiens, rappelant que le premier ministre Jean Chrétien avait visité une mosquée immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001, «juste pour montrer aux Canadiens qu'il n'y avait pas lieu de ressentir de culpabilité collective».

Le Conseil, a-t-elle ajouté, s'attend à ce que Stephen Harper, «en tant que leader de notre pays, parle au nom des minorités qui y vivent».

«Il a la responsabilité de représenter tout le monde, et c'est certain que les communautés musulmanes canadiennes sont extrêmement inquiètes d'un contrecoup. Je pense qu'il faut que ce soit abordé», a-t-elle fait valoir.

Interrogé à savoir pourquoi il n'avait pas spécifiquement dénoncé les récents incidents anti-musulmans, le porte-parole du premier ministre, Jason MacDonald, a affirmé: «Ces actes sont évidemment inacceptables.»

«C'est pourquoi notre gouvernement a publié des déclarations condamnant le vandalisme, comme celle qu'a faite le ministre du Multiculturalisme Jason Kenney, la semaine dernière, entre autres.»

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